Le monde de Valoran est vaste, et si le seul aspect qu'il nous est donné d'en observer est celui de la League, il n'en demeure pas moins que Valoran connaît des troubles inhérents à toute société industrialisée.
À travers le cycle « La vie de Valoran », nous allons chercher à étudier d'autres aspects de ce monde fascinant et observer l'existence de ses habitants. Et ça commence maintenant.
Kaizlat sur La vie sur Valoran
Trois coups résonnent, secs, et le silence se fait. La lumière baisse, les rideaux s'ouvrent. Le temps suspend son vol. Le décor est épuré, un amphithéâtre par les siècles affecté, dont la pierre lourde d'histoire fait bientôt résonner une voix. Un jeune homme parle tandis qu'un bouffon au masque tragique lui tourne autour:
« - Les sanglots longs
- Des violons
- De l’automne
- Blessent mon cœur
- D’une langueur
- Monotone.
Tout suffocant
- Et blême, quand
- Sonne l'heure,
- Je me souviens
- Des jours anciens
- Shaco : Et je meurs ! »
- Sur ces paroles, Shaco plante dans le torse nu du jeune homme une dague. Le souffle coupé, ce dernier s'écroule au sol et d'un long soupir conclue sa tirade. La scène de pierre grise peu à peu se colore du sang de la victime et semble reprendre vie tandis que le liquide carmin s'insinue dans la roche. Après être resté un instant immobile, dos au public, pour contempler son œuvre, le bouffon tragique se retourne. Le masque n'est plus le même et du tragique, il passe au comique.
- « - Cette blessure là n'aura pas fait languir son cœur, on en conviendra. Certains attendent la mort, c'eut été un tort ne pas leur accorder alors !
- Mais vous, qu'est-ce donc que vous attendez, hm ? Du spectacle ? En voici !
- Le bouffon se met alors dans un rire dément à démembrer le corps inerte d'un acteur à la gloire fugace. Il reprend.
- - Vous voulez revenir chez vous enrichis ? Avec … quelque chose en plus ? Voilà pour vous !
- Pour accompagner sa tirade, Shaco jette dans l'audience les morceaux découpés du corps de sa victime.
- - Et maintenant, le plat de résistance !
- Des mécanismes s'activent, et du haut de la scène descend peu à peu une croix en bois à laquelle est attaché Taric, vêtu d'un seul sous vêtement en fourrure rose.
- Taric : « Ouh grand fou, qu'est-ce que vous me réservez maintenant ? Une baguette trop grosse ? Oh, ou bien un élargissement ? Comme j'ai impatience, je suis déjà dur comme fer à l'idée de recevoir votre sève magique après que vous m'ayez fait goûter votre cadence martiale en posture de l'ours ! »
- Le bouffon semble troublé face à la réaction d'une victime qu'il aurait espérée plus … craintive. Il se tourne vers la salle. Seules quelques places sont occupées. Parmis les spectateurs, Swain, au premier rang, avec à la main un script.
- Swain : COUPEZ ! Qu'est-ce qu'il fout là lui ? Et qui a écrit son texte ? Ce n'est absolument pas prévu !
- Taric, gêné : euh … on est pas au Comité des Adeptes du Chibre Allongé ?
- Swain, exaspéré : Non, ici c'est le Centre des Arts du Cinéma et des Acteurs. Il faudra que je trouve le crétin qui s'est occupé des acronymes. Bon sinon Shaco, pas mal, le meurtre du clone était assez réaliste.
- Shaco : Le clone ?
- Swain : Oui ton pantin là ! désigne l'acteur mort
- Shaco : Le clone, bien sûr ! D'ailleurs, il va bientôt … disparaître !
- Le bouffon jette un voile sur le corps, voile qui s'étale sur un sol parfaitement plat. Plus loin, il paraît y avoir un bruit de chute. Des cris résonnent.
- Swain : Enfin bref, à travailler un poil mais sinon c'est bien. En passant, si quelqu'un pouvait me détacher Tata-ric ça serait pas mal.
- Taric : Oh vous savez moi ça me gêne pas. Au contraire, vous pouvez me laisser.
- Swain : D'accord, bon on dégage ce soir y'a le concert de Sona, le public appréciera la déco. Une petite fag-touch ne fait jamais de mal.
- Le groupe part, le rideau se ferme, le silence reprend sa place.
- Taric : C'était une blague l'histoire du concert, hein ?
- …
- Swain ?
- …
- Quelqu'un ?