Le fameux "Yeah, not that one" du compte officiel de Bandai Namco concernant le remaster de Tales of Vesperia n'est plus d'actualité, puisque sa Definitive Edition sera disponible le 11 janvier prochain sur PS4, Xbox One, Switch et PC. Découvrez notre avis sur des heures passées sur ce jeu de rôle.
- Genre : J-RPG
- Date de sortie : 11 janvier 2019
- Plateforme : PS4, Xbox One, Switch, PC
- Développeur : Namco Tales Studio
- Éditeur : Bandai Namco
- Prix : 39,99 € (49,99 € sur Switch)
- Testé sur PS4
Définitivement la version complète
Sorti à l'origine sur Xbox 360 en juin 2009, Tales of Vesperia avait déjà fait forte impression du fait de ses personnages forts, son scénario solide et sa direction artistique tout en cel-shading soignée. La sortie exclusive d'un épisode d'une telle envergure sur la console de Microsoft était une surprise à l'époque. C'était sans compter sur la réédition du titre sur Playstation 3 qui proposait une édition bien plus étoffée avec des éléments conséquents. On y trouvait de nouvelles villes et certaines remodelées, de nouvelles quêtes pour l'aventure principale, des nouveaux donjons, deux nouveaux personnages jouables, Flynn et Patty, de nouveaux Mystic Artes, de nouvelles fonctionnalités de gameplay comme l'agrandissement des slots permettant d'attribuer les raccourcis de skills, des mini-jeux, des équipements, des costumes, et même un acting vocal. Alors oui, on peut en effet très facilement admettre que la version 360 était très inférieure. Cerise sur le gâteau, la version PS3 n'a jamais été disponible ailleurs qu'au Japon.
Bandai Namco, presque 10 ans plus tard, a su entendre ses fans et propose donc Tales of Vesperia: Definitive Edition sur pas moins de 4 plateformes différentes. En plus d'avoir tout le contenu de la version PS3 et de ses DLC, cette réédition est un remaster technique bonifiant les graphismes de l'époque et proposant un choix entre des doublages en anglais ou en japonais, des artworks des personnages durant les Mystic Arts, de nouvelles musiques, et même des combats de boss absents de l'ancienne version.
L'Aer et le feu
L'action se déroule dans le monde de Terca Lumeiris dans lequel on incarne Yuri Lowell, un ancien chevalier impérial vivant dans le quartier inférieur de Zaphias. Dans cet univers, l'Aer est la base de la création de la planète et de tous les êtres vivants, humains et créatures. Au fil des années, les hommes ont créé des accessoires technologiques nommés "Blastia" constitués d'un corps et d'un cœur et contrôlés par l'empire. Le rôle du corps est de contenir et contrôler le cœur, qui absorbe l'Aer présent dans l'environnement pour permettre aux humains de maîtriser les éléments comme le feu, l'eau, la lumière, mais également de créer des barrières les protégeant de l'extérieur, plus précisément des monstres. Un jour, un mystérieux voleur s'empare du blastia fournissant l'eau au quartier inférieur de Yuri et celui-ci se décide à partir à la recherche de ce noyau pour sauver les habitants en compagnie de Repede, son fidèle compagnon. Cette mission le conduira plus tard à rencontrer plusieurs compagnons, chacun avec leurs caractéristiques et spécialités de combat propres, avec qui il découvrira que l'enjeu est bien plus grand qu'il n'y paraît et le poussera tout droit dans un complot menaçant la planète. Si la base de l'histoire de Vesperia reste assez basique et déjà-vu dans le monde du J-RPG, ce n'est qu'une apparence. En effet, elle réserve plusieurs grosses surprises et retournements de situation très intéressants. Même si en apparence, un esprit assez léger se dégage du titre, il est plaisant de voir qu'il sait avoir des aspects sombres. Le lore est très intéressant de base, mais avec les ajouts liés à cette version, il est étoffé et éclaire de nombreux points d'ombres, principalement au niveau des personnages de l'équipe, cela permet de nous attacher un peu plus à eux, bien qu'ils possédaient déjà un certain charisme.
Tales of Vesperia possède également un prologue sous forme d'anime d'1h30, Tales of Vesperia : First Strike. Présent dans la version collector de la Definitive Edition mais malheureusement absent de la version de base, ce film nous raconte l'histoire de Yuri et Flynn lorsqu'ils étaient encore tous les deux chevaliers impériaux. Plutôt réussi, il permet d'approfondir la relation entre les deux amis/rivaux Repede et Yuri, mais justifie également l'acquisition du Blastia de ce dernier. Si vous souhaitez passer plusieurs dizaines d'heures dans le monde de Terca Lumeiris, cette heure et demie ne sera pas de trop pour en profiter au maximum.
Une fantaisie toute en cel-shading
Le monde de Tales of Vesperia est vaste et possède une carte explorable assez conséquente ainsi que de nombreuses villes et villages qui donnent envie d'être visités. L'un des atouts de cette édition est bien sûr sa mise à jour graphique assez conséquente. Même si la version PS3 n'a clairement pas à rougir, le cel-shading fonctionne encore mieux qu'il y a 10 ans et rend un bel hommage aux artworks typés anime. Ces personnages sont intégrés dans des décors grandioses, tout aussi travaillés, on pourra simplement regretter un manque de détails, de décorations ou de vie. En effet, les environnements sont assez gigantesques, bien qu'un poil trop vides, et c'est encore plus flagrant lorsque l'on est en intérieur, l'impression que l'on a à l'extérieur reste assez naturelle et choque moins. Durant ce test, la version PS4 a été utilisée et aucun ralentissement n'a été noté, aussi bien pendant l'exploration que les combats. La Definitive Edition tourne en 60 fps, 1080p tout du long et la fluidité du titre flatte la rétine. Les petits détails en HD comme le fourreau de Yuri ou les cheveux qui réagissent au vent et l'animation de l'eau sont très bien gérés et pendant les phases d'action, les effets sont très jolis et fluides, quel que soit le nombre d'alliés et d'ennemis à l'écran. Quand on en vient à parler des cinématiques en anime d'un Tales of, même si peu nombreuses, on sait que la qualité sera au rendez-vous et Bandai Namco ne l'a pas manqué avec cet épisode. Les dessins et l'animation de cette saga sont reconnaissables entre mille et donnent littéralement des frissons. Les temps de chargements sont le point noir de ce traitement puisqu'ils sont tout de même fréquents, que ce soit entre différents environnements, surtout en intérieur mais aussi à la rencontre des ennemis, lors de la phase de transition entre exploration et combat. Bien qu'ils ne soient pas plus longs que 2 ou 3 secondes, le fait de voir répéter un temps où l'on est passif autant de fois peut agacer.
Seul ou à plusieurs
Cet épisode bénéficie du Linear Motion Battle System, qui permet non seulement de se déplacer de droite à gauche sur le terrain, mais également de naviguer librement dans l'arène de combat en pressant simplement L2 sur PS4, pour tourner tout autour de l'ennemi. Le joueur peut contrôler un personnage et les autres sont contrôlés par l'IA, mais il est évidemment possible de switcher à tout moment de l'un à l'autre et d'utiliser les capacités propres à chacun afin d'effectuer des combos d'Artes physiques ou magiques. En ce qui concerne les Mystic Artes, les attaques surpuissantes, véritable signature de la série, elles confèrent un réel sentiment de puissance qui est jouissif. Ces attaques peuvent être combinées, par exemple, Flynn étant, dans cette édition, jouable pendant une bonne partie de l'aventure, il pourra lancer des Mystic Artes avec Yuri qui feront de lourds dégâts en plus d'être visuellement magnifiques. Dans ces moments, la frontière entre Shonen et jeu vidéo est très mince. Le titre possède également un nombre impressionnant d'Artes et les raccourcis sont très bien pensés même s'il devient difficile d'en choisir seulement 4 pour se lancer dans la bataille, on aurait presque envie d'en lancer une dizaine différentes dans le même combat. Entre toutes ces possibilités, il est plaisant de pouvoir ouvrir le menu, ce qui a pour effet de mettre le jeu en pause, afin d'utiliser un objet ou de repenser sa stratégie, car oui, certains combats ne seront vraiment pas faciles et demanderont une certaine approche. Foncer dans le tas ne fonctionnera pas contre les boss les plus coriaces. En ce qui concerne le multijoueur, jusqu'à 4 maximum, il se laisse très bien approcher et là où on aurait pu craindre un chaos à l'écran, le résultat est plutôt lisible, sans perdre son personnage dans la profusion d'effets lumineux. Soulignons enfin le travail exceptionnel de Motoi Sakuraba et Shinji Tamura à la composition de la bande originale qui est somptueuse en toute circonstance. Ce qui lui donne son charme est son éclectisme, s'adaptant à tout type de circonstance avec un style qui ne ressemble plus à ce que l'on a pu entendre dix minutes auparavant.
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