Coup de Vieux n°7 : Secret of Mana
La rédaction de Top Jeux vous propose de revenir chaque semaine sur un jeu rétro ayant marqué l'histoire du jeu vidéo. Cette semaine, nous vous proposons de revenir sur un des premiers Action-RPG à la sauce soleil levant à avoir vu le jour en Europe : Secret of Mana.
Développeur : Squaresoft
Éditeur : Squaresoft
Support : Super Nintendo, iPhone
Argus : 35€ (loose)
PEGI : Tous publics
Arbre à came
Secret of Mana nous conte l'histoire d'un jeune garçon qui va, bien malgré lui, rouvrir une guerre vieille de mille ans en découvrant l’Épée Mana. Étant désormais le seul à pouvoir raviver l'arme pour sauver le monde, le voilà embarqué dans une quête qui le mènera aux quatre coins du globe. Il rencontrera sur sa route une jeune princesse à la recherche de son bien-aimé et un enfant elfe qui a perdu la mémoire : tous les trois s'uniront pour lutter contre l'Empire et surtout contre Thanatos, un homme aux très sombres desseins. Au premier abord, le scénario de Secret of mana peut paraître simpliste, mais bien mal-avisé celui qui s'arrêtera au synopsis, le jeu comportant son lot de bonnes surprises.
De plus, à cela s'ajoute quelques scénarios annexes et personnages secondaires de première ordre étoffant le background du jeu de fort belle manière même si au-delà de tout ça, c'est bel et bien la cohérence et l'onirisme de l'univers créé qui font mouche. Cependant la traduction française carrément catastrophique, certainement pondue par la même équipe qui se chargera de Final Fantasy 7 quelques années plus tard, pourra faire grincer quelques dents. Mais il en faudra plus pour nous détacher des aventures de nos trois jeunes héros qui, à défaut d'être originaux, restent très efficaces.
Maux d'esprits
Comme tout bon Action RPG qui se respecte, les affrontements de Secret of Mana se déroulent en temps réel un peu à la manière d'un Zelda 2D auquel on aurait incorporé des composantes typiques du jeu de rôle comme l'expérience, les magies ou encore la gestion de l'équipement. Et puis, SoM apporte pas mal de petites innovations, à commencer par la présence d'un cool-down nécessaire au déclenchement d'une attaque. Votre premier coup contiendra 100% de la puissance de votre arme qui tombera alors à 0. Il faudra donc attendre que votre endurance revienne à 100% afin de pouvoir asséner un autre coup puissant à votre opposant. Lancer une attaque si la jauge n'est pas pleine la fera aussitôt retomber à 0% et les dégâts enregistrés seront bien moins conséquents. Dans le même ordre d'idée, le sprint, qui permet de fuir et de traverser les zones à toute vitesse, est illimité jusqu'à ce que vous arrêtiez, videra lui aussi vos réserves d'endurance. Vécu comme une contrainte lors des premiers affrontements, ce système apportera en fin de compte une petite dose de stratégie aux combats dynamiques du jeu.
Ensuite les armes, qui gagneront en expérience au fur et à mesure de leur utilisation, sont détentrices d'attaques spéciales dévastatrices. Ainsi une épée de niveau 2 pourra être chargée afin de lancer une attaque spéciale de niveau 1 et ainsi de suite. L'utilisation de ces dernières sont on ne peut plus simple, bien que difficile à placer dans le feu de l'action : il faudra en fait laisser le bouton d'attaque appuyé alors que votre arme est à 100% jusqu'à ce que la jauge d'attaque spéciale soit remplie, ne restera alors qu'à relâcher ce dernier pour la lancer. Une autre spécificité du gameplay du jeu réside en un système d'anneaux à tout faire qui viendront stopper l'action dès leur ouverture. C'est aussi et surtout à partir de ce menu que l'elfe et la jeune fille auront accès à leurs magies : Purim ayant accès aux magies de soutien tandis que Popoie lancera des sorts offensifs.
Symbolisés par des esprits manas, chaque élément disponible fera gagner aux deux magiciens du groupe trois sortilèges soumis au même système d'évolution que les armes. Les éléments auront une importance capitale contre les combats de boss et il est vivement conseillé de bien augmenter ses magies avant d'enter dans l'arène. En guise de friandises, on pourra aussi compter sur une option multijoueurs jusqu'à trois grâce au mutlitap de la Super Nintendo ou encore un menu stratégique permettant de régler l'IA de vos deux alliés, même si cela reste très anecdotique. Le déroulement du jeu est, lui aussi, assez classique : village/route/donjon jusqu'à gagner un moyen de locomotion et que l'exploration ne devienne un peu plus libre.
Celui qui nous intéresse n'est autre qu'un dragon tout poilu du nom de Flamy. Ce valeureux destrier volant remplacera donc vos voyages en canon lorsqu'il faudra vous déplacer sur la vaste carte en mode 7 du jeu. Le gameplay de Secret of Mana est bien huilé, fait ce qu'il faut pour se montrer intéressant et addictif, mais souffre aussi de soucis qui auraient pu être évités, comme l'IA alliée, souvent à la masse : il n'est pas rare que les personnages aillent se fourrer dans des coins, empêchant ainsi toute progression dans l'écran. Il faudra alors retourner les chercher afin de les débloquer pour pouvoir poursuivre son chemin tranquillement. Après, il y aussi le souci de l'anneau de commandes qui, même si il est une bonne idée, est très contraignant en multijoueurs. Les boss étant très sensibles aux magies, il faudra logiquement ouvrir régulièrement le menu pour lui spammer la tronche, ce qui revient à stopper l'action. Cette contrainte hache le rythme du jeu, alors que l'A-rpg doit avant tout être aussi dynamique que possible.
Managnifique
Graphiquement une baffe pour l'époque : les couleurs du jeu sont chatoyantes, les décors ont des identités très marquées (à part peut-être Nordia et Sudia qui se ressemblent énormément) et l'atmosphère se dégageant de l'ensemble est juste monstrueuse.
Finalement, le plus gros problème est directement lié au genre A-RPG: la recolorisation des ennemis. Même si celle-ci est correctement dispatchée de manière à ce qu'on ne se lasse pas du monster-design, il est toujours désagréable de voir qu'on tape le même ennemi en version rose ou violet. Enfin, mention spéciale à l'OST signée Hiroki Kikuta, qui fait à elle seule 50% de l'ambiance du titre.
Pour conclure
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Les plus et les moins (20 ans après) |
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Aura d'un onirisme rare | IA aux fraises | ||||
Très solide graphiquement | Traduction honteuse | ||||
OST intemporelle |