En 1994, les propriétaires de Super Nintendo peuvent découvrir Donkey Kong Country. Un jeu graphiquement révolutionnaire puisqu'il est l'un des premier à intégrer des graphismes 3D pré-rendus. Mais pour parvenir à cette prouesse ses développeurs ont dû investir dans des machines surpuissantes, à tel point que le gouvernement britannique a dû vérifier la teneur du projet pour s'assurer que le studio n'avait pas des desseins criminels.
Une technologie très avancée
Pour parvenir à atteindre le rendu que nous connaissons, l'équipe, dirigée par les frères Tim et Chris Stamper, avait besoin créer une technique de compression des données, appelée Advanced Computer Modelling (ACM) et développée par Rare, afin de mieux travailler. Elle s'est donc tournée vers le Silicon Graphics Inc. Challenge, une société américaine qui construisait des stations de travail dédiées aux domaines de l'infographie, de la 3D, ou encore du traitement vidéo (la société a fermé en 2009).
À l'époque, les superordinateurs dont le studio avait besoin pesaient près de 90 kilos dans leur version de bureau, disposaient de 16 Go de mémoire vive, de 32 processeurs, d'une performance de 6,48 GFLOPS et coûtaient la somme astronomique de 80 000 livres sterling par unité. Un énorme investissement qu'avait fait le studio quelques années auparavant, mais nécessaire pour les projets du studio.
Bien entendu, un tel matériel spécialisé et spécifique n'est pas à la portée de toutes les bourse, c'est pourquoi leur achat a suscité des soupçons... au sein du ministère de la Défense du Royaume-Uni.
Un coup de fil du ministère
Dans une interview, Steve Mayles, directeur artistique de Rare, et Kevin Bayliss, créateur de personnages, ont avoué que le ministère avait appelé le studio pour vérifier qu'il ne préparait rien contre les intérêts du pays.
Apparemment, les développeurs sont parvenus à convaincre rapidement l'employé du ministère qu'ils ne travaillaient pas sur des projets criminels, mais bel et bien sur un jeu vidéo.