Le sexe dans le jeu vidéo : Polémiques
Sujet délicat s'il en est lorsque l'on parle de jeu vidéo, voyons ensemble comment l'acte d'amour et plus généralement le sexe sont représentés dans notre média favori. Commençons d'ailleurs directement par les choses qui fâchent : les polémiques. L'exemple le plus récent de ces dernières années est sans aucun doute le tollé provoqué par la scène de sexe présente dans Mass Effect.
Pour ceux qui ne se souviendraient pas de l'affaire, Fox News avait organisé un débat pour discuter de la scène tant controversée, débitant pas mal d'inepties au passage. Cependant, ne vous inquiétez pas : Geoff « Doritos » Keighley était là pour sauver la face du jeu vidéo !
Fox News : « débat » sur la nudité dans le jeu vidéo
Inutile de dire que ce genre d'émission n'aide pas vraiment à faire en sorte que la mentalité autour du jeu vidéo change. ME1 avait aussi eu le droit à une autre polémique : il était possible de « faire la chose » avec Liara l'extra-terrestre. Le plus ridicule là-dedans vient sans doute de la scène en elle-même, on ne voit rien. Le sexe étant à la limite du suggéré, on s'en demande comment quelques bisous et un bout de fesse ont pu tant faire scandale : des pubs pour du shampooing passant plusieurs fois par jour à la télé montrent bien plus de nudité que ces deux modèles 3D qui s'entrelacent maladroitement.
L'année dernière, une autre scène a fait grand bruit : le premier homme tué par Lara Croft dans le reboot de Tomb Raider. Démunie, blessée et recherchée par des psychopathes, la belle se réfugie dans un coin sombre afin d'échapper à ses poursuivants. Seulement un des hommes la trouve et tente de la « violer ». Mais plutôt que d'y voir l'acte de courage d'une jeune femme apeurée, certains extrémistes ont préféré y voir une scène avilissante pour l'image de la femme dans le jeu vidéo.
Une polémique vivement entretenue par l'article maladroit d'un journaliste de Joystick, dont la prose plus que douteuse qualifiait l'enfer enduré par Lara de « jouissif ». Il n'en aura pas fallu beaucoup plus pour qu'une jeune étudiante en game-design s'empare du papier et en profite pour élargir le sujet, posant un véritable débat sur la position de la femme dans le monde vidéoludique (aussi bien humaine que virtuelle).
Hasta la vista, baby !
Ces derniers mois, quelques studios ont eu à subir les attaques plus ou moins justifiées de journalistes ou de joueurs dont la sensibilité avait été heurtée. Ainsi, Hideo Kojima eut droit à de jolis petits tweets concernant le character design assez osé de Quiet, la femme soldat de Metal Gear Solid V.
Le créatif japonais avait déjà plus ou moins flirté avec l'érotisme dans MGSIV et ses séances photos grivoises, et de manière générale la saga Metal Gear a toujours eu le droit à quelques clins d'oeil sexy : la scène cachée avec Meryl en petite culotte dans MGS1, les portes de casiers où sont affichées des playmates dans MGS2, le peep-show d'EVA dans MGS3... Il est tout de même assez cocasse de voir que les consciences se réveillent pour dénoncer des choses qui se font depuis des années.
Bon, c'est vrai qu'elle doit se les geler en hiver...
Enfin, Dennaton Games a carrément été contraint de revoir une scène de Hotline Miami 2 : Wrong Number, suite à de nombreuses plaintes liées à celle-ci. Une journaliste ayant eu accès à une version preview a pu y découvrir une scène de « presque-viol » : s'en sont suivis là aussi des tas de tweets très fleuris à l'attention des développeurs. Alors certes, une scène de viol peut choquer, mais dans le contexte d'un jeu comme Hotline Miami qui se veut ultra-violent, à la limite de la barbarie, est-ce réellement un problème ?
Le souci ne viendrait-il pas plutôt de la jeunesse de notre média ? Après tout, une réglementation existe pour les jeux violents et ce n'est certainement pas aux développeurs de la faire respecter. Je pense que faire retirer une scène d'un jeu parce qu'on l'a jugée trop osée revient ni plus ni moins à de la censure. À mon avis, à l'heure où le jeu vidéo stagne de plus en plus, il serait tout de même malvenu de brider les quelques créateurs de talent qu'il nous reste, non ?
Une future tuerie, dans tous les sens du terme