Cela ne fait même pas 10 ans que The Last of Us est sorti sur PS3, et une version remastered est arrivée en 2014 sur PS4. Le jeu a très bien vieilli graphiquement, il est donc étonnant de voir arriver un remake aussi rapidement. Du moins, ça l'est si on ignore l'immense popularité du titre, qui compte parmi les favoris de nombreux joueurs. Nous allons surtout nous concentrer sur les spécificités du remake dans ce test, vous pouvez découvrir le test originel ci-dessous, pour en apprendre davantage sur les fondamentaux du jeu.
- Genre : Action-aventure, Survival horror
- Date de sortie : 2 septembre 2022
- Plateformes : PS5, PC à venir
- Développeur : Naughty Dog
- Éditeur : Sony
- Prix : 79,99 €
Not The Last of Us
Inutile de maintenir le suspens, le remake est dans la même lignée que celui de Demon's Souls, aussi ordonné par Playstation. Cela veut dire qu'il est fidèle à l’œuvre d'origine, voire trop fidèle à cette dernière. Le test de The Last of Us Part 1 Remake comprend exactement le même contenu que The Last of Us originel, ainsi que son DLC Left Behind. Ils ont été entièrement recréés avec un nouveau moteur graphique conçu pour la Playstation 5, mais le gameplay, les niveaux, les ennemis, les personnages, les dialogues et l'histoire sont préservés à l'identique, à quelques détails près dans certains cas. Nous allons passer en revue les quelques différences après. C'est parfait si vous adorez The Last of Us, et si vous avez juste envie d'y jouer avec de meilleurs graphismes et quelques options de confort marginales, même le prix particulièrement élevé du jeu risque de rendre la pilule difficile à avaler, surtout durant cette période difficile financièrement pour beaucoup de joueurs. Espérons que ce type de remake ne va pas devenir la norme.
Comme pas mal d'autres jeux sur consoles, The Last of Us Part 1 Remake propose deux modes d'affichage. Le mode performance privilégie le maintient des 60 images par seconde, et le mode fidélité, surtout adapté aux grands écrans, privilégie l'affichage en 4K avec autant de détails que possible, mais avec 30 images par seconde. Il va falloir attendre la version PC pour combiner le meilleur des deux mondes. La section accessibilité du jeu s'est bien étoffée, avec les différentes options modernes indispensables pour certains joueurs. En-dehors de cela, il n'y a pas de grands changements fondamentaux à noter avant de lancer la partie. On notera aussi l'ajout d'un mode Mort permanente, pour ceux qui aiment les défis (et souffrir), ainsi qu'un mode Speedrun, pour les joueurs qui apprécient cette forme particulière de compétition. Il est intéressant de la voir intégrée nativement dans un jeu qui se veut en grande partie atmosphérique et narratif. Le problème est que le mode Speed Run n'est disponible que dans l'Édition numérique Deluxe vendue à 89,99 €, tout comme 2 compétences et certaines amélioration d'armes. Sony ne lâche rien sur les prix et la monétisation dernièrement. Ce n'est pas comme si le jeu était riche en contenu inédit.
L'épidémie, comme si on y était
Le titre de Naughty Dog nous propose d'incarner tour à tour Joël et Ellie, deux personnages tentant désespérément de survivre dans un monde post-apocalyptique, toujours affligé par la pandémie provoquée par un champignon parasite, le cordyceps. Et il faut bien reconnaître que le jeu en met plein les yeux sur PS5. Les graphismes sont détaillés à tous les niveaux, et on peut voir qu'aucune facette du jeu n'a été négligée. Les environnements sont riches, les jeux d'ombres et de lumières sont bluffants. Le jeu souffre tout de même un peu de l'effet "C'était déjà aussi beau dans mes souvenirs.", explicable par le fait que l'original n'est pas si vieux que cela. Les personnages ont l'air plus humains et réalistes que jamais, ce qui est primordial pour une histoire aussi étroitement liée à ces derniers. Les visages ont eu droit à une attention toute particulière, mais certains ont aussi changé significativement par rapport à leur modèle d'origine. Cela altère parfois la perception et l'image qu'on se forme de ces personnages, ce qui n'est pas forcément une bonne chose, surtout pour un jeu n'a pas osé toucher à quoi que ce soit d'autre.
Joël, par exemple, donne l'impression d'être significativement plus vieux que dans le jeu d'origine, ce qui empiète avec le second titre, alors qu'il donnait encore l'impression d'être dans la force de l'âge à l'époque. Il en va de même pour Tress, sa coéquipière qui paressait plus jeune et plus revêche originellement, et qui donne ici l'image d'une femme plus âgée et perdue. Tout le monde ne va pas forcément percevoir l'évolution de leur visage de cette manière, et on peut argumenter sur le fait que cela colle mieux à leur caractère. Mais il n'est pas facile de réviser l'image mentale qu'on a d'un personnage bien établi.
Le gameplay en lui-même nous a semblé inchangé, même s'il est possible que de légers ajustements aient été faits ici et là. Le Remake a conservé ce qui faisait la force du titre d'origine, comme le fait qu'on puisse être tué en un instant si une situation est mal gérée. Mais il a aussi préservé certaines de ses bizarreries les plus notables, comme le fait que vos personnages gagnent des niveaux en avalant des pilules vieilles de plus de vingt ans qui traînent un peu partout, ainsi que des fleurs violettes ramassées dans les fourrées. Lors des phases d'infiltration, vos compagnons sont aussi mystérieusement imperceptibles par l'ennemi, même quand ils traversent précipitamment la salle sous leur nez. Ce sont des sacrifices faits sur l'autel du gameplay et de l'équilibrage, mais le remake aurait été l'occasion idéale de trouver une solution un peu plus élégante.
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