Coup de Vieux n°29 : Chrono Trigger
Sorti en 1995 au Japon et aux USA, Chrono Trigger a très longtemps boudé le Vieux Continent, au grand dam des fans de jeux de rôle japonais européens qui n'eurent d'autre solution que de se tourner vers l'émulation ou l'import. Il aura fallu attendre treize longues années, à l'occasion de la réédition du jeu sur DS, pour que nous puissions enfin toucher ce petit bijou de manière "classique". Retour sur cette claque monumentale et intemporelle.
No Kro for Crono
Youpi, c'est la fête dans le Royaume de Gardia aujourd'hui! Crono, jeune épéiste un brin fainéant s'empresse alors de rejoindre la place de Lynne afin de profiter de la foire célébrant la 1000ème année du Royaume. Il y fait la rencontre de Marle, jeune et jolie jeune fille qui tiendra à accompagner Crono lors des festivités et notamment à la présentation de la nouvelle invention de Lucca, une amie d'enfance du jeune homme. C'est en testant cette dernière que Marle se fera aspirer par un vortex semblant distordre le temps.
Ni une, ni deux, Lucca et Crono plongent à leur tour dans le portail et ainsi débute une aventure épique à travers le temps et l'espace. Bon là c'est résumé très vite fait, mais vous avez l'idée et il serait de toute façon malvenu de spoiler plus avant Chrono Trigger. L'intrigue va juste à cent à l'heure et profite d'une galerie de personnages principaux charismatiques et aux personnalités très marquées (comme Toad par exemple). Mention spéciale au gros méchant du jeu : la classe ultime, tout simplement.
Child in Time
Chapeauté par de grands noms de Squaresoft et d'Enix (ces deux là étaient concurrents à l'époque puisqu'Enix produisait les Dragon Quest et Square les Final Fantasy), Chrono Trigger est une petite merveille de gameplay. Empruntant le système d'active time battle de Final Fantasy VI et en y ajoutant de petites joyeusetés comme des attaques combinées selon les membres se trouvant dans votre équipe, les mécaniques de CT restent classiques mais néanmoins très efficaces. En dehors du système de combat, tout le reste du game-design semble faire la synthèse de ce qui s'est fait de mieux lors de la génération 16-bits : des donjons avec quelques petites énigmes, des secrets de partout, des tableaux travaillés et surtout des passages marquants, à l'instar de la scène du jugement lors des premières heures de jeu.
Y a-t-il ne serait-ce qu'une chose que l'on puisse reprocher à Chrono Trigger ? Franchement là comme ça, désolé mais je ne vois rien, il côtoie la perfection de très très près, seule peut-être la durée de vie pourrait faire tâche, un peu courte comparée aux autres titres du même genre mais là encore, cet écueil est largement compensé par l'intensité de sa trame principale, juste épique.
Temps dense
Pour couronner le tout, Chrono Trigger était une petite merveille technique et artistique grâce, une fois de plus, au travail conjoint des équipes de Squaresoft et d'Enix. Au character-design, on retrouve Akira Toriyama, habituellement cantonné au chara-design des Dragon Quest. À la musique, Yasunori Mitsuda, qui composera quelques années plus tard la non moins cultissime bande-son de Xenogears. Le résultat est tout simplement bluffant pour l'époque avec des tableaux bourrés de détails et des ennemis aux sprites gigantesques empreints de l'imitable patte artistique de monsieur Toriyama.
À noter que le jeu aura le droit à une suite tout aussi réussie techniquement parlant mais peut-être un peu moins bien rythmée que son illustre prédécesseur. Chrono Cross reste tout de même un titre à découvrir de toute urgence si vous vous dites amateur de jeu de rôle japonais. Il n'est d'ailleurs pas exclu que nous nous penchions sur son cas un de ces quatre.