Dans un article publié le lundi 20 septembre 2021, le Wall Street Journal dévoilait la nouvelle enquête dont une fois de plus Activision Blizzard fait l'objet. Cette fois, c'est la Commission des Échanges et de la Sécurité (SEC) qui en est à l'origine, faisant passer à au moins trois la liste des agences en cours d'investigation au sujet du harcèlement sexuel et de la discrimination dont auraient été victimes certains salariés de Blizzard Entertainment.
Beaucoup plus axée "économique" que les autres investigations, l'enquête de la SEC cherche à déterminer si les dirigeants d'Activision Blizzard ont fait part de façon claire aux investisseurs des allégations pour harcèlement sexuel et discrimination dont fait l'objet leur entreprise depuis de longues semaines déjà.
En tant qu'entreprise cotée en bourse, Activision Blizzard doit en effet faire preuve de transparence au sujet de la situation en son sein afin que les investisseurs puissent choisir d'investir sur le bon cheval. Si une entreprise ne communique pas clairement qu'elle fait l'objet d'une enquête pour X ou Y raison, alors la Commission des Échanges et de la Sécurité (SEC) a pour rôle d'intervenir puisque cette firme se trouverait dans l'illégalité et tenterait, à sa façon, de manipuler les investisseurs en leur mentant ou leur cachant des éléments de sa situation actuelle, et donc de manipuler sa valeur boursière.
Pour le moment, d'après les informations dont nous disposons, plusieurs cadres supérieurs de l'entreprise ont comparu, notamment et tout particulièrement Robert Kotick, le Directeur d'Activision Blizzard. La SEC a par ailleurs réclamé les comptes-rendus des conseils d'administration, mais aussi les dossiers personnels de six anciens salariés de la firme et les documents relatifs à leurs accords de démission (ou de renvoi). Ce n'est pourtant pas tout, puisque les correspondance entre les cadres supérieurs au sujet des plaintes pour harcèlement sexuel ou discrimination au sein de l'entreprise ont été réclamées.
De son côté, la porte-parole d'Activision Blizzard, Helaine Klasky, a déclaré que l'enquête de la SEC concernait "les documents relatifs à l'emploi et aux sujets connexes". Interviewé par le Wall Street Journal au sujet de cette déclaration, le porte-parole de la SEC n'a pas souhaité faire de commentaire.
Il est cependant important de rappeler que les allégations dont fait l'objet Activision Blizzard ne visent en réalité que l'un des studios de développement de l'entreprise : Blizzard Entertainment. On peut ainsi légitimement se demander si cette enquête mènera réellement à quelque chose puisque même si les cadres supérieurs ont du comparaitre, rien n'indique à l'heure actuelle qu'ils puissent être impliqués directement et c'est ce que la SEC cherche à déterminer.
Dans le pire des cas (pour l'entreprise), il est probable qu'Activision Blizzard soit accusée de faute grave pour ne pas avoir donné suite aux accusations de harcèlement sexuel et de discrimination émises par de multiples salariés pendant des années. Il est rationnellement peu probable que Robert Kotick et ses associés soient directement accusés d'avoir voulu créer intentionnellement un environnement de travail hostile.