Coup de Vieux n°8 : Conker's Bad Fur Day
La rédaction de Top Jeux vous propose de revenir chaque semaine sur un jeu rétro ayant marqué l'histoire du jeu vidéo. Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur le jeu le plus cradingue, décalé et violent de la Nintendo 64 : Conker's Bad Fur Day.
Conker's Bad Fur Day : Intro
Genre : Plateforme 3D
Développeur : Rareware
Editeur : THQ
Supports : N64 / Xbox (Live & Reloaded)
Argus : 170€ (bon état)
PEGI : 18+
L'avant Bad Fur Day
Histoire assez inhabituelle que celle de notre ami Conker, puisqu'avant de tomber dans l'alcool, l'écureuil de Rareware devait avoir le droit à un jeu de plateforme 3D des plus classiques à la manière de ses compères Banjo & Kazooïe. Seulement, critiqués par les joueurs qui commençaient à en avoir marre des platformers tout mignons, les petites gens du studio anglais décidèrent de complètement revoir leur copie pour accoucher de quelque chose de... différent.
C'est ainsi que Conker's Twelve Tales devint Bad Fur Day et que le gentil écureuil gambadant dans des prairies féériques se mit à la drogue, aux insultes et au matraquage de testicules à coup de poêle à frire (si si). Petite pièce d'histoire avec trente minutes de gameplay de ce que devaient être les aventures de Conker sur Nintendo 64 :
Source : rareminion.com
Sexe, drogue et écureuil
Conker est un mec donnant pas mal dans la bouteille, alors quand ses potes lui annoncent qu'ils partent faire la guerre "quelque part", le larron n'hésite pas à prévenir sa petite copine Berry de pas l'attendre et de payer quelques tournées. Après une soirée éludée mais toutefois bien arrosée, l'écureuil décide de rentrer chez lui complètement beurré. Après avoir vomi sur une sorte de lézard religieux posté à l'entrée du bar, voilà que Conker paume complètement son chemin et se réveille à l'aube les yeux explosés et avec un mal de crâne pas piqué des hannetons.
Heureusement, il croisera un épouvantail aussi alcoolo que lui qui lui montrera les dalles "context sensitive" qui permettent à tout un chacun d'obtenir ce dont ils ont besoin au moment venu en appuyant sur B... Et comme si la casquette que notre petit animal se tape ne suffisait pas, le roi des animaux enverra ses sbires dans le royaume chercher quelque écureuil roux pour remplacer un de ses pieds de table qui s'est fait la malle.
Pruneaux d'Agen ça vous va bien !
Ouais je sais, c'est un peu barjot tout ça, mais c'est finalement c'est peut-être ce qu'il y a de plus banal dans le jeu, la suite de l'histoire n'étant que références à des films cultes, des moments bien gores et un humour pipi caca qui fait rire gras. La plus grande force du jeu étant le fait de toujours trouver des liants qui nous font croire à un univers à peu près cohérent, on peut passer d'une invasion de zombie en Transylvanie à une scène de braquage de banque à la Matrix ou bien encore à la purge d'une vache en la gavant de jus de raisin pour pouvoir ériger une montagne de déjection qui servira plus tard de plate-forme. Oui Rare a pété un câble avec ce jeu, oui ça va trop loin et oui ça fait du bien !
Impossible d'énumérer le nombre de scènes cultes de ce jeu : entre Le Grand Caca chanteur d'opéra et la reproduction de la scène d'introduction de Il Faut Sauver le Soldat Ryan, on enchaîne délire sur délire en se demandant jusqu'où les développeurs vont aller. Il ne serait pas étonnant d'apprendre que le DVD des Feebles traînait dans les locaux de Rareware à l'époque.
Conker's Bad Fur Day : tous les boss
Le pôt tâche
Côté système de jeu on est dans du jeu de plateforme 3D classique, du moins dans les quelques phases où il ne se passe rien de farfelu, c'est à dire pas souvent : Conker saute, se sert de sa poêle à frire pour frapper ses ennemis, rampe, nage etc. La petite bête se dirige très bien, même si quelques sauts hasardeux sont à noter. La principale originalité du gameplay tient en fait en ces dalles "context sensitive", puisqu'elles vous sortiront des objets qui viendront changer les mécaniques de jeu du tout au tout : du rouleau de papier toilette à la mitraillette, vous aurez le droit dans un éventail de gadgets tous plus farfelus les uns que les autres.
Bad Fur Day est clairement un pot-pourri de phases de jeu complètement déjantées et même si certaines sont bien moins réussies que d'autres, elles marquent toujours par le plaisir que le joueur aura eu à s'y essayer. Le pire, c'est qu'au niveau de la construction du jeu on se rapproche pas mal de ce que l'on connait déjà avec Super Mario 64 et Banjo-Kazooïe puisqu'il faudra là aussi collecter des objets afin de lever le barrage aux tableaux suivants. Ici ce sera des liasses de billets vivantes qu'il faudra assommer avant de pouvoir se les enfiler dans la poche. Bref, un semi open-world aux multiples facettes qui nous fait aller de surprise en surprise !
Conker Live & Reloaded : trailer
Graphiquement parlant, BFD était un peu le haut du panier sur Nintendo 64, mais hélas, comme 90% du catalogue de la machine, l'ensemble a très mal vieilli : textures dégoulinantes, images 2D dégueulasses utilisées pour les projectiles et un jeu aux couleurs flashy... Ça pique un peu. Mais ! Bizarrement, le jeu s'en sort mieux au niveau des expressions de Conker sur 64 que Live & Reloaded sur Xbox où l'écureuil se voit animé de manière un peu plus statique. Quitte à passer pour le vieux con de service, préférez lui la version N64, non-censurée et gardant une partie visuelle plus glauque et cradingue, collant mieux à l'univers de Conker.
D'ailleurs en parlant de Live & Reloaded, le jeu possède un multijoueur local à quatre sur N64 qui permettra de passer quelques soirées bien sympa et de prolonger la durée de vie d'un titre à la rejouabilité assez limitée. À vrai dire, on n'y revient que pour refaire ses chapitres préférés, histoire de voir si les galéjades de l'animal nous font toujours autant marrer.
Conker Live & Reloaded OST : Rock Solid
Pour conclure
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Les plus et les moins (13 ans après) |
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L'humour trash | Approximations du gameplay | ||||
Phases de jeu variées | A mal vieilli graphiquement | ||||
Entièrement doublé |