Disponible dès aujourd'hui sur PS5 et en mise à niveau gratuite PS4 pour les possesseurs de la dernière console de Sony, Yakuza Like a Dragon est passé sous nos mains expertes pour un bon tour du propriétaire. Voici ce que nous avons pensé de la dernière production de Ryu Ga Gotoku Studios.
- Genre : J-RPG
- Date de sortie : 10/11/2020
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X
- Développeur : Ryu Ga Gotoku Studios
- Éditeur : Sega
- Prix : 59,99€ disponible sur Amazon
La fin du nerf
Avec Yakuza 6, c'est tout un pan de la saga de Sega qui trouvait une conclusion avec le dernier épisode de "l'arc" Kiryu Kazuma, la brute au grand coeur que les joueurs ont pu suivre depuis 2005, année de sortie du premier épisode. Pour Like A Dragon, Ryu Ga Gotoku Studios en a profité pour tout remettre à plat, avec une nouvelle ville, un nouveau héros et une toute nouvelle orientation de gameplay. Mais que les fans de la première heure se rassurent, le ton lui n'a pas changé et l'ambiance si particulière des premiers jeux est préservée, avec une immersion très réussie dans un quartier japonais malfamé, théâtre de nombreux conflits inter-gangs. Le renouveau côté scénario, c'est Ichiban Kasuga qui l'apporte : grand fan de Dragon Quest et bandit un brin loser de Kamurocho, il est aussi un modèle de justice et de dévouement. Son amour des jeux vidéo guide sa façon de voir la vie, pour lui, cette dernière est comme un "immense jeu de rôle".
C'est un très bon MC, mais passer après Kazuma et toute sa saga est un peu difficile, on espère que comme l'ancien chef du clan Tojo, Ichiban réussira à prendre de l'épaisseur de la même manière. En attendant, il s'agit d'un premier chapitre de 35 heures en ligne droite qui attend le joueur, avec un nombre incalculable de cutscenes et des kilomètres de dialogues à avaler : si c'est votre premier épisode, c'est très long et le jeu prend bien son temps avant de démarrer sérieusement, soyez prévenus. D'ailleurs, même selon les standards de la saga, on pourra tout de même déplorer quelques longueurs avec des arcs mal rythmés et des dialogues qui tournent parfois autour du pot. Une surcharge d'informations qui dessert un scénario vraiment solide, qui se permet de nombreuses références aux RPG jap tout en restant cohérent avec le contexte réaliste et les thèmes très sérieux abordés par le jeu.
Côté quêtes annexes, on est là aussi sur du classique, avec plus de cinquante scénarios secondaires pour la plupart complètement absurdes, qui vont tout de même permettre de s'immerger davantage dans le quartier fictif d'Isezaki IjinCho en nous faisant rencontrer de nombreux habitants de la ville. Enfin, certaines d'entre elles sont liées à des scénarios facultatifs assez costauds, vous pourrez même y croiser de nouveaux personnages à recruter pour votre groupe de combattants. Le contenu du jeu est énorme et de très bonne qualité, dans le sens où Yakuza Like A Dragon, comme ses grands frères, est un jeu où il peut littéralement tout arriver : le sacré numéro d'équilibriste entre le ton très premier degré de l'intrigue principale est une nouvelle fois un immense succès.
Boulot, métro, grosse baston
Fini le button mashing, dans Like A Dragon, le gameplay des combats s'adapte à la philosophie de vie de son personnage principal : retour aux racines, avec un gameplay au tour par tour "classique", sans ATB et avec des classes pour chaque membre du groupe de 4 héros. On radote un poil ici, mais il s'agit d'une grosse prise de risque pour les équipes de Toshihiro Nagoshi, qui se sont évertuées pendant près de 15 ans à peaufiner un gameplay beat them up méchamment efficace. A la place, donc, le joueur choisit désormais ses actions aussi longtemps qu'il le souhaite dans un menu très clair et une interface de combat légèrement inspirée par celle de Persona 5, y a pire comme référence.
Le gameplay de LaD va piocher de nombreuses idées chez les plus grands pour les adapter à sa formule. Au programme de cette dernière, des arènes créées à l'endroit même où vous croisez des ennemis, avec la possibilité de ramasser une arme de fortune si vous en croisez le chemin en pleine attaque. Des QTE ont également été intégrés afin de donner plus d'interactivité aux combats, avec des défenses parfaites et des pressions de touche à timer pour atténuer les dégâts reçus ou augmenter les dégâts infligés. A cela s'ajoute les affinités élémentaires classiques, les attaques groupées, ou encore les acolytes, un système d'invocation sous forme de numéro de téléphone payant vous permettant de louer les services de personnages rencontrés au cours des quêtes secondaires.
Un énorme travail a été effectué du côté des jobs, à choper au pôle emploi local, le Hello Work : en changeant de profession, les élus de Yokohama changent de tenue et de compétences à éprouver sur un bestiaire de 250 "sujimon". Ce dernier est d'ailleurs l'objet d'une quête avec d'énormes références à Pokémon, avec un savant fou qui va vous demander de remplir son "sujidex" en combattant tous les sujimon du quartier. D'ailleurs côté activités secondaires, Like a Dragon met les bouchées double avec un nouveau jeu de gestion complet très prenant, un ersatz de Mario Kart dans les rues de la ville, ou encore des séances de cinéma dans lesquelles il faudra empêcher Ichiban de se mettre à pioncer en éliminant les moutons en costard qui l'encerclent... Si vous accrochez aux combats et que vous vous décidez à chercher le 100%, vous en avez pour plus de 80 heures sans forcer.
On est donc face à un excellent gameplay de J-RPG avec des tonnes d'éléments qui s'imbriquent les uns aux autres pour former un tout passionnant à parcourir. il y a tout de même des choses à redire quand on rentre dans le détail : premièrement, le jeu est un peu trop simple si vous faites du contenu annexe à côté, un mode hard n'aurait pas été de refus, seulement celui-ci est verrouillé sous un DLC avec le mode New Game + du jeu... Ce dernier était vendu quelques dizaines de centimes au Japon le premier mois, reste à voir si l'Europe aura le droit à un traitement similaire. Et puis il y a ces petits soucis de collision dans les arènes étriquées ou avec de gros obstacles, qui viennent gêner la lisibilité de l'action dans certains combats, mais rien de franchement rédhibitoire même si c'est passablement agaçant à moyen terme.
L'angine du dragon
Testé sur Xbox Series X, Yakuza Like a Dragon n'est pas forcément le meilleur démonstrateur technique pour la console de Microsoft. Ceci étant, son patch d'optimisation nous a permis d'y jouer en 60fps constant et sans réel temps de chargement, ce qui n'avait pas forcément été le cas lors de notre session preview sur PC il y a quelques semaines. Isezaki Ijincho est un quartier avec beaucoup de caractère, offrant quelques jolis panoramas et des districts aux ambiances distinctes du plus bel effet. On notera tout de même les lourdeurs habituels du Dragon Engine côté mise en scène : les cutscenes secondaires commencent à faire vieillot, un petit coup de jeune sur la façon dont ces dernières sont présentées n'aurait pas fait de mal.
La bande son, quant à elle, reprend pas mal de morceaux de la saga Kiryu et ajoute de nouveaux thèmes pas toujours du meilleur goût : certaines pistes de boss cassent la tête très rapidement. On retiendra tout de même certains morceaux attachés à des personnages importants de l'histoire, mais dans l'ensemble, l'OST de Like a Dragon est loin d'être inoubliable.