Space Marine 2 est très loin de n'être qu'un jeu de massacre. Même si dézinguer des tyranides en boucle est bien évidemment le cœur de gameplay, le titre de Saber Interactive a progressé sur de nombreux points annexes, par rapport à son prédécesseur. Et ça fait la différence ! Une grande partie de la communauté semble notamment apprécier la narration du jeu, et le suivi des personnages de l'escouade Ultramarine. Tandis que le premier opus pouvait présenter des psychologies un peu trop lisses chez les protagonistes, Space Marine 2 apporte de la nuance et on se plait vraiment à observer la façon dont les relations évoluent au sein du trio Titus - Gadriel - Chairon.
Trois Ultramarines, trois personnalités complexes
Les Space Marines ont beau être des super guerriers génétiquement augmentés avec plusieurs cœurs fonctionnels (au cas où le premier lâche, c'est toujours pratique), ils sont comme tout le monde ; dotés de leurs traits de caractères, et de leurs failles, elles-mêmes influencées par leur passé.
La relation entre Gadriel et Titus, son commandant, est particulièrement intéressante. Pendant tout un pan de l'histoire, le premier reste extrêmement méfiant envers son chef. Mais quand il découvre qu'il avait finalement tort de soupçonner Titus, Gadriel devient un soutien sans faille, et le lien qui unit les deux Ultramarines devient inébranlable.
Chairon, le bon soldat par excellence, permet quant à lui de développer un beau contraste avec Gadriel. Il ne remet jamais en cause son chef, et c'est grâce à cela que le tandem Gadriel/Titus nous semble aussi accrocheur, au fil de toute la campagne. Saupoudrez le tout avec des cutscenes brillamment réalisées, avec des animations faciales qui n'ont strictement rien à avoir avec celles du premier opus, et vous obtenez un scénario immersif, en dépit d'un faible nombre de protagonistes.
Les suspicion d'hérétisme, au cœur du lore de 40K
A travers le personnage de Titus -et ses liens avec les autres membres de l'escouade Ultramarine- se dessine l'un des aspects les plus importants de tout Warhammer 40 000 : l'attirance vers le Chaos, qui ébranle même les plus inflexibles des soldats de l'Empereur. L'histoire de l'Hérésie d'Horus est ainsi fondatrice d'une majeure partie de l'univers du jeu de figurines. Durant cet épisode, des Space Marine traîtres ont tourné le dos à l'Empereur pour rallier les quatre puissances du Chaos. Les forces impériales ne vont jamais se remettre de cet événement, et les craintes de la corruptions du Chaos vont s'enraciner, au point de réactualiser tout le lexique propre de l'Inquisition
En faisant évoluer la psychologie de chacun des personnages de l'escouade au fil de la campagne, Saber Interactive parvient à créer un groupe de protagonistes attachant. Le studio aurait pu se satisfaire d'une progression linéaire, avec des personnages surhumains dénués de craintes et de doutes. Mais cela aurait grandement fragilisé l'immersion dans l'univers Warhammer 40 000.