Skies of Arcadia a 15 ans
Skies of Arcadia, jeu de rôle culte de la Dreamcast, soufflait hier sa quinzième bougie. L'occasion pour nous de revenir en détail sur cet excellent titre de la dernière console de salon de Sega.
Skies of Arcadia : trailer
Genre : RPG japonais
Éditeur : Sega
Développeur : Overworks
Supports : Dreamcast, Gamecube
Argus : env. 75€ (bon état)
PEGI : 12+
À l'assaut des cieux
Développé par Overworks, un studio qui était déjà à l’œuvre sur les premiers épisodes de la saga mythique des Phantasy Star sur Megadrive, Skies of Arcadia vit le jour le 8 octobre 2000 sur une Dreamcast en fin de vie au Japon. Désiré par tous les fans de RPG japonais européens, le jeu sortit quelques mois plus tard sur le vieux Continent.
Quelques années après le décès de la regrettée Dreamcast, le titre eut le droit à une seconde vie sur Gamecube et se fit rebaptiser Legends pour l'occasion. Il s'agissait ni plus ni moins d'une version "plus" de l'épisode original, permettant une expérience de jeu bien plus équilibrée mais avec quelques chutes de framerate inexistantes sur la dernière de Sega. Skies of Arcadia est vendu aujourd'hui, comme bien des jeux rétro, à un prix exorbitant : si vous en possédez un exemplaire, chérissez-le comme il le mérite !
Vyse automatique
Le monde d'Arcadia est, comment dire... Atypique ! En effet, ce dernier est en fait une vaste étendue céleste où sont venues se perdre quelques îles flottantes. Le moyen de transport favori des arcadiens : le bateau volant. Qui dit bateau, dit pirates et on peut dire que ça tombe très bien puisque le jeune gaillard que le joueur contrôlera 95% de l'aventure, fait partie de ceux-ci. Vyse, de son p'tit nom, est ce qu'on appelle un voleur bleu : une sorte de Robin des Bois des airs en somme, ne braquant que les vaisseaux armés de l'Empire Valua pour tout redistribuer aux pauvres bougres de sa petite île maternelle.
Tout pourrait aller comme sur des roulettes si seulement une jeune femme du nom de Fina ne s'était pas faite alpaguer par un des navires valuans, que Vyse et sa copine Aïka étaient gentiment en train de mettre à sac. Bien décidés à venir en aide à la jolie blonde qu'ils viennent de recueillir, les deux potes se verront logiquement embarqués dans une aventure qui les conduira inexorablement au sauvetage du monde entier... Bah ouais, on n'est pas dans un RPG Jap pour rien !
Un terme sied à ravir à l'ambiance que renvoie Skies of Arcadia : onirisme. Pourtant le titre d'Overworks ne brille pas forcément par l'intensité de ses dialogues ou de son intrigue, mais limite : tant mieux. SoA est un jeu dont la découverte procure la sensation si rare et recherchée de vivre une véritable épopée et ça, mes amis, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup.
Des contrées désertiques aux jungles humides, le titre passe par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et embarque le joueur avec lui pour une bonne quarantaine d'heures de franche camaraderie et d'actes héroïques : l'aventure avec un grand A, oui monsieur !
C'est reparti pour un tour
Le gameplay de Skies of Arcadia s'articule autour d'un système de combat au tour par tour, rajeuni par quelques idées bienvenues : la première, d'ordre visuel, permet de voir d'autres personnages se battre "pour de faux" autour de vous pendant les affrontements, ce qui rend les joutes bien moins statiques qu'à l'accoutumée. Bon, on ne peut pas dire que ça donne dans le révolutionnaire, mais deux autres trouvailles bien plus intéressantes viennent bousculer les habitudes des vieux briscards du RPG Jap. Ça risque d'être un peu compliqué, donc prenez une grande inspiration mentale et on va pouvoir y aller.
Tout d'abord, il y a les cristaux : au nombre de 8, ces derniers représentent un élément chacun. Feu, glace, vent etc., vous voyez le topo. Toute l'originalité du titre vient du fait que l'arme de votre personnage pourra prendre la couleur de l'élément de votre choix et ce à chaque tour. Par exemple : vous combattez des ennemis de feu, vous choisirez alors logiquement de passer vos armes en bleu (bleu = eau) afin de faire de plus gros dégâts. La couleur de votre arme à la fin de l'affrontement détermine aussi quel élément prendra de l'expérience. Autre exemple : imaginons que je souhaite débloquer rapidement mes sorts de feu ; je m'arrangerai pour finir les combats avec mes armes en rouge le plus souvent possible.
Combat de boss (risque de spoil mineur)
Ouais je sais, ce n'est pas très clair tout ça et ce n'est pas fini ! Autre petite friandise made in Overworks : lors des combats, les trois personnages présents dans l'arène profiteront d'une jauge d'attaques spéciales commune. Ajoutant un petit côté stratégique pas dégueu', il faudra alors essayer d'économiser les points de cette barre ou alors les consommer directement pour se dispenser de soins plus puissants que la moyenne : tout dépend de la situation.
Tout ça, c'était seulement pour la partie terrestre. Skies of Arcadia jouant tout de même allègrement la carte de la flibuste, il aurait tout de même été dommage que les développeurs ne nous offrent pas d'affrontements de bateaux volants dignes de ce nom. Finalement assez classiques, ces affrontements, eux aussi au tour par tour, valent surtout par la beauté de leur mise en scène. La partie navale la plus intéressante reste encore la recherche de votre équipage de choc, avec des moussaillons à recruter aux quatre coins du planisphère céleste, ces derniers améliorant sensiblement l'aspect et l'armement de votre navire.
Première bataille navale
Accrocheur, le gameplay de SoA l'est certainement, cependant plusieurs soucis viennent ternir les quelques brillantes idées disséminées dans le jeu. On retiendra surtout un rythme de combat à la limite du soporifique, avec un trop gros temps d'attente entre chaque tour ou encore l'omniprésence de combats aléatoires sur la carte du monde. Rien de rédhibitoire néanmoins et de toute façon, une fois happés par l'univers d'Arcadia, vous ne lâcherez plus votre manette donc autant vous y faire !
Septième ciel
Pas grand-chose à dire sur l'aspect graphique de Skies of Arcadia ; les différentes images et vidéos de l'article parlent d'elles-mêmes : c'est du lourd. Encore aujourd'hui, le jeu ne sera pas responsable d'une quelconque perte d'hémoglobine au niveau oculaire et les différentes compositions de Yutaka Minobe seront un peu comme du miel qui se mange à vos oreilles. De quoi ravir les sens, même de nos jours, une preuve de plus (s'il y en avait encore besoin) que Skies of Arcadia est un titre d'exception !
En conclusion
Et là se pose l'interrogation fatidique qui brûlera douloureusement les lèvres de tous les plus jeunes joueurs de l'assistance : "Mais dis donc au final, ton jeu là, il a bien vieilli ou c'est encore une relique du passé adulée par quelques vieux cons adeptes de trucs qui se font plus ?" Eh bien à cette question, je répondrai sans hésitation : oui ! Pour tout vous dire, j'ai relancé une partie pour les besoins de l'article et je me suis encore retrouvé à farmer comme un neuneu pendant près de cinq heures d'affilée. Skies of Arcadia a "le truc", celui qu'on n’explique pas, qui fait qu'on l'aime dès les premiers instants, et ce, même avec tous ses défauts. Un titre qui mérite amplement son statut de jeu culte !