Koei tecmo unissent une nouvelle fois leurs forces pour apporter à la Switch une préquelle aux événements de Zelda Breath of the Wild, grâce à un musou développé, comme d'habitude, par le prolifique studio Omega Force.
- Genre : Beat Them Up
- Date de sortie : 20/11/2020
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Omega Force
- Éditeur : Koei Tecmo
- Prix : 49,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : Nintendo Switch
Une histoire plutôt Ganon
Ce second Hyrule Warriors prend place 100 ans avant les événements de Zelda Breath of the Wild, alors que les forces du mal commencent à se rassembler pour prendre le contrôle du château du Royaume. Alors que la situation est prête à tourner au vinaigre, le Roi envoie ses meilleures unités, Link et sa fille Zelda, à la recherche de puissants alliés nommés les champions, capables de prendre le contrôle des créatures divines. Sur le papier, ce postulat de départ a tout pour plaire aux amateurs du monde ouvert qui a fait les beaux jours du lancement de la Nintendo Switch, avec un contexte guerrier qui donne clairement envie d'être connu. On entrera pas dans le domaine du spoiler, mais disons que la conclusion de toute cette histoire est pour le moins "dramatique", les développeurs avaient donc finalement un bout de lore assez important à exploiter avec l'ère du fléau.
Malheureusement le scénario est complètement secondaire, et si de base on aurait rien dit pour un musou, rappelons que le jeu nous ait présenté comme une préquelle à Breath of the Wild, c'est finalement là que le bat blesse : entre les antagonistes sans charisme et la version française au doublage limité (la même voix pour deux personnages qui se parlent régulièrement, ça passe moyen), la déception est grande et l'ensemble beaucoup trop simpliste pour provoquer quoi que ce soit chez le joueur. C'est dommage, la matière était là, mais elle n'a tout simplement pas été exploitée correctement.
Bagarre du nord
Si c'est le nom Zelda Breath of the Wild et la jaquette qui va vous faire craquer pour le jeu, il faut tout de même que vous sachiez à quoi vous attendre. Avec l'ère du fléau, nous sommes sur du beat them up de masse, plus communément appelé musou : un genre de jeu très bourrin, mais aussi extrêmement répétitif à moyen terme. On accuse souvent, à tort, de n'être que du button mashing, ça serait cependant oublier la partie "stratégique" de ces jeux, qui demandent de contrôler ses forces armées dirigées par plusieurs capitaines charismatiques pour remporter la bataille. Mais Hyrule Warriors fait un peu voler tout ça en éclat et ne propose pas franchement d'aspect de placement de troupes aussi poussé que dans un Fire Emblem Heroes par exemple. On peut bien donner l'ordre à tel ou tel personnage de son groupe d'aller à un point précis de la carte, mais c'est surtout pour pouvoir se "téléporter" en en prenant le contrôle à la volée pour passer d'un objectif à un autre. C'est très limité et le fait que le design des cartes ne soit pas forcément de très bonne qualité n'aide en rien le plaisir de jeu. Le titre garde tout de même les forces intrinsèques du système de combat des musou, pour un résultat particulièrement bourrin, jouissif et exploitant une galerie de personnages aux movesets inventifs et variés. C'est l'élément principal qui fait que, malgré toutes ses erreurs, Hyrule Warriors 2 reste une aventure agréable à parcourir, à l'exception de ces phases en créatures divines, particulièrement ratées, mais on vous en laisse la "surprise".
On notera tout de même l'intégration de nombreuses mécaniques de BOTW au gameplay, comme les baguettes élémentaires ou les différents outils de la tablette Sheikah, servant à contrer plus efficacement certains ennemis. Cela apporte un peu d'épaisseur aux affrontements contre les unités les plus balaises, mais rien qui ne mérite de se relever la nuit non plus. Entre deux batailles, le système de progression ouvre la carte du jeu et place plusieurs points à déverrouiller grâce aux composants que vous ramasserez au cours de votre épopée. Cela donne également accès à des batailles secondaires axées sur des défis particuliers, réussis, eux, pour le coup. Une fois le bout du voyage atteint, une sensation douce-amère reste en bouche : on s'est bien amusé, mais on en aurait voulu tellement, tellement plus... Le contenu fait lui aussi défaut à cette ère du fléau, bien trop courte pour être mémorable.
Ça roule Warriors
Reprenant à son compte la direction artistique pastel de BOTW, l'Ère du Fléau ramène avec lui les problèmes de framerate de son modèle, et pas qu'un peu. la barre descend régulièrement sous les 25 images par seconde, quant au jeu à 2 en écran splitté, on ne vous en parle même pas, c'est une catastrophe quasiment injouable 75% du temps : dès que le champ de bataille est un peu trop chargé, c'est la dégringolade assurée, à fortiori quand vous avez la bonne idée de déclencher l'attaque spéciale de votre héros. Forcément, le plaisir de jeu se prend une grosse manchette derrière la nuque : faire voler des centaines d'ennemis est beaucoup moins amusant lorsque l'on sait que ça va se finir dans un bain de saccades. A part les environnements repris du jeu de base et les différents personnages emblématiques aux animations de combat réussies, la partie visuelle de ce nouvel HW est particulièrement médiocre, une vraie déception là aussi : ça commence à faire beaucoup.