La tentation de monter une maison entièrement dédiée à une équipe pour qu'elle puisse s'entraîner s'est installée au fil des années dans le sport électronique. Seules les plus grandes équipes, qui ont aussi le plus de moyens, ont réussi à s'offrir ces lieux d'entrainement privilégiés. Lors de la dernière saison de league of Legends, avec un match par semaine, à Cologne pour l'Europe, des structures même un peu plus petites se sont vues imposer une régularité dans l'entrainement. Se pose alors la question de se retrouver dans un même lieu, proche du centre de compétition, pour s'entraîner. Et pourquoi pas se lancer dans le monde merveilleux des Gaming Houses !
Une Gaming House peut résoudre de nombreux problèmes. L'expérience des Gambit Gaming en LCS cette année montre tous les défis qu'ils ont dû surmonter pour se rendre en Allemagne, une fois par semaine. Ils ont fait le choix de se déplacer et ne PAS former de Gaming House. Après l'élimination de Gambit aux Worlds, la femme d'Alex Ich (le midlaner de Gambit Gaming) raconte les « conditions de spartiates » que l'équipe Russe a dû affronter à cause de ce choix. La liste des inconvénients est longue : 2 jours de trajet en train et en avion chaque semaine, fatigue psychologique et maladies chroniques dûes à la fatigue du voyage, seulement 3 jours par semaine pour s'entraîner... L'équipe Russe a donc eu beaucoup de mal à s'adapter au rythme des LCS. Entrer dans une gaming house à proximité aurait pu être une solution. A moins qu'ils aient fait le bon choix ?
Car de l'autre côté de l'Atlantique, une autre équipe a fait le choix de monter rapidement une gaming house. Pour se rendre compte des problèmes qu'une Gaming House implique, rien de mieux que le contre exemple de Velocity. Dans un long blog récapitulatif, Vileroze, l'ancien joueur de la toplane est revenu l'expérience traumatisante qu'a été une entrée prématurée et mal préparée dans la Gaming House de son équipe. Ce qu'il a vécu est l'exemple parfait d'une gaming house mise en place trop vite et sans préparation en amont : manque de lits, pas d'ordinateur pour s'entrainer, un mois sans Internet... Sans compter l'esprit d'équipe qui se détériore au fur et à mesure de la saison, à force que les mauvais résultats s'accumulent.
Vileroze ancien joueur de Velocity
« [La Gaming House] est le début de nombreux problèmes que nous avons eu avec l'équipe. [...] Nous nous sommes retrouvés sans team house la première semaine de compétition.
Nous étions très énervés de ne pas pouvoir nous entraîner pendant toute une semaine et que ça se remarquait dans notre jeu. Nous étions très désorganisés et personne n'écoutait les instructions en jeu. [...] En réalité, nous pensions tous que nous avions seulement besoin de nous ENTRAINER si nous voulions être compétitif.
Quelques jours plus tard, nous avons finalement une maison. [...] Donc ce jour-là, nous faisons nos valises et emménageons dans la Gaming House. Plus tard dans la journée, nous découvrons que nous n'aurons pas Internet avant 10 jours plus tard. Et je découvre aussi que nous sommes 7 dans la Gaming House et que nous n'avons que 3 lits gonflables. Je suis donc obligé de dormir à même le sol, nous n'avons pas Internet et pas à manger. Notre seule nourriture dans la Gaming House pour une semaine était des HotPockets et trois goûts différents de chips. De plus, n'ayant pas Internet, nous avons dû nous entrainer dans un internet café... »
source
Son équipe s'est aventurée un peu trop vite. Ils n'ont pas anticipé les problèmes d'organisation et se sont retrouvés coincés. Après cela, il leur est devenu impossible d'avoir de bons résultats. La décision prématurée de s'installer ensemble a, dans ce cas, empêché les joueurs d'avoir de bonnes performances et ce surtout à cause d'un management déplorable. Si cet exemple, comme celui de Gambit, est extrême, il soulève tout de même la question de la mise en place d'une gaming house. Quand est-il nécessaire de se regrouper au même endroit, pour quels objectifs et comment faut-il se préparer ?