Après un portage next-gen peu convaincant la saison passée, EA Sports a finalement décidé de tout miser sur les nouvelles générations de consoles pour la sortie de FIFA 22 et ce, quitte à délaisser son parc de joueurs principal actuel. Cet été Lionel Messi et Cristiano Ronaldo n’étaient pas les seules recrues XXL du mercato puisque l’éditeur a lui aussi joué gros pour consolider ses rangs en vue de la saison à venir et c’est donc en l’HyperMotion qu’il a placé ses espoirs. Un choix payant ? La réponse dans ce test.
- Genre : Simulation de sports
- Date de sortie : 1 octobre 2021
- Plateforme : PS5, Xbos Series, PS4, Xbox One, Nintendo Switch, PC et Stadia
- Développeur : Electronic Arts
- Éditeur : Electronic Arts
- Testé sur : PS5
- Prix : 69,99 euros
Hype ou Emotion ?
Qu’on se le dise d’emblée, visuellement FIFA 22 fait mieux, mais il ne surclasse pas réellement son prédécesseur (en version next-gen) et la différence graphique n’est que minime et ce malgré sa nouvelle technologie de capture. En effet, les premières heures sont rafraîchissantes grâce notamment aux nouvelles animations et au travail effectué sur la physique des joueurs et du ballon. Néanmoins, passé les 10-20 heures de jeu, ce sentiment de nouveauté s’estompe progressivement.
Bien que le jeu reste très beau, il semblerait que EA Sports ait probablement été au bout de ce que peut offrir le Frostbite Engine utilisé depuis maintenant 6 ans et peine donc a complètement bouleverser le rendu graphique de son titre.
En revanche, si d’un aspect purement esthétique, le gain de l’HyperMotion n’est pas révolutionnaire, dans le gameplay c’est une toute autre histoire.
Avant de poursuivre, si vous êtes resté enfermé dans une cave ces 6 derniers mois et que vous n’avez jamais entendu parler de cette nouveauté, alors on vous invite à consulter notre aperçu de la bêta qui détaille tout de ce nouvel outil de capture.
Maintenant que vous êtes à la page, voyons en quoi l’HyperMotion a permis de retrouver un gameplay qui respire davantage le football que les quelques saisons passées.
Powered by Football
Habituellement très arcade avec un rythme de jeu excessivement rapide, cette année FIFA gagne en réalisme avec une inertie bien plus prononcée des joueurs et une cadence de jeu moins soutenue. Ces deux choses divisent très souvent la communauté, mais en ce qui nous concerne il s’agit ici d’un très bon point.
Avec le travail effectué sur la physique des joueurs, ceux-ci ne nous donnent plus l’impression d’être sur des rails comme sur FIFA 21, ce qui rend la prise en main bien plus agréable. Qui dit inertie plus prononcée implique également une certaine “lourdeur” des joueurs que vous ne pourrez plus tourner dans tous les sens et avec qui il devient très compliqué d'enchaîner les gestes techniques.
Tout cela aurait pu donner un jeu désagréable à manier manette en main, mais il n’en est rien puisqu’avec les nombreuses nouvelles animations disponibles (+ de 4000), les contrôles, passes, frappes ou encore tacles offrent une formule plus réaliste et cohérente qu’auparavant.
Cela dit, tout n’est pas parfait. A commencer par la nouvelle IA tactique défensive qui se comporte davantage comme un bloc en descendant très bas sans aucune intervention de votre part, et sollicitant tous vos joueurs, même offensifs, lors du repli défensif.
Ceci accentue l’impact d’une défense automatique, ou assistée, déjà trop présente sur le précédent opus, et bien que dans le football moderne nous voyons aujourd’hui des défenses très disciplinées, cela enraye la notion de plaisir de jeu sur ce FIFA 22. Un équilibre entre réalisme et plaisir toujours compliqué à atteindre sur une simulation de football.
Et le football justement ? C’est mieux, mais ce n'est pas encore tout à fait ça. On s’explique. Certes le rythme et l’inertie sont meilleurs, tout comme le jeu de possession. En revanche, l'assistance globale du titre peut vraiment être très frustrante par moment. Elle ne permet pas à un "skill gap" de s’installer. Il est donc possible pour n’importe qui d’être battu par moins bon que soi — chose que l’on comprend lorsqu'un éditeur doit contenter plusieurs millions de joueurs dont certains n’ayant absolument aucun QI foot. Cependant, comme évoqué plus haut avec la défense, cela entache par moment le plaisir de jeu.
En effet, développer un football léché pour finalement faire face à un mur dans les 8 derniers mètres et être puni en contre sur un R1 ou L1 triangle, c’est encore possible et cela arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le souhaiterait.
Une fois cette donnée prise en compte, il y a tout de même plusieurs autres points positifs à souligner comme les renversements de jeu à l’aide des transversales qui sont vraiment très plaisants cette année. L’équilibre entre attaquants et défenseurs, au duel à l’épaule comme dans les courses, nous a aussi laissé une très bonne impression. La peur de revoir uniquement des latéraux en charnière centrale pourrait bien être derrière nous. Le retour des centres est également appréciable. Ceux-ci ne sont ni trop forts, ni inutilisables et ils représentent tout de même l’une des options offensives les plus utilisées chaque week-end.
Enfin, comment ne pas mentionner la refonte des gardiens. Cette dernière fait actuellement débat puisqu’ils sont devenus très efficaces, voire trop pour certains.
Autrefois presque inutiles en face-à-face, il est maintenant possible de compter sur un exploit de nos portiers dans les moments clé d’un match. Il s’agit une fois de plus d’un excellent point selon nous. Cependant, quelques corrections doivent encore être apportées sur certaines de leurs animations, notamment sur les tirs lointains où ceux-ci ont tendance à plonger sous le ballon.
Côté gameplay donc, FIFA 22 ramène le football davantage au premier plan grâce à sa technologie HyperMotion. Malheureusement, le spectre de FIFA 21 n’est jamais loin et plusieurs défauts de ce dernier ont encore trop tendance à ressurgir… Cela étant dit, nos quelques heures de jeu nous ont laissé une bonne impression et nous espérons que le patch day one aura un effet plus bénéfique que négatif lors de la sortie officielle du titre.
Une cadence difficile à tenir
Avec l’HyperMotion en figure de proue on en oublierait presque les nouveautés “habituelles” délivrées chaque année par EA pour les divers modes de jeu. Cela tombe bien puisque sur FIFA 22, l'éditeur n'a pas véritablement tenu la cadence imposée par les derniers opus. Or il devient difficile d'innover encore et encore des modes qui deviennent déjà très complets à l'image de la Carrière.
Le chemin du Roi
Celle-ci s’étoffe d’année en année et sa formule apparaît encore plus fournie sur FIFA 22. En tant que manager, vous pouvez désormais bâtir votre propre club, de l’identité de ce dernier en choisissant votre nom, emblème, maillot… jusqu’au bandes du terrain et les objectifs du CA.
Idéal pour donner vie au BMS Crew sur FIFA et l’emmener sur le toit de l’Europe avec une équipe de stars montantes dont Arsène Wenger aurait été fier. En carrière joueur, vous aurez désormais la possibilité d’entrer en tant que remplaçant pour, pourquoi pas, changer l’issue d’une rencontre.
Bien évidemment, le mode Carrière bénéficie aussi du passage next-gen avec des nouvelles cinématiques hors et sur le terrain. Pour renforcer le tout, on retrouve quelques autres ajouts bien pensés tel que la nouvelle arborescence technique pour la carrière de joueur. Elle permettra d’avoir la mainmise sur la progression de votre joueur tout en débloquant des atouts, qui viennent enrichir l’évolution et qu’on retrouve également en Clubs Pro.
Quid du Clubs Pro
Ce dernier est probablement le mode qui nous laisse le plus sur notre faim car après un véritable boom l’an dernier grâce aux nombreux streamers et joueurs présents en Clubs Pro, nos attentes étaient très élevées cette année.
Or, mis à part la possibilité de personnaliser son club — de la même manière qu’en Carrière —, de pouvoir jouer avec un avatar féminin et l’arrivée des atouts — encore identique en Carrière —, le mode qui rencontre probablement le plus de succès après FUT n’a pas reçu autant d’attention qu’on l’aurait souhaité. On apprécie toutefois le fait de pouvoir réunir jusqu’à 4 joueurs avant de lancer un match libre pour garantir un minimum de cohésion d’équipe.
Le mérite d'exister
Petit tour par Volta qui effectue un tournant complètement axé sur le online. Cela nous emmène à parler du mode Arcade qui apporte une dose de fun non négligeable entres amis le week-end avec des successions de matchs “festifs” comme le tennis-ballon ou la balle au prisonnier. Il ne s’agit pas d’un mode très populaire, mais il a le mérite d’exister et ce genre d'ajouts le rend de plus en plus attractif.
IrréFUTable
Pour finir sur un mode très populaire pour le coup, parlons rapidement du mode Ultimate Team qui, encore une fois, a bénéficié de beaucoup d’attention de la part d’EA Sports. Division Rivals évolue avec l’arrivée d’une Division Elite où s’affrontera le gratin des joueurs FIFA tout au long de la saison.
Une nouvelle progression saisonnière et l’arrivée de paliers, empêchant la descente, permettent également une meilleure répartition des joueurs qui seront récompensés de manière hebdomadaire et saisonnière.
Pour FUT Champions c’est un gros bouleversement puisque désormais la compétition se déroulera tout au long de la semaine avec une phase de playoffs permettant de se qualifier aux finales du week-end durant lesquelles 20 matchs pourront être joués contre 30 l’an passé.
Le système de ratio n’est plus de la partie et fait maintenant place à un système de points. Le premier week-end de compétition n’ayant pas encore eu lieu, nous ne pouvons pas encore nous exprimer sur l’impact de ces changements.
Qui dit nouveau FIFA dit nouvelles cartes FUT. Cette année, ce sont 4 nouvelles icônes qui rejoignent le casting de la saison précédente avec également l’arrivée des cartes Heroes et d’un David Ginola qu’il nous tarde de tester.
Enfin, il existe désormais un nouveau matchmaking sur FUT permettant de jouer en coopération et de rencontrer d’autres joueurs et joueuses avec le Matchmaking Coop public. Vous pourrez ainsi vous associer à d’autres joueurs pour aligner une équipe personnalisée faite uniquement pour ces matchs en coopération dans une rencontre amical FUT classique contre d’autres duos.