L'année commence fort pour Helldivers 2, et plus particulièrement pour son directeur, Johan Pilestedt, qui s'est de nouveau fendu d'une déclaration ambiguë sur les réseaux sociaux.
"Faites de bons jeux, pas de discours politique"
Lorsque Johan Pilestedt s'est adressé aux fans sur X, leur demandant quelles étaient leurs attentes pour le prochain titre du studion, un utilisateur a répondu qu'il souhaitait qu'Arrowhead n'ajoute jamais de "DEI" (diversité, équité et de inclusion) à leurs futurs jeux.
La réaction de Piledst à cette réponse a été pour le moins surprenante :
Ces propos ont rapidement été critiqués, notamment à cause de la nature même de Helldivers 2, un jeu qui s’inscrit dans une satire explicite du fascisme et de l’ultranationalisme. La communauté a jugé incohérente la volonté affichée de ne pas mêler politique et jeux vidéo, alors même que le jeu propose un commentaire social lourd de sens.
En réponse à ces critiques, Pilestedt a tenté de nuancer sa position, mais n'a fait qu'amplifier la confusion de la communauté.
Une satire politique assumée face à un discours ambivalent
Le cœur du débat réside dans la nature politique intrinsèque des jeux comme Helldivers 2. Avec son univers où l’humanité s’unit dans une xénophobie extrême pour exterminer des espèces extraterrestres, le jeu est une critique évidente des régimes militarisés et des idéologies fascistes. Cette satire rappelle d’ailleurs celle de Starship Troopers ou encore de Wolfenstein, une série connue pour ses positions anti-nazies revendiquées par ses développeurs.
Le contraste est flagrant : Johan Pilestedt semble vouloir s’éloigner de tout positionnement politique explicite dans la communication publique, mais le jeu lui-même est imprégné de ces thématiques.
Cette tension reflète un phénomène plus large dans l’industrie du jeu vidéo, où des studios cherchent à naviguer dans un paysage marqué par les guerres culturelles. Tandis que certains assument une position claire en faveur de valeurs progressistes, d’autres tentent d’esquiver ces sujets dans l'optique de plaire au plus grand nombre, souvent avec des résultats mitigés.
En invoquant l’importance de créer « de bons jeux » plutôt que d’intégrer des « discours politiques contemporains », Johan Pilestedt semble chercher à apaiser les tensions dans un contexte de polarisation extrême. Cependant, cette neutralité revendiquée peut être perçue comme une esquive face aux réalités d’un médium qui, grâce à sa nature même, véhicule des messages et des valeurs. Connaissant le bonhomme, il est également fort possible qu'il s'agisse juste de provocation gratuite pour
Les propos de Pilestedt, aussi maladroits soient-ils, illustrent les défis auxquels les créateurs de jeux sont confrontés. Peut-on réellement « ne pas faire de politique » dans un jeu dont la narration, les mécaniques et l’univers sont fondés sur des critiques sociales explicites ? La réponse reste ouverte, mais une chose est certaine : dans une époque où chaque prise de parole est disséquée, les développeurs ne peuvent plus échapper à ces questions.