Annoncé depuis de longs mois et attendu par beaucoup de joueurs en tant que prochain gros souls-like à faire son apparition sur le marché, le jour est bientôt arrivé, The First Berserker: Khazan débarquera sur PS5, Xbox Series et PC le 27 mars prochain.
Nous avons eu l'occasion de faire le jeu ces derniers jours et du temps, il en a fallu parce que ce prochain titre du studio coréen Neople n'est pas de tout repos. Entre Dark Souls, inspis Berserk et autres badasseries du genre, on a apprécié se faire fracasser pendant de longues heures tant la récompense était au rendez-vous.
À quoi vous attendre dans ce prochain gros "hardcore Action-RPG" coréen ? La réponse tout de suite dans notre test complet du jeu.
- Genre : Hardcore action-RPG, souls-like
- Date de sortie : 27 mars 2025
- Plateformes : PC, PS5, Xbox Series
- Développeur : Neople
- Éditeur : Nexon
- Prix : 59,99 €
- Testé sur : PC
Quand Dark Souls rencontre Berserk
D'entrée de jeu, on vous fait comprendre que personne n'est là pour rigoler dans cette aventure qui va vous prendre entre 3 et une infinité de dizaines d'heures selon à quel point vous accepterez de vous faire taper dessus par les nombreux ennemis qui se trouveront sur votre chemin.
Vous incarnez donc Khazan, l'ancien grand général de l'empire de Pell Los qui après avoir été accusé injustement de trahison, va avoir les tendons sectionnés et va être exilé au fin fond des montagnes enneigées. Survient alors une avalanche suite à laquelle Khazan survit miraculeusement mais qui signifie également le début des ennuis, puisqu'un certain esprit maléfique cherche à posséder votre enveloppe corporelle afin de pouvoir agir dans le royaume des mortels.
On vous passe les détails, Khazan accepte cette alliance avec cette entité de l'Outre-monde pour rester en vie, chacun est content et méfiant dans ce marché, et les intentions de chacun sont claires. Khazan veut se venger de l'injustice qu'il a subie, et le Spectrelame (c'est son petit nom) veut sauver l'Outre-monde. Débute alors votre périple sanguinaire.
Un jeu à l'univers et à l'ambiance sombre et bien dark fantasy de l'époque, qui nous rappelle évidemment Dark Souls dans le gameplay et le côté "hardcore" du jeu car oui, on est sur ce niveau de difficulté et le même type de jeu globalement, et le manga Berserk du regretté Kentaro Miura dans la direction artistique géniale que prend le jeu, sur légère touche de cel-shading à la Tales of, le mélange final obtenu est tout simplement de très bonne qualité.
Que ce soit visuellement par les paysages qu'on prend plein les yeux, les boss et ennemis badass au possible, via le scénario bien rythmé qui nous tient en haleine et le design audio vraiment quali, l'immersion en jeu est vraiment réussie. On peut aussi bien être émerveillé par certains décors et se prendre un jumpscare dans la frame qui suit, le tout dans un jeu bien optimisé qui tourne très bien sur toutes les machines.
Tout est globalement soigné en ce qui concerne la forme du jeu, même l'acting des quelques personnages que vous rencontrerez est assez satisfaisant pour être souligné, et quand on a en plus le luxe d'avoir Ben Starr (FFXVI, Hades II, Expedition 33...) en VO qui vient à nouveau rendre un personnage principal aussi charismatique que possible, on se dit que toutes les conditions ont été mises en place pour donner de l'âme à ce jeu. Et Neople a carrément réussi son coup à ce niveau-là.
Bourrin mais profond
Après avoir parlé de la forme, il est l'heure de parler du fond : le gameplay. Vous imaginez un peu la description d'un jeu quand vous évoque le fameux mot "souls-like" ? Et bien on ne peut pas être plus dedans. Khazan dans son contenu est un des jeux qui se rapproche le plus d'un vrai Dark Souls depuis bien longtemps.
Un jeu sombre et très exigeant, qui va vous faire mordre la poussière plus d'une fois. Plus de 200 fois même, pour être honnête. Vous croyiez avoir enfin battu un boss après 60 essais ? Haha, c'était sans compter sur la phase 2 que vous n'aviez pas vu venir et qui va venir rajouter au moins autant d'essais au compteur.
Si vous êtes en manque des jeux FromSoftware et cherchez de quoi être challengé depuis Elden Ring ou Sekiro, vous allez être servi. Mais au-delà de cet écran de Game Over que vous allez voir un paquet de fois, la satisfaction de venir à bout de certains boss en vaut vraiment la peine.
Et si vous êtes un néophyte qui souhaite s'essayer à ce genre parce que vous avez apprécié les trailers ou que l'histoire vous séduit ne vous inquiétez pas, il existe un mode Facile en plus du mode Normal afin de ne pas être découragé dès la première heure de jeu,
La seule petite différence à ces souls-like plus traditionnels, c'est que Khazan ne possède pas de monde ouvert, mais plutôt des niveaux plus "linéaires", qui ne manquent toutefois pas de contenu. On n'est pas vraiment sur une ligne droite, vous avez pas mal de secrets à récupérer un peu partout, des trésors ainsi que des boss cachés, qui font honnêtement le boulot et nous rappellent que les mondes ouverts, c'est quand même parfois surcoté.
Surtout quand vous n'avez pas de carte pour vous repérer comme c'est le cas dans Khazan, ce qui fait que certaines zones vous paraîtront déjà assez grandes et pourront vous perdre si vous n'avez pas le sens de l'orientation.
The First Berserker: Khazan ne réinvente en rien la formule. Il prend tous les éléments de jeux de ce genre qui ont marché, possède sa propre identité scénaristique et visuelle, et en fait un jeu hardcore très solide.
Le système de progression de votre personnage est vraiment bien dosé, et vous fait évoluer du début à la fin du jeu, donnant rarement cette impression de répétitivité. Vous avez le choix entre 3 armes différentes :
- les Lames duales,
- l'Espadon;
- la Lance.
Trois armes pour 3 styles d'attaque différents, et pour chacune de ces armes ainsi qu'un autre plus général, vous avez un arbre de compétences vous permettant de créer le build de votre choix. Plutôt axé attaques légères ou attaques lourdes, privilégiant la parade ou l'esquive selon les ennemis qui vous posent problème, vous pouvez changer et adapter votre build comme bon vous semble tout au long de l'aventure.
Vous débloquerez aussi des compétences / attaques spéciales qui viendront s'ajouter à vos combos de base via une autre ressource, la Combativité. Des contre-attaques aussi et bien d'autres capacités qui misent bout à bout avec les parades et esquives parfaites et les nombreuses commandes qui finissent par s'ajouter d'ici la fin du jeu, offrent une large complexité de gameplay, dont la quasi totalité devra être maîtrisée afin de venir à bout des boss les plus compliqués.
Concernant l'équipement, des systèmes simples mais efficaces. 7 pièces d'équipement avec des apports et bonus de stats différents, des sets d'armure pour débloquer des bonus spéciaux et avoir une apparence plutôt cool et des objets à mettre en raccourcis dans votre barre d'action comme des bonus élémentaires sur votre arme, des antidotes, etc... Très souls, très classique, rien de dépaysant.
Des bases de personnalisation très solides, auxquelles viendront s'ajouter de nombreux systèmes au fil du jeu, donnant constamment de la profondeur au gameplay avec de bons concepts et empêchant d'installer un côté répétitif qui pourrait nuire au jeu.
Par exemple, vous avez un système de Spectres à équiper, où parmi les nombreux fantômes rencontrés ou vaincus sur votre chemin, certains s'allieront à vous et vous pourrez choisir d'avoir l'un d'entre eux à vos côtés afin d'avoir des bonus spécifiques comme des PV, des dégâts en plus et bien d'autres.
Vous pourrez également retrouver le concept des invocations des souls-like classiques, qui pourront vous aider sur certains boss en particulier, même si leur utilité reste plutôt faible dans Khazan. Du crafting aussi afin de personnaliser votre équipement en détail fera son apparition, ainsi que d'autres systèmes se débloquant assez tard dans le jeu, qu'on vous laissera découvrir par vous-même afin de garder la surprise.
On en oublierait presque le concept de progression basique d'un souls-like : les âmes. Enfin, les Lacrimas dans Khazan. Le concept le plus classique qui soit : vous récupérez des lacrimas en tuant des ennemis ou en récoltant des âmes, que vous perdez lorsque vous mourrez et que vous récupérez en revenant sur le lieu de votre mort. Et leur utilisation est toute aussi classique : vous vous en servez pour augmenter vos statistiques de base.
En bref, la cadence de progression de Khazan est plutôt réussie. On aurait peut-être apprécié avoir certains systèmes un peu plus tôt dans la partie, tant certains combats peuvent s'avérer compliqués dans la première moitié du jeu et décourageront certains joueurs mais globalement, Neople a fait du bon travail sur le rythme de leur jeu.
Un jeu hardcore génial, mais qui ne conviendra pas à tout le monde
Sur le papier, tout le monde pourrait apprécier Khazan. Les jeux FromSoftware sont appréciés par un grand nombre de joueurs, beaucoup de déclinaisons de souls-like à être venues par la suite comme Lies of P ont également trouvé leur succès, il y'a donc fort à parier que Khazan lui aussi trouvera un grand public.
Cependant, combien iront au bout du jeu, telle est la vraie question. Décrit par les développeurs eux-mêmes comme un "hardcore action-RPG", le jeu de Neople vous rentre vraiment dedans par moments et certains boss pourront vous paraître imbattables et démoralisants. C'est le cycle classique du soulslike vous me direz : démolition → apprentissage → ajustement de build → on se fait démolir à nouveau → progression → et on vient à bout du boss.
Certains boss resteront néanmoins particulièrement frustrants, par des patterns hasardeux à apprendre et compliqués à observer dans certaines arènes peu lumineuses on l'on voit au final pas grand chose, et ruiner 15 minutes de combat sur un coup que l'on n'a pas pu voir venir donne sacrément envie de casser sa manette. La quasi totalité d'entre eux ont néanmoins des points faibles à exploiter, mais tous ne sont pas forcément faciles à trouver.
Mais Khazan met vraiment un point d'honneur à vous rendre la tâche compliquée par moments. Le système d'endurance, qui se consomme quand vous sprintez, à chaque parade ou esquive si elles ne sont pas parfaites, ainsi que lorsque vous attaquez, est vraiment punitif. Si vous n'enchaînez pas les contres parfaits, vous n'aurez tout simplement pas d'endurance pour attaquer et devrez attendre que cela se recharge, alors que le boss aura déjà décidé de vous rattaquer.
Même en ayant un build axé sur l'endurance, la gestion de cette ressource reste exigeante, et vous devrez apprendre par cœur les patterns de vos ennemis afin de tout contrer parfaitement et comprendre les fenêtres d'attaque que vous avez. Certains boss ont d'ailleurs des quantités de PV énormes, et vous devrez faire usage d'objets, et avoir un build optimisé ou être un dieu du jeu afin d'en venir à bout. Déjà que certains boss tout au long du jeu seront des murs, le boss de fin est un véritable challenge où vous devrez être au point dans absolument tous les domaines pour en venir à bout.
D'autres détails rendent le jeu plus compliqué qu'il n'aurait pu l'être. Lorsque vous interagissez avec un "point de sauvegarde", ces épées qui vous servent à dépenser vos lacrimas, tous les monstres aux alentours réapparaissent. Une bonne chose si vous voulez farm de l'XP, une mauvaise si vous galérez à avancer.
Vos objets utilisés disparaissent même après la mort donc autant vous dire que si vous en gâchez sur des boss, et bien au revoir, vous devrez recharger votre partie si vous y teniez vraiment. Mais Neople a été intelligent et vous encourage à ne pas le faire, puisque vous gagnez des lacrimas à chaque défaite contre un boss. Autrement dit même si vous tapez le même mur 100 fois d'affilée, vous pourrez quand même monter vos statistiques à force et finirez par être assez fort pour gagner.
Khazan est un jeu exigeant qui va fracasser le moral de beaucoup de joueurs. Mais après tout, n'est-ce pas l'identité même du jeu d'avoir un personnage qui même dans la douleur et la défaite, persévère et devient assez brutal pour détruire chaque obstacle qui se met à ses pieds ? En bref, un berserker ?
