Amateurs de gros bras, soyez ravis. 2 ans après sa sortie initiale, Hob est de retour dans une Definitive Edition sur Nintendo Switch. L'occasion de nous plonger ou replonger dans cette aventure originale et onirique. Bien loin des anciennes productions du studio Runic Games (Torchlight I et II), Hob nous emmène dans un monde chaotique où la nature a repris ses droits mais ne semble pas bien se porter pour autant. Aux commandes d'un petit bonhomme tout de rouge capuché, nous sommes amenés à arpenter un monde semi-ouvert chaotique et rempli de mystères. Sans aucun dialogue, le titre de Runic fait le pari de tout raconter par le visuel, ce qui est souvent quitte ou double. Heureusement, cet Action/Plateformes-RPG a beaucoup de choses à dire et autant de moyens de s'exprimer.
- Genre : Action-RPG
- Date de sortie : 4 avril 2019
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Runic Games
- Éditeur : Runic Games
- Prix : 19,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
On fait un bras de pierre ?
Véritable ovni dans le parcours de Runic, Hob garde pourtant quelques éléments, et notamment sa vue de dessus. Statique, elle laisse un champ de vision assez limité de l'ensemble, ce qui a des bons comme des mauvais points. Dans un sens le monde paraît bien plus grand et le sentiment d'y être étranger se renforce. D'un autre côté, cela favorise l'imprécision des phases de plateforme, très nombreuses. Sans dialogue, le titre de Runic se sert intelligemment de cette caméra pour nous montrer que ce qu'il a envie. Un atout non négligeable quand il s'agit de ne présenter un récit que par l'image, et quelle image !
Sans être une claque graphique, Hob est rempli à ras-bord de bons choix esthétiques. Une nature proéminente se mélange aux ruines d'un monde mécanique pour donner un univers à mi-chemin entre Zelda et les oeuvres de Fumito Ueda. La solitude des mondes de ce dernier ressort d'ailleurs dans Hob, appuyée par l'aspect "monde-ouvert" et le silence du héros. Petite couche d'originalité venue du passé, le cel-shading est de retour pour recouvrir la majorité des contours du titre.
Un style graphique qui fonctionnait parfaitement sur PS4 et PC mais qui perd ici un peu de sa superbe, notamment en mode portable. De manière générale, le jeu est un poil moins beau que sur son support d'origine, donnant l'impression d'être un peu flouté par moments. Couplés à la taille de l'écran et à la faible résolution de la portable, ce downgrade rend parfois le personnage principal (cel-shadé jusqu'à la moelle et proche de l'écran) vilain et jure avec la cohérence artistique excellente du reste. Aucun problème à signaler néanmoins sur l'aspect technique. Le titre est fluide en toutes circonstances et se laisse parcourir sans bug notable.
A bras ouverts
Difficile de décrire le gameplay de Hob tant il est à la fois original et influencé. Le soft pioche dans Limbo son silence et sa relative limite d'indication dans les diverses énigmes et leur fonctionnement comme Il pioche dans Zelda I son monde pseudo ouvert en vue de dessus et sa base de gameplay. Il ajoute à tout ça quelques éléments de Beat'em'all et de RPG comme l'amélioration de ses combos ainsi que la collecte de bouts de jauge pour augmenter la santé et l'endurance du héros. Ces multiples influences lui permettent de proposer des situations de jeu variées, basées généralement sur des donjons dont il faudra comprendre les règles intrinsèques pour les apprivoiser.
Tous les endroits du jeu sont liés par de multiples passage et il est donc aisé de s'y déplacer. Il est d'ailleurs conseillé de revenir sur ses pas régulièrement, que ce soit pour accéder à une forge et améliorer ses compétences ou surtout découvrir des passages secrets à l'aide des nouvelles capacités du héros. Ces dernières, allant du gros coup de poing chargé à la téléportation, sont mises à l'épreuve lors des fameux donjons et sont souvent mélangées à des composantes relatives à chacun d'eux, afin d'assurer une bonne variété de situations. Le level-design est dans sa globalité une réussite. Sans imposer un challenge relevé, il arrive à rendre la progression logique et limpide, éléments essentiels pour un jeu sans dialogue. Le joueur sait où il doit aller, connaît ses outils et doit les mettre à bien pour réussir, étape par étape, chaque situation.
Pour peu que vous alliez à l'essentiel tout en glanant un minimum, Hob se parcoure en une dizaine d'heures. Amateurs de collectionnite, il vous faudra bien 5 heures de plus pour récupérer tous les trésors cachés du titre dont les magnifiques concept arts, disséminés près de panoramas stratégiques et donnant lieu à des petites mises en scènes oniriques à souhait. A peine mentionnée, la poésie de Hob est pourtant l'un de ses plus grands outils et est totalement maintenue par la musique de Matt Uelmen. Déjà aux commandes de l'OST de Torchlight II ou encore les deux premiers Diablo, le californien apporte à l'ambiance solitaire du jeu une musique paradoxalement très fournie. Tellement fournie et pleine de vie qu'elle meuble chaque recoin du décor. Capuche Chapeau l'artiste !
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