Exactement 5 ans jour pour jour séparent la sortie de Ori and the Blind Forest et celle de sa suite très attendue, Ori and the Will of the Wisps. Les bons jeux de plateforme et metroidvania n'ont pas manqué depuis, mais Ori a une place à part avec ses décors enchanteurs qui donnent presque l'impression de jouer en permanence dans une scène clé d'un Disney ou d'un Ghibli, avant que notre mignonne petite créature ne se fasse brutalement tuer, encore et encore. Les attentes sont donc fortes, et le développement semble avoir rencontré son lot de difficulté, mais nous y sommes enfin, et nous avons découvert ce que le destin a en réserve pour Ori, en dehors de quelques centaines de morts.
Merci à Microsoft de nous avoir fourni une copie de Ori and the Will of the Wisps en avance pour le test, même si cela a été une prise de risque de leur part en l'absence du patch Day one dont il a bien besoin.
- Genre : Plates-formes, Metroidvania
- Date de sortie : 11 mars 2020
- Plateforme : Xbox One et PC
- Développeur : Moon Studios
- Éditeur : Xbox Game Studios
- Prix : 29,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : Xbox One X et PC
Une chouette vie de famille
À l'issue du premier jeu, Ori a obtenu une famille recomposée presque parfaite, avec ses joies et malheurs mondains, le tout nous est présenté avec le même style attendrissant que le passé. Mais s'il y a bien une chose que les dessins-animés de notre enfance nous ont appris, c'est que les petits animaux finissent toujours égarés, loin de leur famille, ou que leur forêt est en danger. Notre petite bestiole et son ami à plumes sont donc pris dans une tempête et séparés, avant de s'échouer en terre aussi hostile qu'inconnue. Comme on pouvait s'y attendre, il leur faudra surmonter des obstacles, venir à bout d'ennemis, se faire de nouveaux alliés et redonner vie à une vaste région en plein déclin.
C'est classique et prévisible, mais cela reste une belle histoire qui sait jouer avec nos émotions. Il faut dire que la combinaison entre l'évolution des décors, la lumière, la musique et le langage corporel des animaux en dit généralement plus qu'un long discours. Sur ce point, on retrouve toute la force du premier titre, et c'est dirigé de main de maître, même si on sait à quoi s'attendre. Cela permet en tout cas de se reposer et de se calmer après une poursuite mortelle et un boss difficile, qui composent le véritable cœur de l'expérience. Si vous avez le sang chaud, préparez la manette de rechange.
Ori tree friends
Ce second opus pousse les choses bien plus loin que le premier dans la direction d'un metroidvania. Vous débutez l'aventure sans même un pouvoir d'attaque (la vie de famille, ça ramollit) et il faudra vous frayer un chemin dans un marais hostile jusqu'à trouver votre première arme de fortune, puis différents pouvoirs, qui ouvriront indirectement de nouveaux lieux à explorer. Cette corniche éloignée peut être atteindre avec le double saut, celle plateforme avec la ruée, ce bonus au plafond avec le grappin, etc. Moult secrets sont éparpillés un peu partout, et il faudra souvent faire un usage créatif de vos nombreux pouvoirs, ou revenir après en avoir acquis d'autres, pour mettre la main dessus.
Si on ajoute à cela une bonne vingtaine de pouvoirs passifs que vous pouvez choisir d'activer ou pas, ainsi qu'une bonne dizaine de pouvoirs de combat différents, il y en a pour tous les goûts, que vous soyez un débutant ou un speedrunner dans l'âme. Le nouveau monde est aussi vaste que varié, avec des environnements qui proposent différents types d'obstacles et vous demanderont de modifier vos pouvoirs d'attaque et vos passifs. Cela rend la prise en main un poil complexe au début, tant Ori possède d'actions et d'options, mais il faut admettre que si au départ, la maniabilité nous semblait approximative, il s'est avéré qu'elle a simplement été conçue pour un haut niveau de jeu. Avec de l'entraînement, il est amusant de réaliser de véritables prouesses.
Bien que l'aspect plateformes soit toujours prédominant, avec un nombre important de courses-poursuites mortelles contre des boss ou contre-la-montre, les combats tiennent à présent une place bien plus importante. Même les premiers ennemis du jeu sont incroyablement retors, et se faire tuer lamentablement par le premier adversaire après l'avoir sous-estimé n'est pas quelque chose auquel nous nous attendions. Mais ce n'était qu'un avant-goût, et de véritables arènes de combat vous attendent à l'occasion. Affronter 5 ou 6 ennemis pénibles individuellement dans une zone close n'est pas une mince affaire et la mort arrive vite. Le jeu est assez difficile, même en normal, mais c'est un choix délibéré visiblement. La raison étant que les checkpoints du jeu sont très (trop ?) généreux, et on réapparaît à proximité sans pénalité, voire directement devant le boss pour une nouvelle tentative sans le moindre délai. Cela permet de ne pas trop s'énerver même en cas de mort injuste, ce qui arrive. Et cela permet aussi de rapidement maîtriser les passages les plus difficiles, en particulier lorsque les subtilités du gameplay sont prises en main. Projeter les ennemis les uns sur les autres ou invoquer des drones de combat sont différentes approches possibles.
En plus de tout cela, de nombreux PNJ seront éparpillés dans le monde du jeu pour vous aider, soit en vous vendant cartes et compétences, soit en en ouvrant le chemin. Ils vous proposeront aussi régulièrement des quêtes classiques, comme la chaîne d'échange d'objet, résoudre une énigme ou sauver leur monde. La construction du village de la vallée de la source est aussi une bonne manière d'enrichir l'histoire et le gameplay, tout en vous donnant une bonne raison d'aller dénicher tous les collectibles possibles. La durée de vie s'en trouve aussi nettement rallongée.
Un voyage Orinique
Graphiquement, ce nouvel épisode ne se démarque pas beaucoup de son aîné, mais sa direction artistique particulière offre des paysages magnifiques et les nombreuses interactions avec les éléments du décor donnent vraiment l'impression de progresser au milieu d'une nature luxuriante ou hostile. Les herbes ondulent, les champignons et les branchent plient sous notre poids, etc. De plus, dans le cadre de la progression, les environnements et leur ambiance changent parfois drastiquement. Tout un niveau peut pivoter, l'eau peut être purifiée et elle peut s'écouler d'un niveau à l'autre. La chaleur peut augmenter et faire fondre la glace, les ténèbres peuvent se dissiper, ou à l'inverse s'épaissir... Le tout avec des effets de lumière fort réussis. Cependant, le moteur du jeu montre ses limites sur les boss par exemple, qui sont en 3D, certains vilains polygones et les limites des modèles ressortent alors. Les éléments en arrière-plan semblent aussi être en basse résolution à l'occasion.
Ori bleu
Nous avons rencontré de nombreux problèmes de performance et des bugs à foison sur la version Xbox du jeu, avec des freezes réguliers et des pertes de sauvegarde entre autres. Heureusement, avec la même version numérique, il est aussi possible d'y jouer sur PC. Dans ce second cas, nous n'avons pas rencontré de problèmes en dehors d'un lancement du jeu étonnamment long. Si vous comptez y jouer sur Xbox, il peut être avisé d'attendre de voir ce qu'apportera le patch day one.
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