Test de No Man's Sky
Après plus de 30 heures sur la version PS4 No Man's Sky, voici notre avis sur la mouture PC après un week-end passé la tête dans les étoiles.
Version PC
Chanceux que nous sommes, nous n'avons pas eu à subir les problèmes rencontrés par de nombreux joueurs lors du lancement PC de No Man's Sky. C'est donc après une bonne trentaine d'heures sur la version PS4 que nous débarquons sur cette version censée ressembler un peu plus à ce qu'on voyait sur les premiers trailers du jeu, trailers qui, soit dit en passant, sont toujours affichés sur la page Steam du jeu comme une jolie publicité mensongère. Car on ne va pas se mentir, le jeu est bien loin d'afficher les premières promesses du studio, même si les améliorations par rapport à sa consœur PS4 sont tangibles. On notera par exemple le FOV ajustable, un temps de chargement initial 5 fois plus court que sur PS4, ainsi que les bienfaits habituels du PC, à savoir un affichage 60fps / 1080p qui ne bronche qu'en de rares occasions.
Grâce à ses paramètres graphiques somme toute très honnêtes, No Man's Sky réussit sans mal à devenir la "superior version" du titre de Hello Games, du moins si comme nous, vous avez la chance de réussir à le faire démarrer convenablement. Ce n'est cependant pas encore vraiment ça et le clipping est toujours omniprésent, avec des décors qui s'affichent à 5 mètres et un streaming de textures toujours au ras des pâquerettes, sans parler de la génération procédurale qui semble jouer à la loterie du bon goût. Pour ce qui est du jeu en lui-même, rien de neuf sous le soleil, il s'agit toujours d'un jeu d'exploration procédural basé en grande partie sur des mécaniques de grind usantes au bout de quelques heures. On espère maintenant que les développeurs vont redoubler d'efforts pour garnir un peu mieux leur univers, du moins lorsqu'ils auront réussi à corriger une liste de bugs longue comme le bras.
Starcraft
No Man's Sky a cela de particulier qu'il a réussi à rester mystérieux sur l'enchevêtrement de mécaniques jusqu'à la toute fin de son développement. Il y a encore 6 mois, peu auraient pu décrire avec exactitude comment fonctionne son gameplay et ce qu'il fallait parcourir pour atteindre le centre de la galaxie, le but ultime de tous les spationautes qui décideront de passer dans le cockpit de NMS. Avant toute chose, il s'agit de farm, partout, tout le temps et pour tout un tas de raisons. Le jeu donne d'ailleurs le La dès le départ en vous demandant de réparer la carlingue de votre vaisseau.
Concrètement, tout passe par le pistolet multi-outils, sorte de couteau suisse futuriste qui va pouvoir creuser la roche et extraire de précieuses ressources sur tout un tas de minerais ou de plantes. C'est également grâce à cet outil que vous serez capable d'examiner la flore, que vous pourrez d'ailleurs renommer à loisir pour peu que vous soyez le premier à découvrir l'espèce en question. À côté de cette composante craft omniprésente, l'autre prédominance est évidemment l'exploration, un terrain sur lequel No Man's Sky ne plaisante pas. Plusieurs billions de planètes, une génération procédurale qui va de la composition des systèmes jusqu'aux cordes vocales des monstres : l'équipe de Hello Games a fait de ce système procédural son cheval de Troie pour s'insérer dans nos PS4 et force est d'admettre que le résultat est plutôt bluffant.
Car si la console de Sony a toutes les peines du monde à streamer correctement les environnements à moins de 5 mètres, la sensation de n'être qu'un grain de poussière jouant son misérable rôle dans l'univers fonctionne du tonnerre. No Man's Sky peut également compter sur une direction artistique plutôt flatteuse, malgré une colorimétrie bien flashy qui donne l'impression constante de jouer sous LSD. Pour preuve : une des premières planètes que nous avons explorée disposait d'une herbe rose bonbon, d'un ciel violet et d'arbres métalliques aux branches argentées.
Dans l'ensemble, la cohérence des biomes aboutit, ce qui n'est malheureusement pas le cas de la faune, complètement incongrue et qui provoque immanquablement le fou rire. Car dans tout ce fatras d'algorithmes, certaines bestioles sont mieux loties que d'autres et les erreurs de la nature sont malheureusement trop fréquentes. Certes, il était inutile d'espérer avoir un bestiaire digne de Monster Hunter, mais tout de même, voir passer devant soi le mélange improbable entre une carapace de tortue, des pattes de grenouille, une queue de phacochère et une tête de vélociraptor, vous comprenez que les zygomatiques finissent par ne plus en pouvoir.
Spaceballs
NMS ne s'adresse pas vraiment à un public souhaitant simplement en voir le bout : ici, il s'agit plutôt de profiter de tout ce que cet univers gigantesque a à offrir en matière d'exploration. Car sans cet aspect rafraichissant de la découverte constante de nouvelles planètes, No Man's Sky ne propose pas de véritable originalité : le système de craft est basique, les phases de combat sont réduites à un strict "je te tue jusqu'à ce que tu sois mort", le pilotage ne laisse pas vraiment de place à la fantaisie et les notions de survie se résument à une recharge de combinaison. Cela n'empêche pas l'ensemble de fonctionner au cours des 15 premières heures, après quoi le plaisir de jeu s'estompe dangereusement.
Malgré sa taille infinie, on finit par connaitre les planètes par coeur avant même d'y avoir atterri, en sachant ce que l'on va y trouver et où le trouver. La faute à un gros manque de variété dans le design des bâtiments, avec une fonction liée à une bâtisse : tour de communication pour trouver une épave, bâtiment abandonné pour dégoter une technologie de combinaison, etc. Pour bien faire, il en aurait fallu plus, beaucoup plus, car une fois le système de progression décrypté, le voyage devient presque inintéressant. Peut-être que des mises à jour futures arrangeront cela, mais en attendant, le contenu proposé est loin d'être suffisant.
Et puis il y a tous ces problèmes techniques, liées à la génération procédurale ou non et qui deviennent très irritants au bout de quelques heures de jeu. Au cours de notre test nous sommes passés à travers le sol, nous nous sommes coincés dans un astéroïde et nous avons eu le droit à de nombreux crashs, nous faisant perdre 15 minutes à 1 heure de jeu. Forcément, ça n'aide pas à avoir confiance lors de l'exploration et on se met donc à garder notre vaisseau à proximité, afin de sauvegarder dès que possible : une hérésie, tout simplement. On se consolera avec les différentes ambiances sonores, particulièrement soignées et qui ajoutent un supplément d'âme à la monotonie de l'exploration façon No Man's Sky.
|
|||||
Les plus et les moins |
|||||
Un bon trip d'exploration les 15 premières heures. |
Bugs bloquants, glitchs... C'est pas la fête. |
||||
Quelques découvertes surprenantes. |
18 billions de planètes, une façon de toutes les explorer. |
||||
L'immensité de l'univers, forcément. | Craft et farm lassants. | ||||
Promesse de nouveau contenu via les prochains patchs. |
FOV ridicule, clipping indécent (PS4). |