Exclusivité Xbox 360 sorti en 2006 (oui il y a 18 ans, bim, dans nos faces de boomers), Dead Rising est un titre au concept singulier qui va bien plus loin que le simple massacre de zombies dans un supermarché. Annonce surprise d'un Capcom en excellente santé, ce Dead Rising Deluxe Remaster nous propose de revivre les premières mésaventures de Frank West, dans un remaster/remake passé à la moulinette du moteur RE Engine. Voici ce que nous en avons pensé.
- Genre : Action
- Date de sortie : 19/09/2024
- Plateforme : PC, PS5, Xbox
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 49,99€
- Testé sur : PC
Wild Wild West
Ancien reporter de guerre, Frank West est un photo-journaliste prêt à tout pour décrocher le scoop capable de le rendre riche et célèbre. C'est ce qui l'amène à enquêter sur le petit village de Willamette et ses mouvements de foule préoccupants : surveillé par l'armée, le secteur intrigue, alors que le centre commercial du bled semble être au coeur des événements étranges qui frappent ce dernier. Après un atterrissage en catastrophe sur le toit, Frank va se donner 72 heures pour faire toute la lumière sur ce qui se passe à Willamette.
De ce synopsis très classique va découler un parti-pris particulièrement osé : les 3 jours vont s'écouler au fil du jeu et si le joueur loupe l'une des conclusions, il lui faudra tout reprendre depuis le départ. Toute la narration du jeu va donc être construite autour d'événements qui se passent à des moments bien précis de ces 72 heures virtuelles, permettant à Frank de faire avancer différents dossiers qui le mèneront à la vérité entourant l'invasion zombie de Willamette. Le remake se la joue un peu plus soft que le jeu de base, en proposant des sauvegardes automatiques qui n'étaient tout simplement pas là en 2006 : ça a pour effet de retirer pas mal de frustration, mais aussi une certaine forme de tension du titre d'origine, ce qui ne sera pas forcément du goût de ceux qui étaient là en 360.
En dehors de ce sacrifice (salutaire) sur l'autel de l'accessibilité, le scénario de DR reste dans la droite lignée de ce que propose Capcom, avec des personnages décalés, souvent caricaturaux et quelques retournements de situation qui valent tout de même leur pesant de cacahuètes. Mention spéciale aux psychopathes qui trainent dans le centre commercial : ils méritent bien leur nom, et même si leur design retravaillé pourra laisser dubitatif les vieux de la vieille, ils font partie des bons points du jeu (sur le plan narratif, parce que côté combats...).
Zom 100k
Ne laissez pas les trailers bourrés de massacres de zombies vous trompez, Dead Rising est bien plus fin que ce qu'il peut laisser paraitre de prime abord. Le concept de base est pourtant on ne peut plus bourrin : lâché dans un centre commercial géant, Frank peut se servir ce tout ce qui lui passe sous la main pour éclater un max de zombars, que ce soit des boules de bowling, des CD ou encore des caisses enregistreuses... Tout est prétexte au massacre de Z. Une foire d'empoigne clairement encouragée par la progression qui vous récompensera en points d'expérience lorsque votre nombre de victimes dépassera certains seuils.
C'est vraiment jouissif et le nouveau schéma de contrôles moderne de ce remaster luxueux rend les balades dans le mall encore plus savoureuses. Malheureusement, aucun ajustement n'a été fait du côté des psychopathes et leur comportement, toujours aussi hasardeux, vient complètement ruiner ces affrontements marquants. Vraiment dommage, surtout lorsque tout le reste de l'expérience est affinée pour coller aux standards de notre époque. Même l'escorte de survivants, une partie importante du jeu, véritable plaie sur Xbox 360, a été revue et corrigée pour qu'ils puissent mieux suivre les ordres de Frank grâce à une IA revue et corrigée.
Toute la finesse du gameplay va venir de cette limite de temps que nous mentionnions en début de test : vous allez devoir faire des choix cruciaux tout au long de votre partie et il est fort probable que vous loupiez de nombreux éléments de scénario lors de votre première session. Il s'agit donc d'un titre qui a pour vocation à être fait, refait et re-refait si vous tenez à voir tout ce qu'il a à vous proposer : sous ses airs de gros défouloir se cache une expérience qui va mettre votre sens des priorités à l'épreuve. Cela en fait un jeu vraiment à part dans la ludographie de Capcom et donc une raison suffisante de tenter le coup si vous ne l'avez jamais fait et que vous appréciez les jeux de l'éditeur.
Les fleurs du mall
Principal argument de ce Deluxe Remaster, la refonte graphique totale, opérée sur le moteur magique de Capcom, le RE Engine. Capable de tout faire, de Monter Hunter Rise sur Switch à Resident Evil 4 sur les machines de nouvelle génération, le RE Engine est d'une versatilité et d'une efficacité qu'il n'est plus nécessaire de présenter. Il fait évidemment encore des merveilles avec ce "remaster" aux faux airs de remake. Si toute l'enveloppe du jeu est effectivement de très bonne facture, avec des environnements détaillés et des textures haute résolution du plus bel effet, tout est loin d'être parfait.
Certains assets semblent être passés à la moulinette IA avec des traductions incompréhensibles, alors que d'autres éléments du centre commercial ont du mal à se charger. Du détail, certes, mais qui fait tâche dans cette refonte graphique qui reste malgré tout de grande qualité. Allez, on pourra quand même reprendre une bonne cuillère de soupe à la grimace en voyant le nouveau design de certains personnages et psychopathes, bien plus lisses que leur version d'origine.