Après un premier épisode qui avait su plaire à son public malgré de nombreux écueils, Undead Labs nous proposer de replonger en pleine apocalypse zombie dans State of Decay 2, disponible sur Xbox One et PC depuis le 22 mai dernier.
Zombillénium
C'est la crise ! Des hordes de zombie ont envahi le pays et les derniers survivants, éparpillés aux quatre coins du territoire, tentent tant bien que mal de survivre. Dans ce marasme, SoD2 vous propose de sélectionner un binôme de survivants, chaque duo proposant son propre background et jouissant de ses propres atouts. Pour ceux qui auraient raté un épisode, la licence State of Decay est bien loin du simple défouloir dans lequel les morts-vivants tombent par centaines : nous sommes ici en présence d'un RPG lorgnant vers la simulation, avec un aspect survival très travaillé.
Après avoir sélectionné nos deux protagonistes principaux, le jeu nous plonge directement dans l'action, avec la fuite d'un camp militaire, soit un terrain d'expérimentation propice aux tuoriels de base : frapper sur du revenant, ouvrir des coffres, sauter, etc, vous connaissez la musique. Et dès les premières minutes, quelque chose cloche : sans doute dans un souci de réalisme, les animations de combat des personnages ont un léger temps de latence, donnant une impression de flottement à la moindre frappe au corps-à-corps. Une sensation que l'on pourrait prolonger à l'ensemble du moveset des survivants : on ne demande évidemment pas à pouvoir courir un sprint de 500 mètres façon super-héros, cependant la relative mollesse des déplacements enfonce déjà un premier clou dans le cercueil de SoD2, en rendant l'exploration particulièrement fastidieuse.
Après cette première prise en main, vous ferez la connaissance de nouveaux personnages capables de vous aider pour un petit problème de morsure, mais pour cela, il va falloir rapidement bouger et se trouver une base. Là, le jeu vous propose d'investir l'une des 3 grandes zones de la carte : de notre côté, nous avons cédé à l'appel de la campagne profonde et de ses champs à perte de vue.
Vous saurez tout sur le Z Z
Au sein de ce terrain de jeu inhospitalier, vous devrez fouiller et vider des maisons afin d'acquérir des lits supplémentaires pour votre communauté. Car en plus de la gestion de votre personnage et de ses statistiques (ces dernières augmentent grâce aux répétitions d'action, façon Skyrim), SoD2 propose de gérer une communauté de survivants, survivants que vous allez d'ailleurs pouvoir incarner pour en laisser d'autres se reposer, ce qui permet de varier les approches de vos sorties.
Cet aspect gestion est clairement la plus grande force de SoD 2 : en récoltant ressources et objets, vous pourrez étendre votre influence et bâtir toujours plus de commodités et de bâtiments nécessaires au bon moral de votre petite troupe. Pour que votre groupe se sente bien, il faudra veiller à ce que tout le monde puisse dormir convenablement et manger à sa faim et donc partir en excursion de la flippe dans les faubourgs de la ville que vous avez choisi. Pour quadriller le terrain de manière efficace, il est possible de monter à des tours radio et tout ratisser en concentrant sa vue pour remplir les points de la carte : une fausse bonne idée, rendant les phases de scouting laborieuses sans raison apparente.
Une fois sur les lieux, il faudra alors composer avec la faune du coin et récolter moult ressources pour le campement : si les vis, les balles et ce genre de matos est peu encombrant, les sacs de matière première vont en revanche peser lourd sur votre inventaire : un seul par trajet et par personne. Cette limitation, peu gênante lors des premières heures, va devenir une véritable corvée au fur et à mesure de votre avancée dans l'aventure. Aventure au demeurant très longue, et forcément répétitive, même si c'est le genre qui veut ça. Là où State of Decay 2 dérange, c'est qu'il ne fait pas beaucoup d'efforts pour se démarquer de la concurrence, avec un bestiaire déjà vu de nombreuses fois ailleurs, y compris dans le premier State of Decay. Ainsi, des crieurs rassemblant les zombies sont toujours présents, créant des invasions et menaçant vos installations : une menace constante dont il va falloir s'occuper en permanence sous peine de perdre la face. Amusantes en début de parties, ennuyeuses à moyen terme, ces incursions sont à l'image du jeu entier : de bonnes idées qui peinent à convaincre sur la longueur.
Chair refresh
La plus grande promesse de State of Decay 2 est aussi celle qui a été la moins bien tenue : quasiment impraticable lors de nos essais de sessions en multijoueur, SoD2 a encore de la marge avant de ravir les amateurs d'expéditions en territoire zombie. Entre le netcode qui fait des siennes et les bugs omniprésents, difficile d'achever la moindre escapade sans perdre patience en route. Dommage, car sur le papier, la coopération est très intéressante, avec des fouilles réglementées par un code couleur assigné à chaque joueur pour éviter qu'un seul et même protagoniste se barre avec le pactole.
Dans la pratique, la technique lacunaire et l'intelligence artificielle capricieuse des zombars auront raison de votre plaisir de jeu. Il faut que Undead Labs corrige ça au plus vite sous peine de voir le nombre de joueurs chuter après quelques semaines, façon Sea of Thieves. Pour conclure, un petit mot sur l'aspect graphique du titre, pas franchement étincelant, à part dans sa gestion des éclairages, saisissante. Malheureusement, d'un point de vue mise en scène, modélisation des personnages, on reste tout de même un bon cran en dessous des standards de qualité actuels, surtout lors des scènes de dialogue qui nous renvoient plusieurs années en arrière.