Coup de Vieux n°27 : Mr Nutz
Retour sur Mr Nutz, un jeu de plates-formes bien de chez nous sorti sur Super Nintendo et Megadrive qui soufflera cette année sa vingtième bougie.
Mr Nutz : Vidéo de gameplay maison
Genre : Plates-formes
Développeur : Ocean
Editeur : Ocean
Supports : Super Nintendo, Megadrive, Gameboy, GBA
Argus :
PEGI : Tout public
Casse-noisettes
Comme 95% des jeux de plates-formes 2D des années 90, le scénario de Mr Nutz tient sur un timbre-poste : le vilain yéti Mr Blizzard a décidé d'ensevelir son entourage sous la neige. Craignant pour sa forêt adorée, Mr Nutz, écureuil vêtu de baskets et d'une casquette, se lance alors immédiatement à la poursuite du gros vilain. Voilà voilà... Cependant, même si ce postulat de départ frise les plus hautes sphères du minimalisme, l'ambiance du titre d'Ocean réussit à insuffler un petit souffle épique pas désagréable.
En effet, dès le second niveau, les montagnes servant de refuge au boss de fin sont visibles en arrière-plan, donnant un aperçu du périple qui attend notre héros à fourrure. Les boss, tous assez flippants dans le genre, ont eux-aussi droit à quelques lignes de dialogue, mais là encore, rien de bien transcendant. "Je suis le méchant et et je vais tuer la gentille", on connait le refrain depuis le temps.
Écureuil éculé
Même classicisme dans le bestiaire et dans les environnements visités finalement : des pommes sur pattes, des guêpes, des araignées... Rien de bien palpitant. Toutefois, quelques stages sortent du lot, comme toute la partie dans la maison de la sorcière, vraiment excellente, avec des niveaux vous faisant visiter les recoins de la cabane pour finir par vous faire rétrécir et visiter sa tuyauterie. Finalement, la plus grande force du level-design de mr Nutz est là : les niveaux s'enchaînent de manière cohérente et l'on a l'impression de faire un seul et unique voyage sans passer du coq à l'âne, ce qui était finalement assez rare en 1994. Pour le gameplay, pas de folie ici non plus : un saut, une course, un lancer de noisettes limité en nombre, un coup de queue-balayette et c'est marre.
Ne vous laissez cependant pas avoir par ces quelques lignes décrivant un jeu de plates-formes qui semble bien banal de prime abord : Mr Nutz vous donnera à n'en point douter pas mal de fil à retordre. Cette difficulté, notre ami à fourrure la tient du surnombre et de l'agressivité de ses ennemis, demandant au joueur des réflexes surhumains ou une connaissance parfaite des niveaux.
Télé-féérique
C'est là qu'Ocean épate : le jeu est une merveille et n'a pas pris une ride en vingt ans. Il y a une telle atmosphère qui se dégage de chaque environnement et de chaque piste de la bande-son... Juste envoûtant. Comme dit un peu plus haut, le bestiaire ne brille pas par son originalité ni par son design, malgré quelques réussites tout de même, comme les araignées qui ont vraiment une trogne pas possible, ainsi que le géant (boss du monde des nuages) qui vous envoie ses yeux en pleine face. De plus, et ça vient juste peut-être d'une vision biaisée de l'auteur, mais l'atmosphère de Mr Nutz lui a toujours semblé bien plus glauque que ce qu'il n'y parait, certaines musiques et ambiances renvoyant fortement à une ambiance très "sombre" pour un jeu de ce type. Mais trêve d'interprétation, Mr Nutz est un très bon jeu de plates-formes 16 bits, un tantinet trop difficile qu'il fait bon ressortir de temps en temps pour que la cartouche ne prenne trop la poussière.