Il n'est pas facile de se démarquer dans le monde des jeux de tirs à la première personne, vu le nombre de titres populaires sortis dans le genre ces dernières décennies. Des poids lourds squattent les différents créneaux depuis des années, mais l’innovation arrive de Suède avec Metal: Hellsinger.
- Genre : FPS, Jeu de rythme
- Date de sortie : 15 septembre 2022
- Plateforme : PC, Xbox Series, PS5
- Développeur : The Outsiders
- Éditeur : Funcom
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PC
Metal of horror
L'histoire de Metal: Hellsinger est assez classique et simple dans son déroulement : une démone privée de sa voix est emprisonnée au fond des enfers, et un beau jour, elle se décide à en sortir en tuant tout ce qui lui fait obstacle. Le reste se limite aux efforts du Juge, la grande méchante locale, afin de l'arrêter. Ces événements sont à chaque fois accompagnés par des scènes partiellement animées, ainsi qu'un narrateur, qui donne cependant l'impression d'être redondant. Laisser les paroles des chansons et les images raconter l'histoire d'une manière un peu cryptique, comme dans un clip musical, aurait certainement été plus dans le ton du jeu.
Mais ce n'est qu'un détail, et Metal: Hellsinger ne fait clairement pas partie de ces jeux auxquels on joue pour leur écriture, mais plutôt pour leur musique et leur gameplay, et de ce côté-là, il y a de bonnes choses à dire. Sans personnellement être un grand fan de metal, il faut tout de même admettre que la bande-son est de grande qualité, et qu'elle accompagne parfaitement l'action. La première chose que demande Metal: Hellsinger est de calibrer le temps de réponse du joueur aux battements de la musique, ainsi qu'aux signaux visuels, afin de mesurer la latence, et d'en tenir compte lorsque l'action commence. C'est bien vu, mais on peut regretter la pauvreté des options dans ce domaine, et il est parfois très difficile d'observer les indicateurs dans le feu de l'action. Pouvoir augmenter leur taille aurait été appréciable. Chaque royaume infernal dispose de son propre morceau de musique, avec un rythme plus ou moins rapide, à suivre avec ses actions.
Dum-Dum
Les bases du gameplay sont assez similaires à celles de Doom Eternal, avec un personnage très rapide et agile, doté de plusieurs dash, et même d'un double saut sous la forme du vol. Les armes sont bien distinctes, puissantes et faciles à utiliser, sans avoir à gérer les réserves de munitions, et lorsqu’un ennemi est affaibli, on peut tout simplement l'exécuter à distance afin de régénérer de la vie. Une différence notable est que l'exploration est ici inexistante, il n'y a pas de secrets, chaque enfer est composé d'un unique couloir découpé en une série d'arènes à la topographie variée, dans lesquelles il faut éliminer toutes les vagues d'ennemis, jusqu'à atteindre le boss qu'il faut éliminer.
Même s'il s'inspire des jeux de rythme, Metal: Hellsinger n'en demande pas non plus trop au joueur. Il n'est pas demandé d'effectuer des combinaisons complexes de touches sur une partition, il suffit de suivre le tempo, typiquement en attaquant en rythme. Une attaque effectuée au bon moment inflige plus de dégâts, et elle est même critique si votre timing est parfait. Suivre continuellement le rythme va remplir la jauge de fureur, ce qui va multiplier les dégâts jusqu'à 16 fois. Autant dire que suivre le rythme est absolument vital pour progresser, et avec la fureur maximale, les hordes d'ennemis vont fondre comme des boules de neige en enfer. C'est d'autant plus jouissif que la musique évolue avec le multiplicateur, au début assez simple, elle ajoute des instruments au fur et à mesure, et une fois au maximum, on peut entendre les paroles. Pour exécuter un ennemi, il faut aussi le faire en rythme, et idéalement, il en va de même pour le rechargement des armes et l'utilisation des capacités ultimes. Appuyer sur la bonne touche en rythme lors du rechargement automatique va le terminer instantanément.
Bullet Hell
Le jeu est plutôt tolérant, et à moins d'encaisser beaucoup de dégâts ou de rater souvent sa cible, il n'est pas trop difficile de maintenir un multiplicateur entre 8 et 16, même en étant mauvais aux jeux de rythme, puisque le tempo est régulier. On finit par se caser dessus, et par réussir à attaquer au bon moment sans trop y faire attention. Il faut dire qu'il n'est pas facile d'y faire attention durant les phases de combat, puisque les ennemis sont nombreux et agressifs. Ce qui fait la différence pour les joueurs qui se débrouillent un minimum, c'est la série rythmique, qui indique combien d'ennemis vous avez touchés sans subir de dégâts ni rater le rythme avec vos attaques. Autant dire que c'est une autre paire de manches de le maintenir à un niveau élevé quand on attaque des centaines de fois en essayant de survivre. Il apporte aussi des bénéfices, comme des exécutions explosives ou une barre de capacité ultime qui se charge plus rapidement, mais c'est bien moins drastique que la fureur du multiplicateur.
On prend donc assez rapidement le gameplay en main, et le jeu donne régulièrement de nouveaux éléments afin d'éviter de s'en lasser trop rapidement, que ce soit de nouvelles armes, de nouveaux ennemis, ou de nouveaux morceaux. Ce qui ne change pas trop en revanche, ce sont les boss. Il y a huit enfers, et les sept premiers ont exactement le même ennemi final, ce qui lasse rapidement. Ils ont tous exactement la même tête, et ils demandent presque toujours d'adopter la même stratégie pour les vaincre. Ces boss lancent rapidement des déluges de projectiles et d'ennemis qu'il faut éviter afin de conserver ses multiplicateurs, ce qui est loin d'être simple. L'environnement change radicalement à chaque fois, et les patterns de ses attaques vont en se complexifiant au fil de l'aventure, mais c'est tout de même dommage d'avoir attendu le dernier boss pour proposer quelque chose d'autre.
Setting the score
Vu la structure linéaire de Metal: Hellrising, vous ne serez probablement pas surpris d'apprendre qu'il est vite terminé. Il nous a fallu moins de cinq heures pour finir l'histoire principale, qui n'est heureusement pas la seule activité disponible. Il est possible d'ajouter quelques heures de durée de vie en prenant le temps de réaliser les trois défis débloqués après chaque niveau. Le principe est toujours le même : tuer des démons dans une arène avec des paramètres spéciaux, par exemple en interdisant les soins, ou en ne comptant que les ennemis tués en rythme, avec une limite de temps assez sévère à respecter. Terminer un défi débloque une rune pour améliorer son personnage. Cela comprend des bonus de dégâts, des chargeurs plus importants, ou un peu d'assistance afin de gonfler vos multiplicateurs de score.
En effet, comme dans les jeux de rythme, le score est important dans Metal: Hellsinger. Chaque fois que vous terminez un enfer, vous êtes jugés sur de nombreux paramètres, comme le temps, le maintient du rythme, les dégâts encaissés et autres, afin de déterminer votre score, qui est intégré au classement mondial. Sans être révolutionnaire, cela a le mérite de donner des raisons de refaire les niveaux et de peaufiner leur exécution, même si ce n'est clairement pas quelque chose qui va parler à tout le monde. Pour ces derniers, l'aventure Metal: Hellsinger risque d'être extrêmement brève. Si vous avez des doutes, il convient de signaler qu'une démo gratuite de Metal: Hellsinger est disponible sur les différentes plateformes. C'est de très loin la meilleure option pour découvrir le gameplay par vous-même, et déterminer si vous avez suffisamment le rythme dans le sang, pour investir votre argent et votre temps dans cette aventure.
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