Il y a quelques semaines de cela, j’ai eu la chance de participer à un événement organisé par Tencent pour découvrir Path of Exile II en compagnie d’autres médias et créateurs de contenu venus du monde entier. L’occasion d’assister à une présentation globale du jeu et surtout de son endgame par Jonathan Rogers, l’un des fondateurs de Grinding Gear Games et Game Director de Path of Exile II. Après cette dernière et quelques questions, j’ai pu jouer pendant 7 heures en toute liberté à la version de Path of Exile II qui correspond à l’accès anticipé qui arrive dans deux semaines à peine, le 6 décembre prochain. Autant vous dire que depuis, je ne pense qu’au moment où je vais pouvoir y rejouer, et ce n’était pas forcément gagné vu mon profil. Pour moi il n’y a pas de doute : Path of Exile II pourrait bien être un concurrent majeur à Diablo IV, et je vous explique pourquoi.
Mon expérience avec Path of Exile
Si vous connaissez un peu Path of Exile de près ou de loin, vous savez certainement que le jeu a la réputation d’être particulièrement complexe, même si ses fans assurent qu’il est le meilleur hack’n’slash du marché. Une réputation que j’aurais tendance à confirmer, puisque je n’ai jamais réussi à accrocher plus de quelques heures malgré le fait que je sois un gros joueur de Diablo depuis le deuxième épisode jusqu’au quatrième compris. Dès les premières minutes de jeu, Path of Exile nous accueille avec un système de gemmes complexe et un sphérier si grand qu’il donne le tournis, sans parler de son gameplay un peu rigide sur les bords.
Je ne vous cache donc pas que je n’étais pas forcément parti tester Path of Exile II en tant que spécialiste, mais plutôt au contraire en tant que néophyte qui voulait savoir s’il pouvait me plaire. Au cours de cette preview, je vous propose donc de découvrir le jeu sous cet angle pour comprendre s’il pourrait vous plaire, tout en essayant tout de même de parler également de choses qui devraient intéresser les joueurs chevronnés du premier Path of Exile.
Path of Exile 2 se simplifie tout juste assez, sans perdre son identité
S’il y a bien un challenge auquel les développeurs de Path of Exile II étaient confrontés, c’était celui de simplifier le jeu suffisamment pour attirer de nouveaux joueurs, sans pour autant dénaturer la complexité qui fait son charme auprès des fans actuels du jeu. Pour y arriver, Jonathan Rogers et le reste de son équipe ont choisi de rendre la progression du personnage et de la campagne plus accessibles, afin que les nouveaux joueurs finissent par être assez investis pour s’attaquer eux-mêmes aux éléments plus complexes du jeu. Un pari qui semble entièrement réussi à première vue, puisque j’ai d’ores et déjà accumulé plus d’heures de jeu sur Path of Exile II en une après-midi que sur le premier en plusieurs tentatives différentes.
Parmi les changements qui ont permis cette simplification immédiate, on retrouve bien sûr la refonte totale du système de gemmes et de sorts. Dans le premier Path of Exile, les sorts correspondaient en fait à des gemmes qu’il fallait sertir dans des emplacements directement sur nos pièces d’équipement. Cela signifie non seulement que les sorts que l’on pouvait jouer dépendaient de la chance (il fallait looter les bons...), mais également que chaque changement de pièce d’équipement devait être fait en faisant bien attention que la nouvelle pièce avait les mêmes emplacements disponibles. Une spécificité qui rendait le jeu extrêmement complexe dès les premières minutes du jeu, et qui a complètement été revue dans cette suite.
Désormais dans Path of Exile II, les sorts sont toujours déblocables via des gemmes, mais les gemmes que l’on trouve sont désormais dites « brutes ». Il faut alors les utiliser pour les transformer en un nouveau sort au choix que l’on pourra ensuite ajouter à une liste de sorts assez classique dans laquelle on pourra piocher pour faire son build. Plus de problème d’équipement qui n’a pas les bons emplacements de gemme, plus de problème de loot aléatoire pour trouver les bons sorts, et un nouveau sentiment de découvrir sa classe petit à petit comme n’importe quel jeu du genre.
Notez cependant que malgré cette simplification évidente, le système de sort ne perd pas totalement la liberté d’action que permettait le premier Path of Exile. En effet, les sorts sont en fait liés à un type d’arme et non à une classe, et chaque classe peut s’équiper de n’importe quelle arme, et donc de n’importe quel sort. Il est d’ailleurs possible de s’équiper de plusieurs sets d’armes en même temps et de switcher entre les deux au besoin. Bien sûr, toujours dans une optique de simplification pour les nouveaux joueurs, chaque classe a également une arme de prédilection sur laquelle vous pourrez vous concentrer pour créer un bon build facilement. D’ailleurs, le Game Director m’a assuré que grâce à ce nouveau système, n’importe quel joueur pourrait normalement terminer la campagne même si son build n’est pas complètement optimisé, même si certains auront bien sûr plus de difficultés que d’autres. Une affirmation que j’aurais tendance à croire puisque j’ai réussi à terminer l’Acte 1 sans trop de problèmes (attention, je ne dis pas que le jeu est facile, j’en parlerai plus tard) et sans vraiment savoir si j’avais fait les bons choix, autant dans les sorts que je prenais que dans les attributs passifs que je débloquais dans mon sphérier.
A propos du sphérier, les joueurs de Path of Exile seront sûrement ravis d’apprendre qu’il reprend le même système. Cela signifie qu’il est toujours aussi grand (voire davantage encore), et qu’il s’agit du même pour toutes les classes du jeu. Si vous jouez un Warrior, vous pourrez donc vous écarter de votre chemin « classique » pour aller prendre quelques attributs normalement prévus pour les Ranger, et vice-versa. De quoi garder une grande liberté d’action pour ceux qui n’ont pas peur d’expérimenter, même si les plus frileux pourront simplement se contenter de suivre le chemin dédié à chaque classe.
Path of Exile 2 dynamise son gameplay
En plus de rendre la progression plus facile et plus accessible pour les nouveaux joueurs, c’est surtout la modernisation totale du gameplay de Path of Exile II qui risque bien d’attirer les néophytes. En effet, là où le premier jeu se jouait comme un hack’n’slash classique, tout a été changé ici pour devenir beaucoup plus dynamique. Ainsi, Path of Exile II devient un parfait mélange entre hack’n’slash et action-RPG grâce notamment à la façon dont les déplacements ont été revus. Plutôt que de ne pouvoir se déplacer qu’au clic de souris, il est désormais possible de choisir entre cette méthode classique ou une méthode ZQSD/souris. Il est ainsi beaucoup plus agréable de se déplacer et de viser, surtout pour les classes à distance. Notez que, puisque Path of Exile sera également disponible sur PlayStation 5 et Xbox Series, il est tout à fait possible de jouer à la manette. D’ailleurs, à mon immense surprise, c’est précisément cette méthode que j’ai préféré alors que je n’imaginerais jamais jouer à Diablo avec une manette.
Et ce changement qui pourrait paraître anodin vient en fait apporter de nouvelles possibilités pour toutes les classes du jeu, qui deviennent beaucoup plus mobiles et dynamiques. Si j’ai un petit peu joué avec toutes les classes disponibles pendant l’accès anticipé, c’est surtout avec la Rôdeuse que je suis allé le plus loin, et autant dire que j’ai vraiment apprécié la façon dont il m’était possible de tirer tout en se déplaçant, sans parler des sorts de mobilité offerts par l’utilisation de l’arc. Par ailleurs, toutes les classes ont désormais la possibilité d’utiliser une roulade pour esquiver les coups adverses, ce qui ajoute encore davantage au dynamisme du jeu.
Bien sûr, cette nouvelle mobilité a vraiment été intégrée tout au long du jeu, et notamment aux combats de boss. Au cours de mes 7 heures de jeu, j’ai dû affronter une bonne dizaine de boss différents au moins, et tous étaient aussi mémorables qu’agréables à affronter. Avec leurs coups surpuissants et leurs patterns précis, il devient essentiel de se déplacer correctement et d’apprendre à esquiver les coups avant de trouver des fenêtres d’attaque plutôt que de marteler le clavier en espérant vider la barre de vie de votre adversaire plus vite qu’il ne videra la vôtre. Path of Exile II devient alors une sorte d’Elden Ring en vue du dessus, et le mélange fonctionne à merveille. Notez que même si Path of Exile II est moins difficile que les jeux de From Software (du moins du haut de ma maigre expérience après le premier acte), il est tout de même adressé à ceux qui aiment faire face à un certain challenge. A titre d'exemple, j'ai dû mourir au moins 6 ou 7 fois contre le boss sur l'image ci-dessus.
Enfin, toujours sur le dynamisme, notez qu’il est évident que le jeu est encore plus agréable à plusieurs. Si les monstres deviennent plus puissants et plus résistants, vous pourrez de votre côté mélanger vos sorts pour faire des combos dévastateurs. Il va cependant falloir se jeter sur le loot puisque tous les membres de votre groupe peuvent ramasser tout ce qui tombe au sol (à l’exception de quelques objets particuliers).
Level design, environnements, effets visuels... Path of Exile 2 est sublime
Si vous êtes du genre à être capable de passer à côté d’une pépite juste parce que ses visuels ne sont pas à la hauteur de vos standards, bonne nouvelle, vous allez allègrement pouvoir profiter de Path of Exile II. En effet, s’il y a bien une chose qui m’a bluffé pendant cette première prise en main (et je n’étais pas le seul dans ce cas, loin de là), c’est bien la qualité des graphismes du jeu. Dès que vous lancerez vos premiers sorts, vous verrez qu’il y a eu un travail particulier apporté sur la lumière émise par ces derniers ainsi que sur les animations de votre personnage. C’est simple, tous les combats deviennent vite impressionnants, surtout quand on joue avec des classes qui lancent beaucoup de sorts comme la Magicienne par exemple. Petit bémol, si je n’ai pas essayé de jouer à plus de deux joueurs en simultané, je me demande déjà si tous ces effets n’auront pas un impact négatif sur la lisibilité du jeu dans un groupe de quatre.
Mais plus encore que la qualité des animations et des sorts, c’est surtout la variété des environnements qui m’ont vraiment décroché la mâchoire. Alors que je n’ai traversé qu’un seul acte sur six (trois dans l’accès anticipé), j’ai l’impression d’avoir vu davantage de biomes que sur la concurrence, et ces derniers étaient en plus particulièrement bien travaillés. Des champs de blé au cimetière en passant par le village brûlé et la forêt lugubre, vous allez voyager dans Path of Exile II !
D’ailleurs, la qualité et la diversité des environnements sont parfaitement soutenues par le level design de Path of Exile II. Plutôt que d’aller dans le sens du courant en proposant un monde ouvert, les développeurs du jeu ont préféré revenir à une structure plus proche de Diablo II avec des zones grandes mais composées de couloirs étroits et labyrinthiques. De quoi donner à manger à ceux qui adorent explorer, tout en permettant de profiter de la qualité des visuels qui entourent le joueur. Ceux qui choisissent de ne pas foncer vers la zone suivante seront d’ailleurs récompensés puisque de nombreuses zones comportent des boss cachés, et que les vaincre pourrait vous apporter des bonus passifs permanents (en plus d’accomplir des quêtes annexes).
Enfin, même si je n’ai pas encore pu profiter de tout ce que la campagne réserve, j’ai de bonnes raisons de croire que la mise en scène devrait parfois surprendre. La découverte de certains boss est particulièrement mémorable, et la présentation des activités endgame a également permis de voir quelques combats de boss tellement impressionnants qu’on aurait dit le boss final du jeu alors qu’il n’en était rien.
L’endgame promet de belles choses dans Path of Exile 2
Si j’ai pu jouer pendant 7 heures en partant de zéro, je n’ai malheureusement pas pu essayer moi-même le contenu endgame de Path of Exile II. En revanche, la journée de découverte du jeu a commencé par deux heures de présentation pendant lesquelles l’endgame a pris une place particulièrement importante. L’occasion de confirmer que les activités de fin de jeu seront déjà disponibles dans l’accès anticipé, au moins en partie. Jonathan Rogers a mentionné pas moins de 8 activités majeures pour la fin de partie, qui devrait être atteinte une fois la campagne terminée (25 heures de jeu pour terminer les 6 actes du jeu final, comptez donc la moitié pour terminer les 3 actes de l’accès anticipé).
Parmi les activités présentées, j’ai notamment pu voir une sorte de carte géante qui permet de se téléporter dans des zones que j’imagine générées de façon procédurale et inspirées de celles que l’on traverse dans la campagne. Une fois terminées, ces zones débloquent de nouveaux chemins et surtout de nouvelles récompenses qui permettent d’activer les autres activités de fin de jeu comme le Trial of the Sekhemas ou le Temple of Chaos, deux types de donjons particuliers qui reprennent des éléments de rogue-lite ou de survival. Parmi les récompenses que l’on peut obtenir en terminant ces activités de fin de jeu, il y a bien sûr de l’équipement de haut niveau mais également l’accès à deux mécaniques particulières : l’Ascendance et les Atlas Skills.
L’Ascendance correspond à un système de spécialisation de classe. Chacune des classes de base aura droit de choisir entre trois Ascendances différentes, pour un total de 36 spécialisations différentes. Ces dernières pourront être améliorées grâce à des points que l’on débloque en faisant les activités endgame. Les Atlas Skills, quant à eux, sont un nouveau sphérier supplémentaire dont les améliorations ne sont actives que dans les modes de jeu de l’endgame. Puisque je n’ai pas pu essayer moi-même l’endgame de Path of Exile II, je préfère ne pas me prononcer sur la pertinence de ce dernier, mais ce que j’ai pu voir me paraît déjà prometteur et il est agréable de savoir que ces activités seront disponibles dès l’accès anticipé.