Pourquoi les filles jouent-elles support ?
Cette semaine, penchons-nous sur les joueuses de League of Legends, et notamment celles, nombreuses, qui préfèrent le rôle de support. Il ne faut bien sûr pas partir du postulat que toutes les filles jouent à ce poste, mais il semblerait qu’elles soient généralement moins réfractaires que leurs homologues masculins pour le choisir. Il serait légitime de se demander les raisons de ce choix, et ce qui amène les filles à trouver leur compte dans ce rôle que l’on qualifie parfois d’ingrat. Voici quelques pistes qui peuvent expliquer cela.
Il n’est pas rare de rencontrer des couples sur LoL. Dans ce genre de situation, le garçon bien souvent gamer, est celui qui a amené sa moitié à jouer. Ainsi, les filles ont été coachées par leur petit copain (cela fonctionne également dans le cadre d’un groupe d’amis), et pour cela, quoi de mieux qu’une duolane, et au vu de la méta actuelle, qu’une botlane ? Dans la mesure où un/une débutante aura plus de mal à intégrer les mécanismes de creeping, de last hit ou du rôle de carry au sens large, on lui lègue le rôle de support plus facile à prendre en main au premier abord.
Le pourcentage de personnages féminins à ce poste est bien supérieur à n’importe quel autre (cf. Pink Ward #4), ce qui pourrait rendre une identification plus aisée aux personnages. Il ne s’agit pas de faire l’amalgame entre l’esthétique et le gameplay (sinon, soyons honnêtes, peu de gens joueraient Kog’Maw !), mais d’évoquer peut-être une volonté implicite de Riot d’associer la féminité à l’aspect protecteur, oserait-on dire maternel, d’un support.
Pour continuer dans le cliché, les hommes vont plus avoir tendance à mettre en jeu leur virilité virtuelle dans une game, méprisant ainsi le rôle du support. Ce poste sera considéré comme plus ingrat dans la mesure où il requiert d’aider ses coéquipiers plus que de tuer les adversaires, de participer au map control en achetant des wards plus que de s’équiper avec des objets DPS et à la rigueur de se sacrifier plus que d’affoler sa moyenne K/D/A. Certains iront même jusqu’à penser que ce rôle n’est pas dénué d’une certaine forme de soumission. A tort bien sûr quand on sait qu’un grab ou un stun bien placé peut faire une game.
Les femmes vont peut-être, dans une situation de matchmaking ou en premade, se montrer plus conciliantes quant à leur choix de poste. Elles sont plus détachées de ce diktat hormonal, et on plus facilement tendance à prendre du recul pour comprendre le rôle capital du support, qui protège sa team et permet notamment à son AD carry de se feed, que ce soit en le défendant, en lui rendant le farming plus commode, ou en réalisant un engage bien plus capital parfois que la phase de DPS qui le suit.
Heal ses mates, une vocation?
Outre ces considérations de genre, passons aux arguments plus simples que ceux des goûts et des préférences. Certaines joueuses de LoL n’en sont pas à leur première expérience de jeu. Il y a celles qui ont eu ou ont encore des affinités avec des jeux de type MMORPG, et au fil de mes discussions, quand nous en venions à évoquer ce qui les amenait à jouer support, plusieurs m’ont avoué avoir transposé en quelque sorte le rôle d’un healer ou d’un prêtre. Cette classe qu’elles avaient affectionnée dans ce type de jeu, pour sa vigilance constante à devoir garder son équipe en vie durant une instance par exemple, se retrouvait à leur sens dans le rôle du support sur LoL. D'autres joueuses n'ayant pas connu ces expériences antérieures, préfèrent également assurer le soutien de leur équipe plutôt que de foncer tête baissée dans le tas pour deal le plus de dommages possible.
Ceci n’est bien entendu pas une liste exhaustive, chaque individu est différent et il se trouvera des hommes pour se satisfaire du rôle de support (sans ça, pas d’équipes pro !) et des femmes pour aimer décimer les troupes adverses sans vergogne, ou pour support pour d’autres raisons.