Test de Crash Bandicoot N Sane Trilogy
Annoncée officiellement durant la conférence de sony à l'E3 2016 (parmi d'autres remakes plus ou moins attendus, certains ne faisant d'ailleurs plus beaucoup parler d'eux malgré une campagne Kickstarter qui a fait le buzz, sans ne citer personne), la compilation Crash Bandicoot N Sane Trilogy a ravi le cœur des quadragénaires. Ce sont beaucoup de souvenirs qui sont d'un coup remontés à la surface, notamment de longues soirées, manettes de PSOne en main, à tenter de récupérer toutes les caisses de chaque niveau. Quant aux plus jeunes, ils ont peut-être pu faire connaissance avec celui qui fut un temps la mascotte de Sony. Le constructeur, en partenariat avec Activision, a confié le bébé, enfin le boulot de remasterisation, au studio Vicarious Visions. Il avait auparavant beaucoup œuvré au portage de licences connues (Tony Hawk Pro Skater, Guitar Hero, Skylanders, etc.) sur consoles portables et mobiles. Alors, le titre est-il à la hauteur de l'attente qu'il a suscitée ?
Le trailer de lancement.
Genre : Plateforme 3D
Date de sortie : 30 juin 2017
Plateforme : PS4
Développeur : Vicarious Visions
Prix : 39,99 €
Whoa c'est bon !
La mode du moment, vous l'avez constaté, c'est le retour des années 80/90 en force. Les demoiselles portent des bodies et des jean's taille haute et Depeche Mode remplit le Stade de France. Il semble que le jeu vidéo suive le même mouvement. Est-ce parce que les quadragénaires représentent la génération aux commandes ? Ce sont eux les décideurs ? En tous cas, avec Wonder Boy: The Dragon's Trap ou ce Crash Bandicoot N Sane Trilogy (la trilogie dingue dans la langue de Jean-Baptiste Poquelin), les joueurs nés dans les années 70 sont aux anges. Mais foin de ces digressions ! Ce ne sont pas ces interrogations qui taraudent lorsqu'on introduit la galette dans la console, mais plus simplement "vais-je être déçu ?".
Crash Bandicoot, c'est la première mascotte de la PlayStation One. Fourni par le célèbre studio Naughty Dog, il a contribué aux belles et nombreuses heures de jeu de beaucoup d'entre nous. Quant à la nouvelle génération, elle a souvent entendu parler par papa ou maman du marsupial un peu débile mais volontaire, sautillant dans tous les sens. Il y a bien eu une vie avant Nathan Drake.
Comme son nom l'indique, la trilogie qui nous occupe aujourd'hui regroupe les trois premiers jeux, les trois meilleurs oserons-nous dire, même si Crash Team Racing aurait tout à fait pu compléter cette compilation. Trois (bons, on l'espère) jeux pour environ 40€, c'est tout à fait acceptable. Bon mais alors, cette remasterisation, elle est bien ou pas ?
Les fans du jeu et/ou d'Indiana Jones savent ce qu'il va se passer...
Whoa c'est beau !
Depuis une année, les vidéos de ce Crash nouvelle génération n'ont pas manqué. Du coup, lors de la mise en route du jeu, l'effet de surprise s'est un peu estompé et le travail effectué par Vicarious Visions, malgré toute sa qualité, n'a plus la même magie. Ici même sur le site de Millenium, nous avons présenté entre autres la vidéo des boss ou celle qui compare les versions PSOne et PS4. Mais il faut tout de même reconnaître que le travail sur les graphismes est hyper propre. Les développeurs ont recréé les niveaux à l'identique, à la caisse près, mais en tout neuf. Pas la queue d'un pixel à déplorer ! Au fur et à mesure de la progression, c'est un ravissement visuel de chaque instant. Les oreilles ne sont pas en reste puisque les musiques et les bruitages sont eux aussi au diapason.
Au niveau du gameplay, les gars de Vicarious ont là aussi respecté ce qu'on imagine avoir été le cahier des charges, à savoir coller à l'original, avec ses qualités et aussi ses défauts. Là où les anciens y retrouveront un certain charme, les plus jeunes risquent d'être pour le moins décontenancés. Les approximations qui nous ont fait péter les plombs à l'époque sont toujours bel et bien présentes. La vue de derrière et la perspective parfois bizarres dues au positionnement automatique de la caméra font rater un nombre toujours plus impressionnant de sauts et de réceptions. En croyant appuyer au bon moment sur le bouton, on voit à la place Crash chuter lamentablement dans un trou. Ou le pire : tenter de sauter et d'atterrir sur une feuille flottante (ça vous revient, les vieux ?). On dirige alors notre héros durant son plané mais le pauvre termine son vol dans l'eau à cause de cette satané maniabilité. Il faut dire que lorsque les jeux sont sortis, la manette PS ne possédait qu'une croix directionnelle. Notre sautillant animal ne pouvait donc se déplacer que dans quatre directions. Alors gérer sa réception sur une surface mobile, c'est rock n'roll.
Neo Cortex tente de manipuler Crash dans le hub du deuxième épisode.
Whoa c'est dur !
Les graphismes, les musiques, la maniabilité : comme on l'a constaté, tout est "comme avant". Une dernière chose est aussi à l'ancienne : la difficulté. On parle souvent de Die And Retry ; en voici un bel exemple. Qu'est-ce qu'on perdre comme vies ! Dans le premier jeu, il y a par exemple un niveau dans lequel Crash chevauche un sanglier sauvage. Le bougre d'animal fonce droit devant lui, pas moyen de le freiner ou de l'arrêter. On ne peut que soit l'emmener à droite ou à gauche, soit le faire sauter. Et au mieux vous avez des réflexes hors du commun, ou alors vous allez devoir apprendre par cœur chaque difficulté à passer. Et perdre une vie à chaque ratage. N'oubliez donc pas de casser chaque caisse croisée pour accumuler les pommes. Celles-ci vous offrent une nouvelle vie à chaque centaine récoltée.
Quant aux boss, c'est là encore un grand moment. Au delà du fait que les arènes ne sont pas bien grandes et qu'il faut souvent sauter dans tous les sens pour ne pas se faire toucher, la difficulté réside dans le fait qu'il faut trouver comment les déglinguer, ces ennemis. Et pas beaucoup, voire aucun indice pour vous aider. Donc il faut tenter des truc. Et perdre toujours plus de vies. Pour ma part, mes souvenirs de jeu sont tout de même lointains et il m'a fallu un bon nombre de tentatives avant de retrouver mes marques et de me souvenir des patterns de chaque boss. Rien que le tout premier m'a coûté plus d'une dizaine de vie et trois ou quatre "continue". Satané Papu Papu ! Un indice : ne visez que la tête. Atteindre le maléfique Docteur Neo Cortex n'est franchement pas une partie de rigolade.
Les boss restent ardus à battre, surtout que les zones à toucher ne sont pas simples à trouver.
Mais de quoi ça parle au fait ?
Les trois épisodes ont bien entendu tous reçu le même traitement. Ils étaient sortis à un an d'intervalle (1996, 1997, 1998) et chaque nouvel épisode avait proposé des améliorations graphiques ainsi de nouveaux mécanismes de jeu. Par exemple le deuxième, Cortex Strikes Back, avait initié le hub central donnant accès aux différents mondes. C'est aussi lui qui avait proposé en premier le mode Contre-la-montre. Le troisième épisode, quant à lui, Warped, avait permis à Crash et sa soeur Coco de voyager dans le temps. Ils ont pu aussi y utiliser différents véhicules, comme une moto ou un jet-ski. En parlant de la petite Coco, petit écart concédé par Vicarious, elle est désormais jouable dans l'intégralité des trois épisodes. La soeur geek de Crash, toute sérieuse qu'elle est, n'était auparavant jouable que durant quelques courtes séquences.
Faisons enfin un tour du côté des histoires pour celles et ceux qui ne les connaîtraient pas ou les autres qui les auraient oubliées. Parce des vrais scenarii se cachent derrière les tribulations du marsupial orange. Chaque épisode débute par une cinématique aux accents cartoonesques pour introduire l'histoire. Crash Bandicoot a été créé par le Dr Neo Cortex. Celui-ci, aidé par son acolyte le Dr Nitrus Brio, utilise un rayon pour transformer de paisibles animaux en monstres hybrides surpuissants. Ce faisant, les déchets toxiques générés par la machine sont rejetés à la mer causant une pollution destructrice. L'expérience sur Crash ayant raté, ce dernier est rejeté. Il va alors tout faire pour libérer sa compagne, la belle Tawna, des griffes des deux méchants, et par là même, stopper la pollution (Crash Bandicoot). Une fois Neo Cortex vaincu, Crash coule des jours heureux jusqu'à ce qu'il se fasse enlever par ce même Neo Cortex qui a survécu. Faisant croire au héros qu'il a changé de vie, il le convainc de récupérer des cristaux afin de sauver le monde. Il tente en fait de créer un nouveau rayon qui réduira tous les habitants de la Terre en esclavage. Aidé par sa sœur et Nitrus Brio (il a changé de camp suite à la trahison de Cortex), Crash va contrecarrer ces plans démoniaques et détruire cette nouvelle machine infernale (Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back). La station spatiale sur laquelle Neo Cortex avait construit sa machine s'écrase sur une montagne tropicale libérant Uka Uka, le pendant maléfique de Aku Aku, le masque vaudou qui aide Crash depuis le début. Uka Uka soumet Neo Cortex à son pouvoir puis fait appel au Dr N Tropy. Celui-ci créé la chrono-tornade, une machine qui permet de voyager dans le temps et l'espace pour récupérer (encore) des cristaux et des gemmes, immenses sources d'énergie. À la demande de Aku Aku, Crash et Coco se rendent à la machine et l'utilisent pour récupérer les cristaux et les gemmes avant les méchants. Il leur faudra les vaincre définitivement, ré-enfermer Uka Uka et détruire la chrono-tornade (Crash Bandicoot 3: Warped).
Coco à Jet-Ski : encore une séquence qui coûte cher en vies...
En conclusion
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Les plus et les moins |
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Superbe travail au niveau des graphismes... | ...mais c'est le principal, voire unique point de remasterisation | ||||
Musique et bruitages originaux respectés | Difficulté hardcore | ||||
Trois jeux en un pour 40€ | Maniabilité d'époque | ||||
Le plaisir incommensurable de retrouver Crash |