La rédaction de Top Jeux vous propose de revenir chaque semaine sur un jeu rétro ayant marqué l'histoire du jeu vidéo. Cette semaine, on va tricher un peu puisque le jeu dont on va parler aujourd'hui n'est pas si vieux que ça en Europe (presque 5 ans), mais il me tient tout particulièrement à cœur. Il s'agit de Persona 4 sur PS2.
- Genre : RPG japonais
- Développeur : Atlus
- Éditeur : Atlus
- Date de sortie : 13 mars 2009
- Supports : PS2, PSVita
- Argus : environ 50€ neuf
- PEGI : 12+
Préambule
Persona est à la base une série spin-off d'une grande saga du RPG japonais, les Shin Megami Tensei. Reconnus comme étant particulièrement hardcore les SMT sont un genre de Pokémon-like baignés dans un univers contemporain assez glauque. Dans la série principale, la capture de démons se fait par l'intermédiaire de dialogues et il faudra souvent débattre en plein combat pour espérer voir le monstre rejoindre votre groupe. Les affrontements se déroulent au tour par tour et les éléments jouent un rôle crucial dans le déroulement d'une bataille. En effet, la plupart des monstres ont leurs forces et leurs faiblesses et il faudra en jouer, par exemple : une magie de feu sur un monstre de glace vous octroiera un tour supplémentaire.
Les Persona (3 et 4) reprennent les grandes lignes du gameplay de la série originelle, mais les transposent dans un univers plus édulcoré et sont dans l'ensemble plus accessibles. La capture de monstres n'est plus faite sous forme de dialogues en combat, mais par un mini-jeu d'adresse en fin d'affrontement. Là où la série Persona se démarque le plus des SMT, c'est dans son déroulement. Dans Persona 3 et 4, le joueur incarne un élève fraîchement débarqué dans une ville qu'il ne connaît pas. Il va donc devoir se faire de nouveaux amis, s'inscrire à des activités... Se refaire une vie quoi. Comme il se doit, des choses étranges commenceront à arriver et vous serez alors forcé de déambuler la nuit dans d'obscurs donjons. Une journée type se déroule comme ceci :
- Matinée : école
- Midi : repas
- Après-midi : école
- Fin d'après-midi : activités extra-scolaires, sorties, etc.
- Soir : Repas en famille
- Nuit : Sortie dans un donjon
De nombreux paramètres sont à prendre en compte et votre vie sociale est ainsi presque aussi importante que ce qui se passe dans les donjons. Chaque personnage avec lequel vous pouvez établir une relation est lié à une arcane spécifique. Faites évoluer cette relation dans le bon sens et les monstres que vous créerez sous cette arcane, lors des fusions de monstres, seront plus puissants.
À quoi servent-elles? On verra plus tard! Le soir vous rentrez chez le tonton Dojima et après un bon repas, vous vous retrouvez dans votre chambre où plusieurs options vous seront là aussi offertes : faire ses devoirs, travailler sur une maquette... À vous de voir, de gérer votre emploi du temps de la manière la plus judicieuse possible. Se rajoute alors la composante personnalité de votre personnage : lire un livre augmentera vos connaissances de même que faire face à une situation difficile vous fera gagner du courage, etc. Le but du jeu est ainsi d'augmenter ses statistiques de personnalité le plus haut possible, car plusieurs situations vous demanderont d'avoir un certain niveau dans une statistique particulière pour pouvoir les résoudre.
Ainsi si vous arrivez le jour des examens avec votre intellect au plus bas, attendez-vous à passer pour le cancre de service et à n'avoir aucune récompense découlant de cet événement. Pareil pour les social link qui n'évolueront plus si vous n'avez pas ce qu'il faut pour aller plus loin dans votre relation. Ça en fait des trucs à prendre en compte, mais au fur et à mesure tout ceci deviendra de petites habitudes et la routine s'installera. Jouez intelligemment et ne foncez pas tête baissée en pensant que vous réglerez certaines choses plus tard, et tout devrait aller comme sur des roulettes.
Fight Club
C'est bien beau de faire le joli coeur, mais bon, c'est quand qu'on se tape, qu'on récolte objets, expérience et petits monstres ? Attendez, attendez, on y arrive ! Après les cours, vous pourrez vous rendre au centre commercial Junes et pénétrer dans le monde de la TV grâce à un des écrans géants du magasin : de là, plusieurs donjons aussi variés les uns que les autres s'enchaîneront au fur et à mesure du scénario. Dans la plus pure tradition dungeon-rpg, les étages de ces donjons seront aléatoires ce qui rendra chaque nouvelle visite complètement différente. Les ennemis sont visibles sur la carte et les frapper par l'arrière vous octroiera un bonus lors du lancement du combat.
Bah tiens les combats justement ! Ils se déroulent comme un bon vieux tour par tour classique avec toutefois quelques subtilités. Mais avant de m'attarder sur le déroulement d'un affrontement, il faut d'abord savoir avec quoi on se bat. Chaque personnage pourra faire appel à son persona en combat, le protagoniste principal étant le seul à en avoir plusieurs. Les personas sont des monstres que vous pourrez récupérer dans le mini-jeu d'adresse cité en début d'article, qui apparaît de façon aléatoire en fin de combat. Chaque monstre a un niveau, des stats et une arcane qui lui est propre. Ils pourront même être fusionnés dans la Velvet Room, sous certaines conditions. En effet, impossible de créer un persona qui ait un niveau supérieur au vôtre.
Autre mécanique : vous vous souvenez des Social links un peu plus haut? Eh bien c'est ici qu'ils entrent en ligne de compte : si vous créez un persona qui a la même arcane qu'un de vos social link, cette création se verra attribuer un bonus d'expérience conséquent et proportionnel au niveau du lien. Pour la faire simple: si un social link est au MAX, le persona que vous créerez aura un énorme bonus qui lui fera à coup sur gagner plusieurs niveaux. Refermons donc cette parenthèse et revenons-en à la baston : les actions se décident comme dans n'importe quel tour par tour, même s'il il faudra bien entendu faire attention aux, on va voir ceux qui suivent... Aux éléments, mais oui !
Chaque ennemi ou persona a un élément auquel il est plus ou moins sensible. Découvrir ce point faible le fera chuter et vous octroiera un tour bonus. Ainsi si vous arrivez à faire tomber tous les ennemis en enchaînant vos tours bonus, une attaque spéciale sera disponible (une all-out attack comme ils disent). Attention toutefois, car les personnages auront aussi leurs faiblesses et si vous êtes contre des ennemis de feu en utilisant un persona d'eau, vous risquez d'en prendre plein la mouille ! Les combats offrent donc un petit côté stratégique loin d'être dégueu et une difficulté globale très bien dosée.
Le gameplay de Persona 4 est un véritable don du ciel. Augmenter les social links, sortir en donjon, capturer des personas, découvrir les petits secrets sympas du jeu... Impossible de lâcher la console une fois les trois premières heures de jeu franchies. Un système de jeu vraiment très bien calibré. J'ai beau chercher, mais il n' y a rien à redire sur le gameplay de ce jeu, c’est une tuerie.
Si on met de côté sa réalisation technique plus que correcte, c'est surtout grâce à sa direction artistique que le titre impose le respect. Les décors de certains donjons sont vraiment surprenants et l'interface flashy est très agréable sans jamais virer au kitsch. La modélisation des personnages se veut d'assez bonne facture et chaque perso de l'équipe a un charisme très marqué. L'OST est quant à elle comme le reste du titre, de très haute volée, même si son orientation très J-music ne plaira pas à tout le monde. Reste que l'aspect visuel de Persona 4 participe pour beaucoup au charme de l'aventure.
Coup de cœur encore indétrôné de votre serviteur, Persona 4 est finalement un jeu très personnel, une aventure que tout joueur se doit d'expérimenter. Un jeu de rôle intelligent doté d'un gameplay aux mille facettes, très ouvert et intuitif, des dizaines d'heures de plaisir dans un univers assez original pour le genre et un scénario mature de par les thèmes qu'il aborde. Une seule chose à dire : 2015 et Persona 5 sont encore beaucoup trop loin !