Fort d'un succès remarquable et presque inespéré après tant de controverses en amont de son déploiement, Assassin's Creed Shadows semble avoir réussi à s'imposer comme l'un des meilleurs opus de la franchise à succès d'Ubisoft pour une partie des joueuses et joueurs. Malgré cet état de fait, le fameux jeu déployé près d'un mois plus tôt jour pour jour est toujours victime de controverses quant à certains choix éthiques et culturels faits par l'éditeur.
Assassin's Creed Shadows et le rapport à la culture japonaise
Malgré quelques controverses souvent alimentées par du vent, ou pas loin, il en est une qu'une partie des joueuses et joueurs d'Assassin's Creed Shadows voient toujours d'un très mauvais oeil, et cela va même au-delà du seul public de ce jeu : la culture japonaise, ou tout du moins le rapport qu'entretien ce jeu, et donc son éditeur, avec celle-ci.
Déjà abordé à plusieurs reprises, le sujet est pourtant toujours parmi les principaux points noirs du jeu aux yeux de celles et ceux qui ont à cœur de respecter les traditions japonaises, y compris lorsque le pays du Soleil-Levant est représenté dans des oeuvres fictives, jeux vidéo inclus donc. C'est simple : il est reproché à Ubisoft d'avoir permis aux joueuses et joueurs d'Assassin's Creed Shadows de détruire certains sanctuaires visibles dans le fameux jeu paru en mars dernier.
Lorsque l'on ignore le rapport qu'entretiennent les japonais avec ces coutumes, il peut sembler s'agir d'une controverse dérisoire, voire même exagérée. Pourtant le premier ministre du Japon lui-même, Shigeru Ishiba, s'était interrogé, voire même inquiété, de la possibilité de "détruire des lieux bien réels sans autorisation dans un jeu vidéo, ce qui pourrait inciter de tels comportements dans la vie réelle". Il avait ajouté que "saccager un sanctuaire est une insulte à la nation toute entière". Un sujet très sérieux donc, qu'il convient de traiter avec de sérieuses pincettes et qu'Ubisoft n'avait vraisemblablement pas envisagé devoir prendre avant de voir naître ce houleux débat.
Masumi Tsunoda déplore certains choix faits par Ubisoft
Plus récemment, et alors même qu'Assassin's Creed Shadows a déjà été déployé et connaît un certain succès c'est l'actrice Masumi Tsunoda, qui a prêté sa voix à l'une des protagonistes du jeu, Naoe, qui s'est exprimée auprès d'Insider Gaming durant les BAFTA Games Award.
Lorsque Grant Taylor-Hill l'a interrogée afin d'avoir son avis quant au travail réalisé par Ubisoft sur ce nouvel opus, l'actrice s'est dite "satisfaite du travail qui a été réalisé de son point de vue d'actrice japonaise ayant prêté sa voix à Naoe". Elle a malgré tout continué en précisant qu'en tant que jeune femme japonaise elle avait grandi avec ces lieux de cultes sacrés originellement destructibles dans Shadows, et que savoir que de tels actes sont possibles dans un jeu auquel elle a prêté sa voix lui "brise un peu le cœur".
Pour Tsunoda, pouvoir effectuer certains actes qui ne seraient jamais tolérés dans le monde réel au Japon ne devrait pas être permis, cela n'aurait rien d'authentique de permettre cela. Il convient malgré tout de préciser qu'à la suite de la controverse Ubisoft a déployé un correctif dès le déploiement d'Assassin's Creed Shadows afin de limiter grandement les possibilités de saccage des sanctuaires par les joueuses et joueurs, en plus de réduire, entre autres, la quantité de sang visible à l'écran lorsqu'un civil désarmé est attaqué par l'un des protagonistes.