À quelques jours du coup d'envoi de l'E3 qui se tiendra à Los Angeles, PayPal a publié une étude inédite à propos du développement économique et financier de l'eSport. Réalisée par les spécialistes en métadonnées de chez Superdata, l'enquête met l'accent sur le potentiel grandissant du secteur, et son succès chez les jeunes.
Cocorico ! La France met le turbo
345 millions d'euros : c'est la recette prévisionnelle de l'étude pour le marché de l'eSport en Europe pour 2018. Un chiffre vertigineux, qui risquerait fort de gonfler d'année en année, tant le phénomène suscite l'engouement de la jeunesse.
Et la France n'y est pas pour rien dans ce big-bang économique : l'hexagone se placerait en 3e position dans le classement européen des pays générant le plus de chiffre d'affaire en eSport, derrière la Suède et la Russie, avec 21,6 millions d'euros pour 2017. Pour Caroline Thelier, directrice générale de PayPal France, la révolution eSportive devrait beaucoup à sa très bonne accessibilité et sa démocratisation, notamment chez les jeunes : "Inconnu il y a encore quelques années, l'eSport a séduit le grand public pour devenir aujourd'hui une industrie en plein essor, qui continue de gagner en popularité et en envergure", confie-t-elle.
C'est également la notion de "spectacle" qui expliquerait en grande partie le franc succès de l'eSport ces dernières années. Contrairement à certaines idées reçues tenaces, l'eSport ne se consomme pas qu'en jouant, mais aussi en se regardant ! En 2017, l'audience eSport en France représenterait plus de 1,6 millions de téléspectateurs uniques.
Un phénomène générationnel
L'étude met aussi en évidence le fait que l'eSport a de beaux jours devant lui, et pour cause : la sphère esportive est incroyablement jeune. À l'échelle de l'Europe, 62% des joueurs sont des "Millenials", nés entre 1980 et 2000. En France, si les "2000" (nés après 2000, ndlr) sont beaucoup moqués sur les chats et les réseaux sociaux, ils restent néanmoins la force eSportive montante, et représentent déjà plus de 20% des joueurs et viewers !
Certes, la France a encore du chemin à parcourir avant d'égaler les géants de la culture eSport d'Asie de l'Est ou la Russie (40 millions d'euros de recette prévus pour 2018). Mais force est de constater que le pari eSportif tricolore a fonctionné. Des jeunes talents, des jeunes équipes, des jeunes spectateurs... Même les clubs de foot stars l'ont compris : le show ne fait que commencer.