Alors que des licences cultes de l'éditeur japonais hibernent depuis des années, comme Lost Planet ou Dino Crisis (dont les derniers épisodes sont par ailleurs tout à fait dispensables), Capcom préfère continuer de lancer de nouvelles IP. C'est tout à son honneur, d'autant que celui qui nous intéresse aujourd'hui, Exoprimal, a un concept unique en son genre. Mais est-ce qu'il tient debout ? Ça c'est autre chose...
- Genre : TPS multijoueur
- Date de sortie : 14/07/2023
- Plateforme : PC, PS5, Xbox
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PC
Exo mal pris
Vous faites partie d'une équipe d'élites partie enquêter sur des signaux étranges, mais après le crash de votre vaisseau, vous vous retrouverez aspiré dans une autre dimension peuplée d'autres exosquelettes. Dans cette réalité alternative et factice, vous aurez pour devoir de créer des données de combat satisfaisantes pour Leviathan, l'IA toute puissante à l'origine de ce champ de bataille aux allures de laboratoire géant. Coincé entre les voyages interdimensionnels vers les arènes de Leviathan et sa mission de soldat d'élite, c'est à vous que va revenir la tâche délicate de déjouer les plans de cette intelligence artificielle infernale, capable de faire pleuvoir les dinosaures dans sa réalité créée de toute pièce.
Le scénario d'Exoprimal n'a pas grand intérêt et sa mise en scène donne l'impression que les équipes de Capcom n'ont pas trop su quoi faire avec l'univers qu'ils avaient entre les mains. Entre les cutscenes qui se prennent trop au sérieux, celles qui tentent vaguement de faire de l'humour et l'univers foutraque, on finit par se désintéresser très rapidement de l'histoire du jeu. D'autant que, première mauvaise surprise, il n'y a pas de campagne à proprement parler : vous débloquez les cutscenes simplement en enchainant les parties en multijoueur sur le seul mode complet disponible actuellement (on rappelle que le jeu coûte 60€).
Tirageosaure
Si vous avez eu la chance de participer à l'une des phases de bêta du jeu, c'est triste à dire, mais il est fort probable que vous ayez vu une très grande partie du contenu disponible dans cette version complète de Exoprimal : une dizaine d'exosquelettes, trois cartes qui se battent en duel, 6 variantes d'épreuve finale pour déterminer le vainqueur en PVP et, tout de même, un raid spécial à 10 joueurs contre un ennemi gigantesque. C'est peu et, honnêtement, après 4 heures de jeu vous sentez que le titre de Capcom n'a déjà plus grand chose à offrir, à part l'évolution de vos exosquelettes favoris ou votre progression dans les fameux pass de combat gratuit, ou payant (jeu vendu 60€²). Sur le papier, le gameplay a de quoi séduire : dans des batailles asynchrones à 5 contre 5, vous devez compléter les objectifs de missions plus rapidement que l'équipe adverse afin d'arriver les premiers sur le terrain de l'épreuve finale. En guise "d'ulti" qui peut inverser la vapeur au moment de la phase finale, un joueur sera capable d'activer un module capable de le transformer en dino géant pour aller semer le trouble chez l'équipe d'en face.
Il s'agit donc ni plus ni moins d'une course contre la montre dont la première équipe jouira, au mieux, de plusieurs dizaines de secondes pour accomplir en premier l'objectif final qui va du simple team deathmatch à l'escorte d'objectif, en passant par la collecte d'orbes disséminées dans l'arène. Un concept original, avec des stages entrecoupés de combats contre des hordes de dinosaures qui pleuvent littéralement du ciel, mais rien qui accroche réellement le joueur à sa manette. Plus que les dino, ce sont surtout les exosquelettes les stars du jeu : tank, soutien ou DPS, chaque combinaison est unique et propose des compétences qui demandent un petit temps d'adaptation avant qu'elles soient utilisées de manière optimale. Mais là encore, pour quoi faire finalement ? Maitriser une classe pour concourir sur les 3 mêmes cartes qui se battent en duel pendant des heures ? L'intérêt est vraiment au ras du sol et il n'y a finalement pas grand chose à sauver sur Exoprimal, à part peut-être son concept original et son univers décalé.
L'ère du juracirque
Côté technique on est sur le RE Engine, vous commencez à le connaitre, sa polyvalence n'est plus à prouver. Capable de sortir des modèles et des décors réalistes comme ceux de Resident Evil 4, comme des monstres gigantesques aux animations bluffantes façon Monster Hunter, le tout avec une stabilité qui force le respect : il s'agit de l'un des moteurs propriétaires les plus solides du marché et Exoprimal en est une nouvelle preuve. Qu'il pleuve 50 vélociraptors sur votre trogne en quelques secondes, ou qu'un T-Rex vienne coller un immense boxon dans l'arène, les 60 images par seconde ne bougent pas d'un poil. Sans être un monstre technique, Exoprimal fait le taf et il est même plutôt propre sur lui quand il n'inonde pas l'écran d'effets pyrotechniques accompagnés d'un flou de mouvement bien trop prononcé. Enfin, inutile de compter sur la bande-son pour vous maintenir éveillé, elle est de toute façon couverte 80% du temps par la voix de l'IA, particulièrement ronflante dans sa version française... Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas.