Modern Warafre 4 est à peine annoncé que déjà Millenium se projette dans le temps. Le gameplay canonique de la série a fait ses preuves, tant et si bien que beaucoup de jeux se sont ensuite mis à reprendre des idées et mécanismes liés à la licence d'Activision. Revenons brièvement sur ce qui a fait, en partie, le sel de la franchise, ses dispositifs et la nature évolutive de son mode online.
Si Call of Duty est devenu le jeu le plus vendu au monde, ce n'est pas pour son mode solo, qui a tout du met spectaculaire mais qui très vite trouvé ses limites en terme de replay-value pour les die-hards. Beaucoup de joueurs avouent même ne pas y toucher quand ils achètent un nouvel épisode de la série, le délaissant très vite pour se focaliser sur la partie multijoueur du titre. COD est avant tout un jeu pensé pour être joué en ligne, son univers, son gameplay et son arborescence de contenus prennent tout leur sens une fois le joueur connecté.
Bonus de Call of Duty Black Ops 2
Bien sûr Call of Duty s'est beaucoup inspiré des FPS historiques de la scène. Techniquement le jeu est développé pour tourner en 60 fps minimum et ce, quel que soit le support. À l'heure où les FPS consoles tournent à 30 fps, la différence est tout de suite visible à l'écran (nous ne parlerons pas du jeu sur PC, car si l'on comparait les deux écosystèmes, on pourrait frôler l'indécence). Une singularité qui a placé Call of Duty comme une exception dans le paysage des shooters sur les machines de Sony ou Microsoft.
Call of Duty a aussi son lot d'équipements divers, ses armes dédiées, ainsi qu'un système de perks abouti (nous y reviendrons dans de prochains articles). Mais un des facteurs du dynamisme de son gameplay est aussi mis en avant par le système de Killstreak ou Scorestreak que le jeu a fait explosé avec Call of Duty 4. D'où vient cette idée de valoriser l'action en offrant des récompenses ingame pour témoigner au joueur de la solidité du jeu qu'il produit ?
Sur Call of Duty 4 : l'hélicoptère d'attaque est le bonus de streak le plus puissant.
Cette mécanique simple et accrocheuse a tout de ce que l'on peut retrouver dans les MMORPG. À savoir que toute action spécifique produit un effet. Une quête réussie et voilà votre récompense, la carotte au bout du bâton, qui vous est amenée sur un plateau. Call of Duty a segmenté et condensé cette approche pour l'introduire dans le FPS. Votre quête est simple : faire un maximum de frags online pour débloquer vos bonus de série de victimes. Plus la chaîne est longue et plus le bonus est intéressant. Et c'est addictif.
Avec Call of Duty 4 : Modern Warfare, Activision et Infinity Ward s'arrêtaient à l'idée que cette série de bonus était fixée par le jeu. Une idée qui a suivi son cours sur Call of Duty 5. Le premier Modern Warfare avait donc seulement 3 bonus de streak : le drone (3 frags d'affilée), la frappe aérienne (5 frags), et dernièrement l'attaque héliportée (7 frags). À travers cette mise en place, une chose était claire : mieux vous joueriez et plus le jeu vous aiderait à mieux jouer. Jouer plus, c'est gagner plus. Le mécanisme était né, et serait un rouage puissant du gameplay de la licence.
Le Call of Duty 5 de Treyarch est connu pour ses lâchés de chiens dressés pour tuer
Ces bonus de streaks peuvent être apparentés à des buffs ( dans les MMO, c'est un effet qui rend les joueurs plus forts). Le drone permet de visualiser les ennemis sur la mini-map ce qui permet d'atteindre les 5 frags d'affilée qui permettent de débloquer une attaque aérienne dévastatrice, qui pouvait bien sur occasionner l’obtention des 7 frags d'affilée pour débloquer son hélicoptère d'attaque. Buff + buff + buff = addiction, c'est l'équation simple qu'Activision a concocté dans ses laboratoires. Et ça marche.
Pour Call of Duty 5, comme nous le précisions, la valeur ajoutée est moindre. Ce sont la forme ou la nature de certains killstreaks qui ont été modifiées. Après une série de 7 frags par exemple, dans le jeu de Treyarch, vous ne débloquiez pas un hélicoptère qui aurait valu l'anachronisme le plus atypique dans un jeu vidéo dit réaliste (les jeux de Treyarch étant basé à l'époque sur le contexte des premières guerres mondiales), mais plutôt un lâché de chiens affamés sur les maps partant à la quête du moindre bout de gras à grignoter.
Modern Warfare 2 : La course au nucléaire
Non, il faudra attendre Modern Warfare 2, pour voir évoluer significativement le Killstreak. Avec Modern Warfare 2, le bonus est à la carte. En gros le jeu fixe les conditions d'obtention des bonus, mais c'est au joueur de décider comment personnaliser son jeu. MW2 introduit, en outre, le debuff dans son roster de bonus, vous pouvez désormais brouiller le radar ennemi ou couper court à l'utilisation de l'électronique chez vos adversaire en utilisant une bombe IEM. Le « brain » en mode killstreak existe et est viabilisé. Une nouveauté aussi, c'est le nombre de bonus qui a été considérablement revu à la hausse, ainsi que le nombre de frags qu'il fallait réaliser pour les obtenir.
La communauté a assez d'expérience désormais pour jouer les tueurs en série professionnels. Pour obtenir une bombe nucléaire (bonus ultime du jeu) il faut réaliser 25 frags d'affilée. Une manière de montrer à l'ensemble des joueurs de la partie vos performances en matière de jeu sur la licence. Black Ops de Treyarch, reprendra cette ossature léguée une nouvelle fois par Infinity Ward, mais le studio y ajoutera une particularité qui a équilibré un tant soit peu le jeu, ou tout du moins a rendu plus contraignante l'obtention de ces bonus souvent surpuissants. Dans Black Ops premier du nom, pour la première fois, les frags réalisés grâce aux équipements débloqués par vos bonus de série de frags ne sont pas comptabilisés dans l'obtention de vos prochains buff. Une idée de game-design qui a poussé les joueurs à moins se focaliser sur l'obtention des séries les plus impressionnantes, les amenant parfois à camper en vue de réaliser leur objectif. Mais plutôt de chercher une certaine efficacité dans le choix des bonus utilisés pour le jeu qu'ils voulaient développer.
Sur MW3, les bonus peuvent désormais renforcer votre système de perks
Avec MW3, le Killstreak mute. On parle désormais de Scorestreak. Associer le seul frag à l'obtention du bonus n'est plus une fin en soi. Désormais chaque action qui permettra aux joueurs de faire gagner son équipe sera rétributive. Défendre une position, prendre un objectif sont autant de manières d'aborder le jeu et de se voir récompensé pour ça. Les bonus peuvent aussi servir à faire augmenter le nombre de perks qu'un joueur peut avoir. Jouer en solitaire est donc aussi viabilisé pour les personnes qui veulent débloquer leur nuke. En Assault, Support ou Specialist, les joueurs peuvent aborder le jeu de la manière qu'ils désirent.
Si BO2 a poussé l’idée en avant que la carte du joueur pouvait être encore plus personnalisée, en intégrant dans ce processus modulaire les équipements de chaque arme en plus des perks dans les possibilités d'associations sur chaque profil, quel sera le choix de Sledghammer pour MW4 ?
Une partie de la communauté a notamment pesté contre l'apparition du profil Support sur MW3 qui rétribuait finalement les joueurs, quel que soit l'efficacité de leur jeu. Du « bonus gratuit », de l'addiction bon marché pour le plus grand nombre, Activision rend le bonus attractif pour le profane ou le néophyte. Mais à travers cette mise en place, l'éditeur dévalue aussi son produit de base dirait Walter White dans Breaking Bad.
Car désormais pour obtenir des bonus il ne s'agit plus de rester en vie le plus longtemps possible, mais bien de participer au banquet. Ces bonus doivent-ils être revus pour n'intégrer que des effets de debuff en mode Support? Quelles sont les attentes des joueurs de la communauté concernant Modern Warfare 4 ? Le Scorestreak est-il un élément de gamedesign ponctuel ou bien une volonté de SledgeHammer de rendre les jeux que le studio développe encore plus « noob-friendly » ?
Millenium reviendra très prochainement sur le système de bonus de série sur Modern Warfare 4. Un système que l'on vous expliquera en détail et dont nous commenterons les mécanismes via des vidéos et des articles dédiés en ces pages.