Du 16 au 18 août 2024 ont eu lieu les Championnats du monde Pokémon à Honolulu (Hawaï). Invités par TPCI, nous avons eu la chance de nous rendre sur place pour vous couvrir l'événement et interviewer non seulement des joueurs et du staff français, mais aussi Chris Brown, Director Global Esports & Events Producer et Pete Murphy, Senior Director Marketing.
Ils sont tous les deux revenus sur l'organisation d'un événement d'envergure comme les Worlds et ont répondu à quelques unes de nos questions. Un grand merci à eux.
Comment sont choisis les lieux des Worlds Pokémon ?
Quand on organise de tels événements, la question du lieu est primordiale. Selon Chris et Pete, il est évidemment important de choisir un endroit le plus accessible possible au plus grand nombre mais également un lieu qui représente beaucoup dans le milieu Pokémon. Pour Hawaï, bien que l'île soit à des milliers de kilomètres de tout, la représentation culturelle était un enjeu de taille. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des championnats prennent place sur l'archipel et Chris Brown nous explique :
Même sur place, des activités comme de la danse traditionnelle ou la fabrication de Genki Ball (servant à dépolluer les rivières comme notre confrère du Journal Du Geek l'explique) étaient disponibles. L'hôtel Hilton, qui accueillait de nombreux joueurs, mettait lui aussi à disposition des séances photo avec les mascottes de Pokémon, de la création de Lei (les colliers de fleurs typiques d'Hawaï) ou un spectacle de drones au bord de l'océan.
Bref, quand un championnat Pokémon est organisé, c'est la ville entière qui est sollicitée et qui en tire profit comme on avait déjà pu le voir à Londres et à Yokohama ces dernières années.
Comment la scène compétitive de Pokémon a évolué ?
Chris Brown travaille pour The Pokémon Company, sur les événements esport, depuis plus d'une dizaine d'années et il a donc pu voir à quel point le format compétitif tout comme la scène des événements avaient évolué. On lui a demandé, selon lui, quelle était la plus belle amélioration qu'il avait pu constater et, sans hésiter, il nous a parlé de l'accessibilité au public. Quand on ne joue pas au TCG (jeu de cartes) ou au VGC (jeu vidéo), il est honnêtement très difficile de comprendre les règles et pourquoi les spectateurs applaudissent à des moments qui peuvent sembler aléatoires.
Que ce soit sur place ou en visionnant le stream, on peut vite avoir l'impression de se trouver face à du charabia et une bouillie de pixels mais cela a changé. En restant plus de quelques minutes devant l'écran, on voit bien à quel point des progrès ont été faits pour que tout le monde puisse comprendre la scène compétitive Pokémon. Les commentateurs articulent et prennent du temps pour expliquer des termes spécifiques, les overlays (visuels) ont également changé pour faciliter la compréhension et les casters ont même la possibilité de dessiner sur des tablettes pour montrer quelque chose de spécifique à l'écran. Ce n'est pas pour rien qu'au total, les streams des différentes compétitions ont atteint plus de 18 millions de vues au total l'année dernière.
Sur place, les spectateurs peuvent même participer à de petits tournois pour apprendre à jouer et découvrir un peu plus ces domaines dans lesquels leurs amis ou enfants excellent. Au final, Pete Murphy le souligne bien : "L'objectif c'est aussi de ramener de plus en plus de gens possible dans la Pokémon Family".
En tout cas, organiser un tel événement prend du temps. Chris nous dévoile que cela met environ 18 mois pour tout préparer et c'est bien pour cela que les lieux des prochains Worlds sont souvent réservés des mois en amont. Rendez-vous d'ailleurs à Anaheim pour les Championnats du monde 2025 et à San Francisco en 2026 ! (Pas de panique, Chris et Pete aimeraient bien un retour en Europe !)