Misant sur un humour enfantin mis en valeur par des répliques qui font mouche et des personnages attachants, la saga Paper Mario est l'une des licences les plus appréciées par les fans du plombier, ce qui fait de la sortie de ce remake un petit événement. Sorti à l'origine sur Gamecube en juillet 2024, Paper Mario et la Porte Millénaire est un jeu culte pour des milliers de joueurs. Il est temps de voir si le titre de Intelligent Systems est toujours à la hauteur de sa légende, avec notre test complet.
- Genre : RPG
- Date de sortie : 23 mai 2024
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Intelligent Systems
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 49,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
Mario dans ses petits papiers
Direction Port Lacanaïe pour une "nouvelle" aventure du père Mario dans sa version papier. Remake de l'épisode Gamecube, chéri par de nombreux joueurs, La Porte Millénaire est selon beaucoup le meilleur jeu de cette série annexe mettant en scène le plombier et toute la smala. Sur cette nouvelle ile qui fleure bon la flibuste, il se dit qu'un fabuleux trésor se cache derrière la Porte Millénaire de la vieille ville, magiquement scellée par les gemmes étoile, dispersées aux 4 vents. Bon, et la princesse Peach s'est également faite enlever, mais ça c'est de coutume. Divisé en 8 chapitres dont chacun nous fait découvrir une nouvelle facette de Lacanaïe, cet épisode est peut-être un peu trop bavard pour son propre bien et à même tendance à délier la sauce dans des quêtes FEDEX superflues.
Pour ceux qui se sont essayés à Super Mario RPG l'an dernier par le biais de son remake, ne vous attendez pas à y retrouver le même rythme mené tambour battant : La Porte Millénaire multiplie les tours et les détours dans les 10 écrans que forment une des régions du jeu. C'est lourd, mais pas au point de réussir à effacer les belles idées de son histoire, avec quelques arcs scénaristiques bien travaillés et une poignée de compagnons attachants. Il s'agit vraiment d'un jeu à "picorer" de temps à autres, sous peine d'arriver très vite à l'indigestion.
Ça fait pas un pli
Dernier épisode à réellement miser sur des combats classiques au tour par tour, avant de s'essayer à des expériences un peu plus originales avec Super Paper Mario sur Wii, La Porte Millénaire propose des affrontements sympathiques et qui ont le mérite de ne jamais trop s'éterniser. Il est de toute façon impossible de "farmer" de l'expérience comme dans un RPG classique, puisque dès que le niveau requis dans une zone est atteint, les ennemis deviennent bien plus radins sur la distribution de points d'expérience. A chaque nouvelle montée en puissance, le plombier peut choisir entre sa vie, ses PF (points fleur) correspondant à la magie ou à ses points badge, élément très important de la progression sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
A chaque tour, Mario peut déclencher une attaque avec le saut ou le marteau, auxquels sont attribuées des techniques spécifiques qui iront piocher dans les PF du personnage. Le choix du compagnon revêt également une importance particulière dans les combats, puisque chaque personnage dispose de techniques déclenchant des effets plus ou moins efficaces sur certains types d'ennemis. Voilà pour les grandes lignes d'un système de combat sympa, mais que l'on commence à bien connaitre, soutenu par une progression à base de badges à trouver dans l'environnement. Ne comptez pas sur le gain d'expérience pour apprendre de nouvelles techniques de combat, tout passe par ces récompenses favorisant l'exploration.
Pour les séquences dans les différentes contrées de l'ile, le champ des possibles de Mario va s'élargir au gré de sa progression dans la quête des gemmes-étoile. Seulement capable de sauter et de frapper au marteau pendant la première heure de jeu, Mario va rapidement subir une malédiction le transformant en avion de papier, par exemple. Des techniques mises à profit dans des donjons à énigmes au level design soigné. Ce n'est malheureusement pas le cas des zones de "pré-donjon", franchement plates et pour la plupart sans intérêt. Les compagnons vont aussi en rajouter une couche, avec des actions de terrain uniques débloquant moult secrets dans chaque région, pas de quoi briser la monotonie de ces phases cependant.
Le souci est en fait le même que pour sa narration : le jeu en fait des caisses en permanence et étire chaque étape d'un chapitre avec des phases qui viennent froisser le rythme général de l'aventure. Du confort a tout de même été apporté par le remake, avec une toute nouvelle roue donnant accès à tous les compagnons d'une simple manip. Des segments de la quête ont également été streamlinés pour rendre justement certains chapitres plus courts, mais c'est loin d'être suffisant. Malgré ces lourdeurs (parfois désarmantes) l'aventure mérite tout de même la peine d'être vécue.
Format A4
Principale attraction de ce remake, la restauration graphique de ce Paper Mario fait un travail tout à fait honorable, en offrant un aspect DIY plus prononcé aux différents décors de Port Lacanaïe. Le 30 images par seconde constant, compte tenu du genre de jeu et de ses combats au tour par tour, n'est jamais gênant et on (re)découvre les différentes contrées de ce nouveau monde avec plaisir. Le jeu a l'immense mérite de proposer une dizaine d'environnements différents et s'ils n'ont pas tous bénéficié du même soin, comme on l'a vu un peu plus haut, ils s'éloignent des carcans habituels de la série, en évitant les sempiternels forêt, montagne, désert. Sur le plan visuel, donc, le contrat est rempli avec une facilité assez déconcertante, en mettant cet opus Gamecube au même niveau de réalisation que le dernier jeu en date de la série, The Origami King.