Tout d'abord annoncé par Codemasters pour le mois d'octobre lors de l'Inside Xbox du mois de mai, DiRT 5 aura connu deux reports successifs pour finalement ne débarquer que début novembre. La dernière itération de la célèbre licence ayant fait ses armes sous le nom de Colin McRae Rally dès 1998 sortira d'ailleurs aussi sur les nouvelles consoles également prévues pour ce mois-ci. Avec cette nouvelle mouture de son titre de rallye, le studio britannique entreprend un virage serré pour dépoussiérer un peu la licence en misant ici sur le fun, quitte à s'éloigner de la simulation et à laisser le champ libre en la matière à WRC. Alors voyons tout de suite si le jeu en valait la chandelle.
- Genre : Course automobile tout-terrain
- Date de sortie : 6 novembre 2020 (12 novembre sur Xbox Series et 19 novembre sur PS5, début 2021 sur Stadia)
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Stadia
- Développeur : Codemasters
- Éditeur : Codemasters
- Prix : 54,99€ sur PC et 69,99€ sur console, disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
Tout à fait Nolan, mais cela ne nous regarde pas
Les premiers tours de roues proposés par DiRT 5 se déroulent en Norvège sur le circuit d'Ultra Cross de Henningsvaer au volant d'une Skoda Fabia Rally2 Evo. Celui-ci nous permet effectivement de découvrir un style de conduite assez frénétique tout en glissade face à 11 adversaires qui n'hésitent pas à nous pousser pour se faire de la place. Sous les yeux de James et Nolan, les deux commentateurs sportifs qui suivent les courses de supercross, nous allons devoir peu à peu nous faire remarquer. Et l'invitation de A.J., un pilote reconnu dans le milieu, à rejoindre la A.J. Racing Academy va nous permettre de parvenir à nos fins, passant du stade de rookie à celui de challenger avant de rejoindre les superstars et leur montrer qui est le patron.
De course en course, au volant de 13 classes de véhicules (80's Rally, 90's Rally, Classic Rally, Rally GT, Rally Cross, X Cross Raid, Formula Off Road, Rock Bouncer, Sprint , Pre Runners, Super Lites, Unlimited) de diverses marques (Peugeot, Citroën, Volkswagen, Cadillac, Porsche, Aston Martin, ...), vous allez ainsi parcourir le monde entier pour participer à plusieurs catégories de courses. Le déroulement de la saison avec, entre autre, l'évolution de votre carrière et de celle des autres acteurs du circuit, est régulièrement commenté à travers des podcasts bon enfant où chacun des commentateurs cherche à glisser son trait d'humour.
Outre l'Ultra Cross qui se déroule sur des circuits aux terrains variés, vous serez donc amené à participer à bien d'autres types d'épreuves. Le Landrush mettra vos amortisseurs à rude épreuve avec de nombreux sauts, sur terre comme sur neige. Le Rally Raid vous fera sortir des circuits pour rallier une destination en traversant la nature dans des conditions extrêmes. De même, Stampede (Cavalcade) vous demandera de gravir des paysages impitoyables avec sauts à l'appui. Les courses de Path Finder (Éclaireur), quant à elles, vous entraîneront à l'assaut des roches sur des terrains hors-piste hardcores. C'est sur la glace que les pistes d'Ice Breaker se déroulent, laissant une large place au drift. Le Sprint, lui, prend place sur des pistes ovales à bord d'engins étudiés pour prendre de la vitesse et tourner sans cesse à gauche en glissant. Enfin, les épreuves de Gymkhana sont là pour enchaîner le plus de tricks possibles pour engranger des points dans le temps imparti.
Tout pour le plaisir
DiRT 5 offre donc beaucoup de variété, que ce soit dans les types de course, les véhicules, mais aussi les environnements répartis sur 10 pays comportant chacun plusieurs tracés (Norvège, Népal, Afrique du Sud, Brésil, Chine, Maroc, Italie, Grèce et USA avec New-York et l'Arizona). Rajoutons à cela des effets de lumière travaillés avec la possibilité d'évoluer à différents moments de la journée (aube, matinée, midi, après-midi, crépuscule et nuit) et des conditions météorologiques évolutives rajoutant de la pluie ou des chutes de neige, et l'on obtient de nombreuses possibilités. De plus, comme la météo peut changer au cours de la course, il faut savoir s'adapter en permanence.
Graphiquement, même si le titre annonce des images en 4k et une fréquence pouvant monter jusqu'à 120fps sur les nouvelles consoles, nous n'avons pas été ébloui par les pixels. Les graphismes manquent un peu de finesse mais on ne peut pas reprocher au titre d'avoir créé sa propre identité visuelle. Les environnements sont bien remplis et le résultat s'avère finalement plutôt séduisant et convainquant. Le soleil couchant, les feux d'artifice, les aurores boréales, les fumigènes, etc., tout est mis en place pour assurer le spectacle et ça marche plutôt bien. Et comme la technique, à part quelques retours au bureau à déplorer, fonctionne derrière, on est clairement là pour s'amuser sans se prendre la tête.
On peut également citer ici la présence de différentes vues avec, une fois n'est pas coutume, une vue cockpit accessible et qui plus est très immersive et agréable à jouer. Bien entendu, cela relèvera un peu le niveau de difficulté, mais ce n'est pas forcément un mal car le titre pèche par un peu trop de facilité. Même dans le mode très difficile, que l'on vous conseillera pour avoir un peu de challenge, cela reste aisément gérable, tout au plus les adversaires affichent un peu plus de répondant et d'agressivité. A contrario, certaines pistes s'avèrent particulièrement délicates à maîtriser, ce qui donne au jeu un petit aspect déséquilibré. Nous pensons notamment ici aux courses de Sprint où il faudra un peu de temps avant de parvenir à contrôler l'engin mais aussi à certains tracés particulièrement étroits avec des virages très serrés.
Entièrement traduit en français, voix comprises, DiRT 5 ne nous accable heureusement pas de la présence des commentateurs dont l'humour, sans être catastrophique, ne fait jamais de grandes envolées. Leur présence se limite aux podcasts disséminés entre les courses et A.J. vient aussi apporter son petit commentaire en fin de course. Dans ce dernier cas, par contre, on retombe inévitablement dans le domaine de la répétition. Côté musique, nous avons droit à une bande-son très dynamique et de qualité (Chemical Brothers, The Killers, ...), avec des morceaux suffisamment variées pour que l'on ne s'en lasse pas.
Du fun, du fun, du fun
Avec ses couleurs flashy et son ambiance débonnaire, DiRT 5 assume pleinement son choix de se réinventer en s'orientant vers l'arcade pure. Il rompt donc avec DiRT Rally 2.0 ou DiRT 4, plus axés vers le réalisme et la simulation. Ici, les contacts sont fréquents et sont même parfois conseillés. Les dégâts n'étant pas pris en compte, vous pouvez vous lâcher et utiliser par exemple les glissières de sécurité ou les concurrents pour vous remettre dans le droit chemin sans aucun problème. En revanche, curieusement, on peut aussi se faire stopper net par un petit panneau, ce qui renforce notre sentiment de déséquilibre du titre qui d'un côté est très permissif, et d'un autre peut vous sanctionner là où il n'aurait a priori pas dû le faire. Quant aux contacts, s'ils sont incités, ils prennent parfois aussi une drôle d'allure. Quand on se retrouve en paquet de 12 dans un virage serré à se pousser les uns les autres pour pouvoir passer, on a tout de même plus l'impression d'être en train de faire des auto-tamponnantes à la fête foraine. Codemasters a fait ici un choix qui, à coup sûr, ne sera pas du goût de tous.
L'important est le fun et ça se retrouve à tous les niveaux. Les courses, par exemple, enchaînent les drifts et ceux-ci peuvent parfois prendre des dimensions impressionnantes. Les freins sont aussi d'une puissance considérable. Mais, même dans ces conditions, rouler toujours à fond reste une option non viable. Il faut savoir lever le pied et enchaîner accélérations et freinages. Chaque course permet d'acquérir de l'expérience pour augmenter son niveau de joueur mais aussi de rang ainsi que d'obtenir une récompense pécuniaire et de débloquer des éléments cosmétiques. À chaque course, vous pouvez en effet choisir la livrée de votre voiture ou la créer puis la partager via un éditeur de livrée. Qu'il s'agisse des voitures, des décalcomanies, des livrées des voitures ou des éléments permettant de créer votre carte de joueur, chacun doit être acheté en monnaie sonnante et trébuchante mais préalablement débloqué, ce qui peut passer par un niveau minimum de joueur ou de rang.
Le rang est lié à un sponsor qui nous soumet des objectifs à atteindre en plus des défis de chaque course et il est possible de changer à tout moment de sponsor en fonction de ses préférences ou pour obtenir des récompenses particulières. Chaque course dispose de trois défis à accomplir (effectuer un certain nombre de dépassements en un temps donné, passer un certain temps dans les airs ou à une vitesse donnée, effectuer un dépassement en drift ou faire un échange de peinture en drift, ...), et chaque défi réussi permet d'obtenir un timbre. Décomposée en plusieurs chapitre, votre carrière peut suivre différentes voies, chaque course débloquant la suivante. Mais tous les chapitres se terminent sur des épreuves principales nécessitant d'avoir obtenu suffisamment de timbres pour pouvoir y participer. Il ne reste alors plus qu'à finir sur le podium en atteignant au moins la troisième place pour débloquer le chapitre suivant. De plus, terminer certaines actions permet de décrocher des invitations aux épreuves de Throwdowns où vous devez affronter un pilote particulier pour obtenir une récompense unique.
Tout comme l'histoire assez anecdotique, le déroulé de votre carrière ne présente donc rien de bien révolutionnaire. Dommage, nous aurions bien aimé un peu plus d'originalité à ce niveau. En dehors de cela, vous pouvez aussi jouer en définissant tous les paramètres de la course en mode arcade libre ou contre la montre, y compris en invitant des amis ou en écran splitté jusqu'à 4 joueurs comme dans F1 2020. Enfin, le nouveau mode Playground, qui s'est inspiré de Trackmania, vous offre la possibilité de créer puis partager vos propres niveaux au sein d'arènes ou vous pouvez placer différents éléments comme des ralentisseurs ou des tremplins. Trois modes de jeu sont ici possibles : Gate Crasher (réaliser le meilleur temps en traversant des checkpoints), Gymkhana (faire le plus de points en réalisant des tricks en un temps limité) et Smash Attack (atteindre le plus vite possible un certain nombre de points en détruisant des objets). Chaque circuit dispose de son propre classement et cela promet bien évidemment des créations bien loufoques.
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