Après avoir revisité Hyrule à la sauce musô, Omega Force s'attaque désormais à une nouvelle licence de Nintendo avec Fire Emblem Warriors. Découvrez notre verdict sur cette exclusivité Switch disponible dès le 20 octobre prochain.
De blêmes emblèmes
Fire Emblem Warriors conte le destin de Rowann et Lianna, deux jeunes têtes couronnées qui vont devoir, bien malgré eux, rejoindre le champ de bataille. Dans leur quête contre les forces du mal, ils tomberont sur de nombreux protagonistes de la saga de tactical-RPG culte, ces derniers étant apparus comme par magie dans cette contrée, prétexte au rassemblement des héros de toutes les générations de FE. S'il y a bien un prétexte scénaristique à cette réunion d'anciens combattants, il nous a paru beaucoup moins recherché que celui que l'on avait pu observer dans Hyrule Warriors, qui proposait de revisiter les mondes des différents titres en plus d'embarquer ces têtes d'affiche au casting. On est sur du musô, donc la pauvreté scénaristique n'est pas franchement un défaut en soi, le tout étant d'avoir une bonne excuse pour décimer du soldat décérébré par milliers : dans ce contexte, le «scénario» de FEW fait le job, même si l'écriture n'assure qu'un minimum syndical. Là où le bât blesse, et c'est peu de le dire, c'est dans le choix de la langue : les voix anglaises nous sont imposées et pour certains personnages le doublage est tout simplement affreux, d'autant que chaque action dans les menus est accompagnée d'une petite phrase de félicitations. Dès que l'on valide une case dans l'arbre de talents, dès que l'on change d'équipement, etc, un petit éclat de voix accompagne l'action : soyons clairs, c'est insupportable, et vos sessions de menu-ing se feront avec le son coupé au bout d'une vingtaine d'heures de jeu.
Sabrer le champion
Il serait bien dommage de réduire les musô à de simples défouloirs de masse, et en particulier ce Fire Emblem Warriors, puisque Omega Warriors a fait tous les efforts possibles afin d'intégrer un maximum de mécaniques qui font le charme des tacticals dans leur beat them all. Il est certes toujours question de brasser des milliers de cadavres en quelques combos bien placés, mais le titre peut se targuer d'amener quelques excellentes idées : le duo, comme dans FE, est donc possible, pour des attaques combinées, mais aussi une défense de fer lorsque vous venez à enchaîner suffisamment de péons. Prendre n'importe quel équipier sous son aile permet aussi de le tirer d'un mauvais pas, en plus d'additionner ses stats au personnage que vous contrôlez. Dans vos échauffourées, il faudra également jouer le rôle du tacticien, en menant vos troupes de manière intelligente : la trinité des armes fait son retour et il faudra donc veiller à ce que vos alliés se dirigent vers des places fortes qu'ils pourront conquérir facilement. Chaque carte propose de prendre le contrôle de 4 héros de votre armée, il faudra là encore choisir avec soin qui vous mettez en avant et qui aura le droit à une session de farming intensive sous votre contrôle : le changement de personnage se fait d'une pression de bouton et de manière instantanée, quelle que soit la position du héros sur le terrain.
Du côté des affrontements purs, on reste sur quelque chose d'extrêmement bourrin, et c'est tant mieux, puisque FEW jouit d'un dynamisme peu commun, avec des enchaînements ultra-rapides aux animations soignées et des attaques spéciales qui engouffrent des centaines de soldats en quelques secondes. L'ensemble est donc ultra-jouissif, tout en n'oubliant pas de disséminer quelques éléments stratégiques, histoire de reconnecter le cerveau de temps en temps. Entre chaque baston, l'objectif sera tout autre : vous aurez tout le loisir de personnaliser vos héros (au nombre de 25), du choix de l'arme grâce à un système de forge très complet, au changement de classe opérant un énorme boost aux statistiques, en passant par la complétion d'arbres de talent se remplissant à l'aide de matériaux trouvés sur les dépouilles fumantes de vos ennemis. Toutes ces finesses additionnées font de ce nouveau Warriors une drogue dure pour peu que l'on se prenne au jeu et que la répétition des cartes ne vous chagrine pas davantage (une douzaine de cartes différentes sur la vingtaine de chapitres de la campagne solo).
De Marth à des cendres
Dérivé de Dynasty Warriors sous licence oblige, le casting de ce Fire Emblem Warriors est un festival de fan-service décomplexé, avec 25 héros issus de toutes les générations de jeux FE, même si les personnages des épisodes récents sont majoritaires. On pourra tiquer également sur le fait que le jeu propose de trop nombreux épéistes, mais là clairement, on entre dans le domaine du chipotage pur et simple, d'autant que les redites au niveau des animations de combat sont finalement assez rares. Il s'agit néanmoins de rester honnête : le jeu est juste vilain, des textures à la modélisation du bestiaire, très limité de surcroît. Fort heureusement, le titre se rattrape en proposant un mode 60fps constant en échange d'une baisse de résolution qui ne change finalement pas grand chose : comme évoqué plus haut, la patate de ce Warriors est excellente et on prend un plaisir de tous les instants à défourailler du sagouin par paquet de 12, encore faut-il que ce soit votre came et que la notion de répétition inhérente au genre ne vous pose pas problème.
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