Mise à jour du 17 novembre
Nintendo a publié hier, plus tard dans la soirée, un message confirmant les bans d'une partie de la communauté :
« Du fait d'un certain nombre d'utilisateurs de Nintendo 3DS utilisant des versions non autorisées de jeu, et se connectant aux serveurs en ligne des dits jeux, violant nos conditions d'utilisation, les systèmes 3DS de ces utilisateurs ayant stocké du code non autorisé ont été bannis des services en ligne Nintendo immédiatement. »
Cependant, nous n'avons toujours aucune information concernant la durée de ces bannissements ou sur les éventuelles conditions de levée du ban.
Pokémon Soleil & Lune sortent dans quelques jours à peine, et vous êtes certainement au courant des leaks de ces dernières semaines. Replaçons le contexte. Plus tôt dans le mois, le jeu lui-même avait été leaké en entier, et de nombreuses personnes se l'étaient alors procuré, pouvant ainsi jouer au jeu bien avant sa sortie.
Cependant, si vous suivez notre actualité, vous savez certainement que Nintendo (et The Pokémon Company) aiment contrôler l'intégralité de l'information concernant leurs jeux. Preuve en est leur partenariat avec le magazine CoroCoro, ou la quantité d'accords de non-divulgation (ou NDA) signés par les sites de presse jeu vidéo pour le moindre contenu dédié aux monstres de poches. Sans entrer dans le détail, ceux-ci sont très fournis, et si le système de fonctionnement peut paraître frustrant ou réducteur, il en demeure très performant. Nous vous parlions d'ailleurs il y a quelques mois de la stratégie de communication impeccable de TPCi autour de Pokémon GO.
Les chiffres de Pokémon GO ne sont pas dûs au hasard !
D'où est-ce que les fichiers auraient donc pu fuiter ? La réponse demeurera sans doute inconnue, mais il faut savoir que le système de fonctionnement du milieu est très punitif pour toute personne qui se ferait attraper « la main dans le sac » (ou dans les fichiers). En effet, ce type de comportement, ne serait-ce que de la part d'une personne, invaliderait potentiellement l'ensemble des objectifs de la firme japonaise en terme de communication. Un gros manque à gagner qui pourrait se traduire par des millions de perte. Pas un sujet avec lequel Nintendo se plairait à plaisanter donc.
Vers un retour à Alola moins paisible que prévu ?
Quoi qu'il en soit, les fichiers du jeu avaient fuité. Une fois la chose faite, de nombreux Youtubeurs et streamers ont alors divulgué des informations des dits jeux. L'un d'entre eux, Kaphotics, nous avait d'ailleurs dataminé la démo de Pokémon Soleil & Lune à sa sortie, et permis de découvrir de nombreux secrets de cette septième génération. Rien de grave jusque là, puisque la version de démo avait été acquise légalement. Nous vous parlions d'ailleurs (attention spoilers) des sprites mystérieux dévoilées dans la dite démo, ainsi que des informations diverses de celle-ci il y a quelques jours.
UC-03 Éclair et UC-05 Gourmandise avaient été dévoilés il y a quelques jours déjà.
Cependant, les choses étaient sensiblement différentes pour les derniers leaks. En effet, si Kaphotics avait aussi dataminé le jeu complet pour en divulguer les informations, les vidéos ont depuis été supprimées. Et de nombreux streamers comme Youtubeurs ont d'ailleurs vu leur chaîne fermer suite à la diffusion d'images du jeu « hack ».
Parmi les « excuses » utilisées par ces producteurs de contenu, on trouvait notamment l'assertion que certains magasins distribuaient déjà le jeu (ce qui d'après nos sources est faux), ou même que comme les versions presse étaient disponibles, les joueurs étaient autorisés à télécharger le jeu et à en divulguer des images.
Dans la vraie vie, Nintendo est un peu plus sévère qu'avec la Team Rocket !
La problématique à bien comprendre est la suivante. En aucun cas la divulgation des images dataminées en elle-même n'est un problème. Les joueurs de la communauté n'ont pas signé de NDA après tout. Cependant, le problème est différent, et provient tout simplement du téléchargement lui-même.
Il s'agit en effet de la divulgation d'images obtenu via le téléchargement illégal d'un jeu qui se veut à terme payant. Et l'argument consistant à dire que le jeu était disponible pour la presse ne tient pas, celle-ci ayant eu à signer des accords de non-divulgation protégeant les informations des jeux. Alors à qui imputer la faute ?
« Le Digital Millennium Copyright Act (DMCA) est une loi américaine adoptée en 1998. Le but de ce texte est de fournir un moyen de lutte contre les violations du droit d'auteur. Il vise à établir une législation de la propriété intellectuelle adaptée à l'ère numérique. »
Une fois le Digital Millenium Copyright Act (protégeant les intérêts de Nintendo dans le cas présent) mis à l'épreuve, de nombreux utilisateurs ont vu leurs chaînes Twitch et/ou Youtube supprimées. Sans entrer dans le dilemne concernant la potentielle censure sur Youtube qui enflamme les réseaux depuis quelques semaines, il faut souligner que Twitch comme Youtube sont des plate-formes américaines, pour lesquelles donc le DMCA s'applique.
Et en cas de contenu obtenu illégalement diffusé auprès du public, Nintendo était en droit de demander une application de cette loi. Quant à ses effets, les vidéos incriminées ont été supprimées, et certaines chaînes également. De plus, de nombreux utilisateurs ayant utilisé les fonctionnalités en ligne de leur console en utilisant la cartouche « hack » ont aussi vu (d'après GBA Temp et 4Chan) leur console 3DS se faire directement bannir.
Il semblerait que ces bannissements empêchent l'utilisation du mode en ligne sur Pokémon Soleil & Lune, quand bien même il s'agirait du jeu acheté, voire même l'utilisation de l'eShop pour acheter ou re-télécharger des jeux achetés par le passé. Pour certaines personnes donc, il leur faudra acheter une nouvelle console Nintendo 3DS.
Encore une fois, de qui est-ce réellement la faute ? Sans nul doute en partie de la (ou des) personne(s) à l'origine de la fuite originelle. Mais également (désolé si vous en faites les frais) des individus eux-mêmes. En effet, il est capital de noter que le téléchargement gratuit de jeux « crackés » est et demeure illégal, et que diffuser publiquement des images d'un jeu piraté (ou tenter d'accéder à ses fonctionnalités en ligne) est un exemple de mauvaise connaissance des conditions d'utilisation de la console.
L'avis d'un internaute donné par le biais de Guzma !
Est-ce que Nintendo aurait pu plus communiquer à ce sujet avant de prendre ces mesures ? Oui. Est-ce qu'ils auraient du, ou est-ce que ces mesures sont trop drastiques ? Certainement moins.
Quoi qu'il en soit, les réactions ne se sont pas faites attendre sur la toile. Certaines très vives, d'autres plus modérées (et surtout plus rares), en bref les gens se sont sentis lésés des mesures prises non pas vis-à-vis des contenus protégés par les lois concernant la propriété intellectuelle, mais directement contre leur expérience de joueur.
Beaucoup de joueurs tenteraient d'ailleurs de « négocier » (sans succès) avec le support en ligne de Nintendo, pour lever le bannissement, pendant que d'autres joueurs cherchent déjà à trouver des solutions pour le contourner, notamment en achetant une nouvelle console, et en injectant dessus leurs fichiers de la console bannie, avant de ramener la console nouvellement achetée au distributeur.
Une méthode qui si elle est suivie pourrait avoir d'autres conséquences néfastes, et sans doute des implications juridiques bien plus graves. Surtout considérant que bloquer de manière permanente l'accès à l'achat à une partie de sa clientèle représenterait potentiellement un manque à gagner conséquent pour la firme nippone, qui lèvera sans doute le bannissement dans les semaines à venir.
Tel est pris (semble-t'il) qui croyait prendre ! Mais nous voulons savoir, qu'en pensez-vous ? Donnez-nous votre avis sur la question dans les commentaires !