Mardi dernier, beaucoup de joueurs ont été déçus de constater l'absence de projets au long cours lors du Nintendo Direct, Metroid Prime 4 en tête de liste. Non loin, une autre partie de la communauté célébrait la renaissance d'un vieux projet devenu chimère : Metroid Dread, la suite canonique de Metroid Fusion. Nous avons eu la chance de participer à une session preview hands-off (dont vous pouvez retrouver l'intégralité du contenu sur la chaine Youtube de Nintendo France), suivie d'une table ronde avec Yoshio Sakamoto, producer sur MD : voici nos premières impressions sur ce titre qui devrait avoir une résonnance particulière dans le cœur de nombreux joueurs.
- Genre : Metroidvania
- Date de sortie : 8 ctobre
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Mercury Steam
- Éditeur : Nintendo
Metroid Dread : La légende
S'il est apparu comme un titre totalement inédit aux yeux du grand public lors de son annonce, l'officialisation de Metroid Dread a eu l'effet d'un petit séisme parmi les initiés. Celui que l'on peut désormais appeler Metroid 5 est né de l'esprit de Yoshio Sakamoto il y a 16 ans : à l'époque, le jeu était prévu pour être annoncé au cours de l'E3 2005, avant de disparaitre des radars au profit de Metroid Prime Hunters sur DS. Depuis, le nom de Dread est devenu un fantasme de fans, une véritable légende urbaine... jusqu'à ce fameux Nintendo Direct du 15 juin. Tout du long, le jeu de Mr Sakamoto était dans les cartons du plombier, il a même eu le droit à plusieurs tentatives de résurrection, mais selon le créatif japonais, les limitations techniques de l'époque ne permettaient pas de concrétiser ce qu'il avait imaginé pour ce nouveau chapitre des aventures 2D de Samus Aran. Pour plus de détails sur la genèse de Metroid Dread, Nintendo France a publié une interview très intéressante avec Yoshio Sakamoto himself.
Qui est Yoshio Sakimoto ?
Producer sur Metroid Dread
Employé chez Nintendo depuis 1982, Mr Sakamoto est l'une des figures de proue de l'unité R&D1. A la tête de la grande majorité des jeux Metroid en 2D depuis le premier épisode sorti en 1986, il a également contribué au succès de séries plus confidentielles de Big N, comme les Wario Ware ou les excellents Rhythm Tengoku.
La fin d'une saga débutée il y a 35 ans
Bien le coup de vieux ?
Metroid "5" Dread viendra effectivement conclure l'arc narratif entamé avec Metroid et surtout Metroid : Return of Samus sur Gameboy, qui posait déjà les jalons de l'arc scénaristique liant Samus Aran à une larve metroïd. Beaucoup se souviendront émus de Super Metroid (on se rappelle tous de ceci, ou de cela), de son atmosphère oppressante, toujours aussi grandiose à l'heure où ces lignes sont écrites, et bien entendu de Fusion, la claque de la Gameboy Advance, qui n'hésitait pas à chahuter quelques poncifs de la série afin de mieux soutenir son propos.
Cette fois, Samus devra se rendre sur la planète ZDR afin d'enquêter sur une étrange transmission indiquant la circulation du virus X, censé être éradiqué depuis Fusion. Pour une raison qui n'a pas été dévoilée, Samus devra progresser du centre de la planète jusqu'à son vaisseau resté à la surface : cela devrait permettre aux développeurs d'intensifier le côté claustro de l'expérience, la "terreur" étant le thème central du jeu. Et attention, Mr Sakamoto insiste là-dessus, il ne s'agit pas de "peur" dans le sens horrifique du terme, mais plutôt de "crainte" ou "d'appréhension".
Samus et ses E.M.M.I.
Pour faire grimper la température, Samus est régulièrement envoyée dans des zones E.M.M.I. Ces quartiers à l'ambiance glaciale sont occupés par d'anciens robots de la fédération galactique qui se feront une joie de poursuivre Aran sans relâche : se faire avoir par l'une de ces machines détraquées signifiera bien souvent le game over pur et simple. Ces séquences de poursuite sont donc une source de tension parfaite pour casser le rythme de l'exploration de la carte, en l'accélérant significativement. Cela devrait être également l'origine de quelques phases de die & retry pour les joueurs les moins à l'aise avec le genre, puisqu'il faudra réfléchir rapidement pour s'adapter aux capacités du E.M.M.I. qui vous pourchasse si vous comptez survivre. Si le concept est particulièrement prometteur sur le papier, difficile de ne pas être déçu par le design de ces récolteurs d'ADN : l'impression de voir des dérivés de Glados déambuler dans les couloirs de ZDR ne nous a pas lâchés.
Le but du jeu sera bien évidemment de trouver le moyen de libérer chaque zone de son gardien, en brisant leur alliage hyper-résistance grâce à un pouvoir temporaire qui viendra se greffer au canon de Samus. Nous avons pu assister à l'éradication d'un E.M.M.I. grâce au nouveau rayon : dans cette configuration, la visée manuelle change la perspective du niveau, avec un angle à 45° de l'héroïne, un bon point pour la mise en scène et la clôture de ces rencontres que l'on devine de plus en plus retorses au fil de la progression.
Mercury Steam adoubé par Nintendo
Gameplay
Vous connaissez peut-être le studio espagnol pour les Castlevania Lords of Shadow sur Xbox 360 et PS3, ou encore pour Mirror of Fate sur 3DS et c'est bien lui qui est au chevet de Metroid 5 aujourd'hui. En prenant en charge le remake de Metroid 2 pour la 3DS, MS a gagné la confiance du constructeur japonais, qui voit désormais en cette équipe européenne le meilleur moyen de concrétiser la vision de Mr Sakamoto pour Metroid Dread. Il faut dire que Samus Returns était une franche réussite, puisqu'il réussissait à composer avec la structure si particulière de cet épisode, en lui insufflant un dynamisme inédit pour la série. Cela passait par des combats de boss un peu plus scriptés, des recours à des mouvements de caméra harmonieux lors de phases importantes, le tout avec une visée libre et une Samus plus véloce que jamais grâce à une palette de mouvements plus fournie.
On pense surtout à la fameuse attaque dash qui peut éliminer les ennemis les plus faibles en un coup, ou carrément contrer une attaque de boss si elle est déclenchée au bon moment. Tous ces éléments, et le feeling général qui en découle, ont été importés dans Dread, qui s'évertuera à pousser le bouchon encore un peu plus loin avec une glissade, intégrée aux mouvements de base et, bien entendu, de nouveaux pouvoirs et équipements qui permettront de débloquer de nouveaux passages ou d'échapper aux griffes des E.M.M.I.. Ces deux piliers de la structure Dread devraient, on l'espère, assurer une variété de situations conséquente, tout en donnant un rythme d'enfer au jeu.
Technique, direction artistique
On est sur de la 2,5D comme celle que nous avions déjà pu observer sur Samus Returns, justement. Cela permet aux développeurs de jouer avec la caméra comme nous le mentionnions plus haut, mais également de jouer avec la profondeur du background, afin d'offrir des panoramas dynamiques alors que Samus reste fixée au premier plan. Et depuis 2017, ça n'a pas bougé, ça fonctionne toujours très bien. Rien à dire non plus du côté de la fluidité, du moins pour ce que l'on peut en juger sur ce début de jeu : on a tout de même noté quelques chutes lors de certaines transitions, mais suffisamment rares pour ne pas venir entacher le plaisir de jeu. Côté ambiance, Mr Sakamoto espère renouer avec les sensations d'un Super Metroid, toujours avec cette idée d'oppression en tête : sur ce point précis, il faudra attendre d'explorer ZDR plus avant et de voir les différents "biomes", les boss, qui sont eux aussi d'une importance capitale dans un Metroid et plus généralement le bestiaire.
C'est non sans une pointe d'émotion que nous nous sommes penchés sur l'annonce et le contenu de cette preview de Metroid Dread. Après d'excellents remakes et 19 ans d'attente, une page de la saga de Samus s'apprête à se tourner, avec le talentueux studio Mercury Steam à son chevet. Les mécaniques semblent mieux huilées que jamais, les nouvelles idées risquent de donner un bon coup de fouet à la formule, pour ce pan de l'histoire de notre chasseuse de primes préférée qui, on l'espère, s'achèvera avec panache. Le plus beau dans tout ça ? Il arrive très bientôt, alors tenez vos Switch prêtes !
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