Photo : LoL Esports
Pour gagner une partie sur League of Legends, il n'y a pas de secret et il faut détruire le Nexus ennemi. Pour y arriver, surtout dans un tournoi comme le MSI, les équipes doivent pouvoir compter sur leur force collective et mettre au point des stratégies efficaces. Mais si tous les membres sont importants, avoir des grosses individualités ça aide. Avant de commencer le Knockout Stage vendredi, nous avons constitué notre équipe-type.
Qui dit équipe-type dit également part de subjectivité. N'hésitez pas à partager la votre dans les commentaires. Spoiler alerte : on a beau avoir apprécié le parcours de Pentanet.GG, aucun koala n'a réussi à se glisser dans notre cinq de rêve.
L'équipe type : l'Asie en force
Top : Xiaohu, un choix pas si évident
Au MSI, peu de joueurs peuvent se targuer d'avoir la même aura que Xiaohu. Véritable légende vivante, il incarne le renouveau de RNG, cette structure chinoise mythique qui est de retour au sommet. Si son pseudo signifie petit tigre, il n'a cependant rien d'un chaton et a sorti les griffes pendant le tournoi. Cet ancien midlaner qui a changé de rôle en début de saison impressionne par son aisance sur le terrain. Avec lui, tout semble si simple. Les phases de lane se suivent et se ressemblent. On ne sait pas quelle magie il utilise, mais il semble incroyablement facilement prendre un avantage sur son vis-à-vis. RNG est d'ailleurs une des rares équipes qui joue autour de sa toplane et le vétéran rend bien ce privilège à ses coéquipiers. Avec des champions agressifs comme Gnar, Jayce ou encore Lucian, il prend les choses en main et fait peser une énorme pression sur l'équipe ennemie. Ignorer la toplane contre RNG, c'est prendre le risque de se prendre un tsunami et de perdre sa T2 très tôt dans la partie.
Le choix de Xiaohu semble légitime, surtout si on prend en compte son expérience et son leadership. Pour autant, il y avait quelques clients en face de lui. On pense notamment à Khan qui dans un autre registre, celui du weak side, apporte beaucoup.
Jungle : Canyon, un choix à contrecœur ?
Avant le tournoi, impossible de parler de la jungle sans parler de Canyon. Le jungler coréen est considéré par certains comme le meilleur joueur du moment. Excellent lors des derniers Worlds, on attendait beaucoup du champion du monde. Pour autant, nous devons avouer qu'il nous a un peu déçu. Il est vrai que nos standards sont particulièrement élevés pour un joueur de son calibre, mais on l'a vu, dans la phase de poules comme dans le Rumble, faire des erreurs de positionnement assez grossières. On connaît ses tendances à la gloutonnerie et son appétit à voler des camps dans la jungle adverse lui a joué régulièrement des tours. On l'a également trouvé un peu trop passif de temps à autre, plus occupé à farmer qu'à apporter de la pression sur la carte. Mais, malgré ces mauvais points, Canyon reste incontournable et diablement efficace. Si on peut regretter son manque relatif d'activité, le Coréen reste une bombe à retardement dans la partie. Quand il a fini de farmer, il est tellement énorme qu'il devient le troisième carry de son équipe. Si DWG KIA est moins intouchable que prévu, sur le plan comptable l'équipe reste au rendez-vous et Canyon a assuré l'essentiel.
Wei, le jungle de RNG aurait également pu faire un bon candidat. Ses statistiques sont même légèrement supérieures à Canyon, mais en sachant que les Chinois ont multiplié les victoires dans un groupe facile (PGG et UOL), cet écart n'est pas du tout significatif.
Mid : ShowMaker le choix du roi
On ne va pas trop se mouiller en sélectionnant ShowMaker en midlane. Contrairement à Canyon, ce choix est fait de bon cœur et la machine coréenne a été impeccable depuis le début du tournoi. Le Coréen est d'une solidité à tout épreuve et se montre incroyablement clutch dans les moments les plus tendus des parties. On ne sait pas pourquoi les équipes laissent Zoé open contre DWG KIA, mais ShowMaker se régale et enregistre 6 victoires en 6 parties avec la Manifestation du crépuscule et un KDA hallucinant de 30,5. Circulez, il n'y a rien d'autre à dire. Certains diront que DWG KIA est moins dominant que prévu, c'est partiellement vrai. Mais quand l'équipe a tremblé, c'est ShowMaker qui a remis les pendules à l'heure pour tenir ses coéquipiers à bout de bras et arracher les victoires difficiles. Avec 1,13 mort par partie, c'est le midlaner qui fait le moins d'erreur de positionnement et qui possède le meilleur KDA.
Le débat est toujours possible. Pain au chocolat ou chocolatine. Chat ou chien. Chocolat ou caramel. Mais le meilleur midlaner du MSI pour l'instant, c'est ShowMaker et personne d'autre.
ADC : Doggo, le choix inattendu
Il y a quelques semaines, personne, même Doggo, ne s'attendait à voir l'ADC Taïwanais à ce niveau. Il faut dire, que c'est un remplaçant de dernière minute qui doit sa présence au MSI aux problèmes de santé d'Unified, le vrai titulaire de PSG Talon. Mais le remplaçant, ne fait pas les choses à moitié et brille de mille feux depuis le début du tournoi. Alors qu'il n'a pas eu beaucoup de temps pour construire une synergie avec son compagnon de botlane, il semble pourtant particulièrement à l'aise au sein de son équipe. Il n'a que 18 ans mais la pression ne semble pas avoir d'atteinte sur lui. Au contraire, il est là pour profiter et son plaisir est contagieux. Il possède un excellent KDA (6,5) et se démarque surtout par sa capacité à être agressif. Il meurt plus que certains ADC (1,75 mort par partie), mais à la clef il trouve surtout plus de kills ! C'est pour le moment l'une des belles histoires du tournoi et les grosses écuries asiatiques feraient bien de s'intéresser à lui. Pour ceux qui ont manqué le phénomène, ce ne sont pas les vidéo de highlights qui manquent.
Nous avons choisi Doggo pour son parcours et pour son importance au sein de l'équipe. Mais pour être honnête, les 3 autres ADC encore en lice ont également un niveau de jeu excellent. Ils se tiennent tous dans un mouvoir de poche.
Supp : Kaiwing, le choix de la raison
Kaiwing a commencé le tournoi de manière plutôt tranquille. Mais depuis qu'il a commencé le Rumble, il est en feu et enchaîne les masterclass. Si son niveau de jeu continue d'être exponentiel, RNG devrait se méfier pour sa demi-finale face au PSG. Ce support expérimenté a marqué les esprits avec sa Leona et son Nautilus. Il est impeccable mécaniquement et ne rate jamais une occasion de punir un adversaire trop avancé. Il bouge également très bien sur la carte et ne se contente pas de nourrir son ADC de kill. Il n'hésite pas à roam au mid, au top et même dans la jungle pour chasser et trouver des proies. Avec 70,1 % de kill participation, c'est le support le plus actif dans ce domaine du tournoi. On pourra également avancer qu'il est moins souvent parti à la pêche aux papillons que Kaiser et Beryl, deux très bons joueurs qui se sont cependant retrouvés plusieurs fois dans des situations assez inexplicables.
Il y avait cependant un vrai match avec Ming, le support chinois de RNG. Les deux ont montré du grand League of Legends et auraient pu intégrer notre équipe-type. Mais après avoir sélectionné Doggo, il paraissait raisonnable de privilégier la deuxième moitié de la botlane de PSG Talon.