Cela fait déjà 8 ans que le dernier épisode inédit de la série Bayonetta est sorti. et on imagine que le développement de ce troisième opus a été particulièrement complexe pour les équipes, mais cette fois c'est la bonne : Bayonetta 3 s'apprête à squatter les Nintendo Switch des amateurs de beat them up du monde entier. Un jeu très particulier dans lequel on devine les cendres de Scalebound, le projet de cœur de Hideki Kamiya, annulé par Microsoft en 2017.
- Genre : beat them up
- Date de sortie :
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Platinum Games
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€
- Testé sur : Nintendo Switch OLED
Horreur, malheur
Après avoir remis de l'ordre chez les anges dans le premier épisode, puis chez les démons de l'enfer dans la second, la charmante Bayonetta se lance dans une aventure au-delà de l'espace et du temps. Pour sauver le multivers des griffes des homonculus, des êtres verdâtres destructeurs de mondes, notre sorcière bien-aimée va traverser les mondes en compagnie de Viola, une mystérieuse jeune femme venue d'ailleurs. Ensemble, elles traverseront l'Égypte, le Japon et d'autres destinations que nous ne révélerons pas ici, à la recherche de 5 orbes censées rétablir l'ordre dans le multivers. A l'instar des deux jeux précédents Bayonetta 3 ne brille pas par sa densité scénaristique, mais peu importe, il donne un contexte suffisamment épais pour nous faire traverser des zones aux décors variés tout en contant fleurette à des packs d'ennemis de plus en plus violents. On notera tout de même les scènes avec la jeune Viola, bien plus funky que la gracieuse Bayo et surtout bien plus gauche : cela donne lieu à quelques séquences assez drôles tout au long du voyage.
Tata yolo
La formule beat them up de P* Games évolue de manière monstrueuse avec l'arrivée des invocations jouables directement et d'une simple pression de touches. Si la sorcière ne peut plus s'équiper que d'une arme aux mains et aux jambes, elle peut en revanche choisir dans son bestiaire personnel un démon pour l'assister. Comme nous le mentionnions dans notre preview, c'est un élément de gameplay assez déroutant à prendre en compte la première heure de jeu et Gomorrah n'est pas une très bonne démonstration de la puissance du concept, mais une fois en possession de l'araignée, vous vous accommoderez plus facilement de ce qui reste un sacré changement dans la manière d'aborder les combats. En pleine invocation vous devrez quand même faire attention à ce que votre personnage ne soit pas pris pour cible par les petites unités, pendant que vous cassez les grosses avec vos monstres. Ces derniers disposent tous de compétences très variées et il est même possible de déclencher des finisher qui vont faire intervenir les bestioles pour des dégâts colossaux. On va éviter de trop rentrer dans le détail, parce que la découverte de ces invocations fait assurément partie du plaisir de jeu, on va juste se contenter de préciser que c'est du grand n'importe quoi la plupart du temps... Voire peut-être un peu trop parfois, mais nous aurons l'occasion d'y revenir un peu plus tard.
Les segments avec Viola apportent une nouvelle couche de diversité, avec un gameplay unique et lui aussi nécessitant un certain temps d'adaptation avant d'être maitrisé. Alors que l'envoûtement se fait par une esquive bien timée avec Bayonetta, il faudra lever la garde au bon moment avec la nouvelle arrivante. Quant à Chouchou sa mystérieuse invocation, elle prive Viola de son katana et se contrôle toute seule, elle peut néanmoins apparaitre pour terminer un combo avec une pression sur ZL au bon moment comme le reste du bestiaire allié. Deux variations sur le même thème pour un gameplay toujours aussi excellent et ça tombe bien, puisque c'est exactement ce qu'on demande à un beat them up 3D. On se demande par contre pourquoi P* Games a tenu à ouvrir ses environnements à ce point : les objectifs annexes dispersés dans les zones semi-ouvertes ne sont pas très intéressants sur le plan ludique, ils ont davantage tendance à casser le rythme. Mais on garde tout de même les fondamentaux, avec des missions aux objectifs bien salés à nettoyer pour améliorer les statistiques de base de vos personnages.
Enfer et Paradis
Bayonetta 3 se sent clairement à l'étroit sur Nintendo Switch : parvenant rarement à maintenir ses 60 images par seconde, le jeu de Platinum Games donne quand même tout ce qu'il peut pour rester lisible et agréable sur le plan visuel. Parfois ça marche et lorsque les groupes d'ennemis sont restreints à 3 ou 4 unités de petite taille tout roule, mais dès que les grands formats s'en mêlent et que les effets visuels se multiplient, une belle bouillie fluo éclabousse l'écran. Quant à la direction artistique, elle est d'un goût douteux cette fois et on a du mal à se sortir de la tête que P* Games est tout simplement allé trop loin dans le n'importe quoi.
La plupart des designs de monstres homonculus que vous croiserez ont des formes étranges et des points faibles fastidieux à toucher : en gros, une partie du bestiaire n'est pas amusante à combattre. Un sentiment renforcé par une bande-son qui part également dans tous les sens et un thème associé à Bayonetta bien moins marquant que dans les deux jeux précédents. Bayo 3 reste malgré tout un excellent beat them up et ce qui se fait de mieux dans le genre, seulement impossible de ne pas penser à ce qu'il aurait pu donner sur un hardware moins modeste que celui de la machine hybride de Nintendo.