Fans de mechas, c'est un nouveau jeu de niche qui s'offre à vous (et, cerise sur le gâteau, c'est localisé en français). Daemon X Machina est la première sortie majeure de septembre sur Nintendo Switch, c'est d'ailleurs Big N qui publie le titre hors du territoire nippon. Dans ce jeu d'action en vue à la troisième personne, vous tentez, avec les équipes d'Orbital, de reprendre le dessus sur les IA qui sèment la zizanie. Vous serez équipé de votre arsenal pour vaincre l'ennemi sur le terrain. Après des premiers retours mitigés dans notre aperçu, voyons un peu comment les choses ont tourné depuis.
- Genre : TPS, Action
- Date de sortie : 13 septembre 2019
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Marvelous
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€, disponible sur Amazon
Orange Méchanique
Le titre n'est pas vraiment grand public et on comprend vite pourquoi. L'introduction au jeu se veut brève et on passe rapidement à la personnalisation d'avatar. Après quelques minutes passées dans un éditeur de personnage qui n'impressionnerait pas un fan des Sims, mais qui se veut plutôt complet, nous nommons notre personnage, nom qui ne sera presque jamais pris en considération par les PNJ qui préféreront le nom de "Rookie", ce qui semblerait être le nom par défaut de l'avatar. Puis nous enchaînons une série de missions, de prime abord très courtes et faciles, qui deviendront plus intenses à partir du rang D. On y découvre un gameplay un peu lourd, mais maîtrisé, dans lequel le personnage et son arsenal peuvent planer, tirer des deux bras, se protéger et interagir avec certains objets du décor. On comprend rapidement que la personnalisation est surtout cosmétique, et que l'amélioration de l'équipement passe au second plan jusqu'à ce que la partie se corse au bout de quelques heures de jeu. Les contrôles sont plutôt intuitifs, on comprend vite les petites subtilités pour monter et descendre dans l'air, etc.
Visuellement, Daemon X Machina fait de sa direction artistique une force : le titre fait dans le minimalisme avec des touches d'inspiration futuriste et des couleurs pétillantes qui attirent le regard. Le jeu oscille entre une DA qui rappelle Xenoblade Chronicles X (plutôt flatteur) et des environnements dignes de Star Fox Zero (beaucoup moins flatteur). Les différentes arènes de jeu sont de manière générale assez petites, signifiant que l'on se vautre régulièrement contre les barrières de deux couches. C'était sans doute une concession à faire pour faire tourner correctement le jeu sur Switch. Vous l'aurez compris, la partie artistique est réussie, mais la partie technique un peu moins : le jeu est un peu trop flou en mode nomade, souffre d'un important aliasing et subit quelquefois des petits ralentissements incontrôlés. Même problème du côté de la lisibilité, il est parfois difficile de suivre ce qu'il se passe à l'écran tant les effets visuels se multiplient partout. Le HUD, trop imposant, affiche un nombre exagéré de données à l'écran et aurait gagné d'une conception plus discrète.
Y'a pas d'hélice hélas
Le garage est le hub principal pour accéder aux missions, mais aussi pour personnaliser son équipement, ainsi que pour acheter des glaces dans la boutique dédiée qui permettent d'obtenir des petits effets positifs sur la mission suivante. Ces derniers pourront être utiles dans les missions les plus difficiles, et en particulier dans les combats de boss qui demandent une concentration supplémentaire par rapport aux quêtes plus classiques. Par ailleurs, le cœur du problème de Daemon X Machina se situe précisément ici : l'intérêt des missions est trop limité même après plusieurs heures de jeu, car celles-ci se ressemblent pour la plupart toutes (abattre toutes les IA ennemies), et les petites saynètes pas bien passionnantes entre les personnages du jeu en introduction des missions n'aident pas beaucoup.
Et si ce n'est pas l'histoire qui nous a motivé à avancer dans Daemon X Machina, la bande-son en revanche nous y a bien aidé. On retrouve Junichi Nakatsuru et Rio Hamamoto dans de juteux morceaux électriques, un peu oubliables sur les bords, mais l'ambiance est là. Une vraie dose d'adrénaline est présente dans l'OST, ce qui participe positivement à l'atmosphère voulue par le jeu. Proposer le job à des compositeurs de Soulcalibur et d'Ace Combat était un pari gagné d'avance, mais on se réjouit que ce soit réussi de ce côté-là. Daemon X Machina sonne comme un petit gâchis qui méritait de plus grandes ambitions. Une histoire digne d'intérêt et des missions plus variées auraient permis de rendre l'aventure plus digeste. Au final, on se voit surtout y jouer comme un bourrin, sans prêter attention à autre chose que les ennemis reconnaissables par leur icône rouge sur la carte. Le mode en ligne, pour jouer en coopération, aide sans doute à rendre l'expérience plus amusante, et même si les efforts fournis pour rendre la customisation des équipements assez avancée sont louables, le jeu est bancal sur beaucoup trop de points pour les ignorer.
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