L'utilisation d'images de synthèse pour faire "revivre" un acteur décédé peut poser plusieurs problèmes éthiques. Un procédé qu'a pourtant utilisé Disney dans l'un des films Star Wars, suscitant une certaine controverse parmi les fans. Ce qui semblait au départ être un hommage à l'acteur est aujourd'hui devenu un casse-tête pour Disney, qui fait désormais face à un procès pour utilisation présumée non autorisée de l'image d'un légendaire artiste britannique.
Tyburn Film Productions contre Disney
Pour le film Rogue One: A Star Wars Story, le réalisateur Gareth Edwards décide de faire revenir l'un des personnages emblématiques de Star Wars : Episode IV - Un nouvel espoir, le redoutable Grand Moff Tarkin incarné par l'acteur britannique Peter Cushing, et ce, 22 ans après son décès. Une décision qui n'a pas vraiment plu à Tyburn Film Productions, une société de production cinématographique avec laquelle Peter Cushing aurait conclu un accord avant sa mort. L'accord stipule l'interdiction de l'image de l'acteur via des effets spéciaux, ce que n'auraient pas pris en compte à l'époque Disney et Lucasfilm.
Tyburn estime que les droits d'image de Peter Cushing leur appartiennent, et, en ce sens, a intenté un procès contre Disney en 2019. La firme a alors tenté de faire rejeter le procès, mais les autorités britanniques ont estimé en 2023 que l'affaire méritait de passer devant un tribunal.
D'après The Times, le producteur Kevin Francis, ami du comédien britannique, et détenteur de la compagnie Tyburn Film Productions, Peter Cushing avait réaffirmé avant sa mort qu'il ne voulait pas qu'un quelconque producteur, studio, ou même réalisateur, ne puisse reproduire son image numériquement. Disney réfute toute accusation, et explique que le contrat de Peter Cushing "ne nécessitait pas d'autorisation préalable pour recréer son image et que la société avait conclu un accord avec l'agent de l'acteur pour un montant d'environ 36.000 dollars afin d'autoriser une telle utilisation". Disney conteste aussi le montant des dommages et intérêts réclamés qui se montent à plus de 650 000 dollars.
La résurrection numérique, un problème éthique
Le fait de ressusciter numériquement un acteur fait évidemment débat. Si certains peuvent y voir un hommage, beaucoup craignent que leur image ne soit détournée à l'avenir pour tout et n'importe quoi, Des acteurs se sont déjà exprimes à ce sujet, comme Danny Glover. En 2018, il avait déclaré que son image de Lando de Star Wars avait été numérisé et conservé, et il envisage le pire pour l'avenir :
Des comédiens ont cependant pris les devants et signe des interdictions d'utiliser leur image après leur mort. L'un des premiers fut Robin Williams, quelque temps avant sa disparition en 2014.
Ce procès pourrait servir de base pour des affaires similaires à l'avenir. Si le procès pour utilisation de l'image de Cushing donne raison à Tyburn Film Productions, les studios pourraient être contraints d' établir des accords plus stricts avec les héritiers et représentants des acteurs décédés.