Path of Exile
Après de très nombreux mois de bêta test ouvert, Path of Exile est sorti officiellement dans sa version 1.0 la semaine dernière. Cette phase de test étendue a permis la correction de nombreux bug et une amélioration du jeu au fil des patchs.
Depuis le début, le jeu s'est aussi enrichi de quelques cartes supplémentaires, ainsi que de quelques quêtes, et bien entendu des boss en plus. Ajouté à cela, le Scion a fait son apparition dans le jeu. Cette nouvelle classe est encore plus hybride que les autres.
Mais quand est-il de la qualité finale de ce hack'n slash ? Est-ce une alternative viable face à Diablo 3 ?
Trailer de lancement de l'open bêta
Développé par Grinding Gear Games, un studio néo-zélandais indépendant, ce Hack'n Slash aux allures bien particulières met en avant son système de compétences pour attirer son public. Avec un modèle économique free to play, le jeu offre une expérience de jeu fort agréable et des mécaniques de jeu très plaisant.
Écran de sélection des perso : oui, on a vu mieux…
Scénario et monde
Même si l’on ne joue pas à un jeu de ce genre pour son scénario, ce dernier reste important dans la mesure où il influe directement sur le monde et le background dans lequel les joueurs vont évoluer. En plus d’être difficilement prononçable, le monde de Wraeclast est sombre, terrifiant et étrangement réaliste. Peuplé d’exilés, de criminels et de créatures effrayantes (ou attrayantes c’est selon les goûts!), le continent laisse bien peu de chances aux vivants, tout en donnant une nouvelle chance aux morts…
L’histoire de votre personnage, un exilé qui progresse à travers ce monde apocalyptique pour découvrir qui y règne réellement, est encore susceptible d’évoluer au travers des nouveaux actes qui seront implémentés au fur et à mesure du développement. Trois Actes sont présents à ce jour et dix sont prévus au total, mais sans êtes disponible à la sortie.
Pas de cinématiques en grandes pompes ici, nous sommes dans un jeu indépendant, le scénario se déroulera donc par le biais des différents dialogues et interactions avec les PNJ.
La carte du premier acte du jeu
Graphismes et sons :
Le jeu est, à l’image de l’univers dans lequel on est plongé, sombre. Les zones en air libre ne respirent pas la joie de vivre et les donjons nous plongent dans les tréfonds obscurs de Wraeclast : certains font même carrément peur la première fois (non je ne parlerais pas des araignées !). Un très bon level design donc, en sachant que les niveaux sont générés aléatoirement, tout en gardant une base fixe d’éléments. Les graphismes en eux-mêmes sont très bons et plutôt axés réalisme que fantasy. Les effets des sorts sont plutôt inégaux pour le moment : les sorts offensifs et défensifs sont assez beaux (surtout les sorts de feu et de glaces) mais les invocations sont un peu à la traine au niveau du look…
La lumière a une part importante dans le jeu. Dans les passages en intérieurs, votre torche éclaire une partie de l'écran, et moins vous aurez de vie, plus la partie éclairée sera faible, et finira par virer au rouge si votre vie arrive à un stade critique.
L’univers sonore en rajoute une bonne couche et les sons en combats sont plutôt réussis, sans être exceptionnels. À noter le son particulier et l’écran qui tremble quand vous portez un coup critique, une bonne idée qui nous fait ressentir la puissance de notre personnage.
Attention aux petites configurations ici, les temps de chargements s’allongent nettement (surtout le premier) en fonction de la puissance de la machine.
Les donjons sont sombres… très sombres…
Classes et gameplay : dans PoE, fais ce qu’il te plait !
Différentes classes sont à disposition des joueurs ; toutes articulées autour de 3 caractéristiques classiques : force, intelligence et dextérité. Le maraudeur est le barbare du coin, utilisant principalement la force, la Witch l’intelligence, le Ranger la dextérité. Les autres classes sont « mixtes » : le templier utilise force et intelligence, le duelliste force et dextérité, et le shadow dextérité et intelligence. Le scion quant à lui peut utiliser les 3.
Plus qu’un style de jeu, le choix de classe déterminera essentiellement votre position sur l’arbre de compétences passives et les différentes récompenses de quêtes. En effet, les compétences dans PoE sont ici actives et passives. L’arbre de talents, composé uniquement des compétences passives, représente un énorme potentiel tant de complexité que de rejouabilité.
Chaque niveau donne un point de talent, et quelques récompenses vous en fourniront également, point que vous pouvez investir dans un bonus de force par exemple, un bonus sur vos invocations ou encore sur vos coups critiques. Malgré la position de départ imposée, libre au joueur d’évoluer suivant son style de jeu et ses aspirations. Un maraudeur pourra par exemple ranger sa hache de bucheron pour devenir un lanceur de sort ou un archer : attention cependant un point investi l’est définitivement et les points de réinitialisation sont assez rares. Ce système, offrant donc une complexité et une véritable réflexion autour de son personnage, peut entrainer pas mal de personnages ratés.
Les compétences actives prennent la forme de gemmes à sertir dans votre équipement en fonction de leurs couleurs : elles peuvent être d’intelligence (bleue), de force (rouge) ou de dextérité (vertes) et vont, tout comme votre avatar, gagner des niveaux au fil des monstres tués, et par là même, améliorer leur portée, leurs dégâts, etc.
Ce système aux allures simplistes devient là encore relativement complexe quand on y ajoute les gemmes de support : devant être placée sur le même item et sur un socket lié à votre gemme compétence, elles ajoutent un effet supplémentaire à votre compétence (plus de chances de toucher, plus de dégâts, drain de vie, …) au prix d’un coût supérieur en mana. Vous pouvez bien entendu affilier plusieurs supports à vos gemmes, de manière à créer des combos. Ainsi, un sort de boule de feu pourra être modifié de manière à en lancer 3 et d’ajouter des dégâts de foudres sur les ennemis.
Un système solide qui offre là encore une vraie liberté de gameplay et de développement de son personnage.
L’arbre des compétences passives : ça fait peur au début !
Autre innovation : le système de potion. Elles sont permanentes et se rechargent quand vous tuez des ennemis. Elles pourront évoluer et être magiques, vous donner également de la résistance aux éléments, mais attention, votre ceinture n’est pas extensible et vous serez donc limité à cinq potions.
Ligues et difficultés : attention danger !
La difficulté est revenue au niveau d’un Diablo 2 ! Votre premier personnage risque de mourir une paire de fois, même en normal si vous ne faites pas attention ! Les ennemis ont tous des pouvoirs et/ ou résistances particulières : ils peuvent vous charger et vous étourdir, vous geler, vous empoisonner, vous exploser à la figure, ou même vous renvoyez vos propres dégâts physiques ou magiques.
Les boss ne sont pas non plus là pour poser du parquet, rassurez-vous ! Leurs comportements sont certes relativement prévisibles après plusieurs parties, mais leurs attaques sont parfois dévastatrices et pas mal de joueurs hardcore regrettent leurs affrontements prématurés avec Vaal the Oversoul.
Les ligues justement, hardcore et softcore : rien de bien nouveau si ce n’est que les personnages mourant en hardcore se voient propulsés en softcore. Ingénieux système qui permet de continuer son personnage après mort donc, mais sans le contenu de son coffre… (le coffre est partagé entre tous vos personnages d’une même ligue). La mort en softcore ne vous coûte rien en normal (si ce n’est marcher du waypoint jusque-là où vous étiez), mais entraine une perte d’expérience dans les niveaux de difficulté supérieurs : cruel et merciless (littéralement sans-pitié, ça promet).
Si vous voyez ça, c’est que ça ne va pas…
L’économie
Pas d’or dans POE ! Nul besoin de ramasser les piécettes et d’accumuler un magot pour payer le marchand du coin ou encore le dépenser sur une quelconque auction house pour la dernière arme à la mode : ici on est revenu au temps du troc ! (certains diront que c’est roleplay vu le contexte). Les marchands vous donneront divers composants contre vos objets : parchemin d’identification, orbes permettant d’enchanter un objet, etc.
D’autres orbes vous permettront de creuser plus de sockets dans votre armure, de changer leur couleur, de transformer un objet magique en objet rare ; autant de possibilités pour votre Craft qui constituent également la monnaie (currency) de ce jeu dans le commerce entre joueurs.
Le « trade chat » : seule option pour les échanges d’objets, à l’ancienne !
Le multijoueur : parce qu’à plusieurs c’est toujours meilleur
Les autres joueurs justement, il est parfois bon de se grouper avec eux ! Les villes sont l’endroit idéal pour cela : un panneau est même prévu pour voir les différents groupes disponibles et les rejoindre si leur but est le même que le vôtre. Notons également que les récompenses (loots) sont beaucoup plus importantes (en nombre et en qualité) en groupe : la résistance et les dégâts des monstres s’en trouvant également relevés.
Le PVP est également disponible sous la forme de match en plusieurs rounds se déroulant dans différentes arènes prévues à cet effet : 1v1 et 3v3 sont au rendez-vous. Notons quand même que vous aurez besoin d’être toujours connecté pour jouer.
Le jeu en groupe, c’est quelques fois assez confus !
Le modèle économique du jeu
S’agissant d’un free to play, la question est ici importante à traiter. Les seules choses payantes ici sont des effets à mettre sur vos sorts (vos boules d’éclairs peuvent être remplacées par des araignées d’éclairs par exemple), sur votre équipement (une couronne de glace par exemple), des pets (qui vous suivent pour le style), des emplacements de personnages supplémentaires ou encore plus d’espaces dans votre coffre. Vous pourrez même créer votre propre item, mais là, ça coûte plus cher…beaucoup plus cher.
Conclusion
Le jeu au final est de bonne qualité, avec peu de bugs, mais souffre tout de même de quelques soucis de serveurs. Il n'est pas rare d'être déconnecté du jeu lors d'un chargement de zone. Le système de gemmes et l'arbre de talent monumental renforcent énormément l'intérêt du jeu, grâce aux différentes possibilités offertes aux joueurs. Le jeu est une véritable alternative à Diablo 3, surtout en attendant Reaper of Souls. Le jeu apporte une une certaine fraicheur dans le domaine du hack'n slash comme l’avait fait Titan Quest à son époque, et puis, c’est gratuit !
Praxis, Irvain & CodeSqual