Alors qu'il était initialement prévu pour l'automne 2019, The Walking Dead Onslaught sort donc avec un an de retard et s'est du coup fait devancer par The Walking Dead - Saints & Sinners de Skydance Interactive dans le petit monde des déclinaisons en réalité virtuelle de la juteuse licence de AMC issue des comics de Robert Kirkman. Et comme son prédécesseur, le jeu de Survios (Creed: Rise to Glory, Raw Data, Sprint Vector, Battlewake, ...) est lui aussi produit sous licence officielle. Le studio californien a en revanche cherché à se rapprocher davantage de l’œuvre originale en nous chargeant de la reconstruction d'Alexandria aux côtés de Rick Grimes (Andrew Lincoln) et Daryl Dixon (Norman Reedus) bien entendu, mais aussi Michonne Hawthorne (Danai Gurira) et Carol Peletier (Melissa McBride). Tout un programme que nous allons nous empresser de vous décortiquer.
- Genre : action apocalyptique
- Date de sortie : 29 septembre 2020
- Plateforme : Oculus Rift, HTC Vive, Valve Index, WMR, PSVR
- Développeur : Survios
- Éditeur : Survios
- Prix : 24,99€ sur PC (Steam) et 34,99€ sur PSVR, disponible sur Amazon
- Testé sur : Oculus Rift
De la difficulté à tenir ses promesses en pleine apocalypse
Tout commence avec la disparition de Daryl que Rick vient de retrouver juste avant qu'il se blesse à la jambe après qu'un pont se soit écroulé sous son poids. En contact radio avec Eugene Porter, tous deux rallient alors Alexandria où ils retrouvent Michonne et Carol. Rick est furieux, car son objectif majeur est de faire croître et de protéger la colonie, et Daryl lui avait promis de lui prêter main forte dans ce sens. Seulement voilà, il a également fait une promesse à une autre personne rencontrée au cours de ces deux jours où il n'a donné aucune nouvelle.
C'est assis autour d'un feu de camp qu'il va raconter son périple à Rick et chercher à le convaincre du bien-fondé de sa démarche. Alors qu'il était parti en mission de ravitaillement afin de rapporter les ressources nécessaires à la reconstruction d'Alexandria, qui porte les séquelles de la guerre désormais achevée contre les Sauveurs, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Suite à un accident, il s'est retrouvé seul, sans arme et sans véhicule et a dû chercher un moyen de survivre et de rentrer.
Il a justement croisé un véhicule pouvant lui venir en aide, mais son chauffeur lui a demandé de d'abord retrouver une certaine Daisy et de la lui ramener. Il découvre alors un massacre ayant été a priori opéré à White Oak par un groupuscule se faisant appeler Gold 99. Malgré les risques et le fait que la fille de la voiture de police ait cherché à le tuer lorsqu'il a voulu la rencontrer, il accepte de lui venir en aide, ce que Rick a bien du mal à comprendre.
Pourquoi, au vu des circonstances, faire une chose pareille alors qu'il n'a en plus aucune certitude que ladite Daisy soit encore en vie et qu'il risque d'y rester, portant de fait préjudice à Alexandria ? Pour survivre et donner un espoir aux générations futures, Rick est prêt à faire des sacrifices, mais Daryl ne peut s'empêcher de secourir son prochain, quel qu'en soit le prix à payer.
Daisy sait se faire désirer
Survios a donc finalement décidé de se concentrer sur l'aventure solo de son titre et a laissé de côté l'aspect multijoueur coopératif qu'il avait initialement envisagé. Il fait la part belle aux combats à travers les missions de l'histoire principale, mais aussi les missions de charognards désignant les virées hors des remparts d'Alexandria pour aller récolter des ressources (nourriture, armes, matériel de construction et autres demandes spéciales comme un talkie-walkie, un kit de soin, des éléments de radio, un masque gaz, ...).
Du point de vue combat, il y a de quoi faire face aux marcheurs qui peuplent les lieux. Afin de faciliter la tâche aux plus sensibles au mal des transport, différentes options de rotation plus ou moins fluides sont proposées, de même pour ce qui est de la locomotion qui peut se faire au stick, au bras ou par téléportation pour ceux qui préfèrent. On nous demande également de choisir la main directrice pour les armes, l'autre main servant à attraper les objets de récolte à distance ou à maintenir les morts-vivants pour leur planter par exemple un couteau dans la tête. Il est également possible de leur mettre une balle dans la tête, bien sûr, ainsi que de les pousser les uns sur les autres ou de les frapper pour s'en défaire, la tête étant une cible privilégiée.
Pour ce qui est des armes, le titre nous en offre au total 24, dont bien entendu l'arbalète silencieuse de Daryl, mais aussi le revolver de Rick et le sabre de Michonne. Il y a des armes destinées au corps-à-corps (machette, couteau, hache de pompier, marteau, couperet de boucher, labrys, knuckle knife, batte de baseball), comme des armes pour le combat à distance (pistolet, fusil, pistolet lourd, pistolet-mitrailleur, mitrailleuse, fusil à pompe), sans parler de celles que l'on peut trouver sur le terrain (clé à molette géante, pied de biche, hachette, pelle, ...). La plupart peuvent être saisies à deux mains pour plus de maîtrise, le problème étant que la deuxième main a ensuite bien du mal à se détacher pour saisir autre chose, ce qui est assez déstabilisant. La manipulation se veut en tout cas réaliste, avec un rechargement manuel. Le résultat est en effet plutôt convainquant.
Malgré quelques effets de clipping, quelques bugs d'affichage épars et des bras qui prennent parfois des positions un peu étranges, les graphismes, sans être exceptionnels, font leur travail correctement, la scène de nuit est même plutôt bien réussie. Mais les zombies se ressemblent tous assez vite et, hormis les policiers casqués ou les revenants couverts de pics, cela manque un peu de diversité. Notons d'ailleurs qu'il n'y a pas vraiment d'adversaires humains. Même sur le camp, tous les individus que l'on rallie à notre cause se limitent à une photo diffusée en fin de mission comme récompense de notre excursion alors que l'on ne les a jamais croisés. Seuls les 4 héros de la série, que l'on reconnaît très bien, sont donc réellement présents. Nous déplorerons seulement leur aspect "courts sur pattes" assez étrange. Quant au niveau sonore, la musique met bien dans l'ambiance et les doublages sont de bonne facture, mais uniquement en anglais, tout comme les sous-titres.
Come on people, what the hell (Daryl Dixon)
Autre regret majeur, il est impossible de se déplacer dans Alexandria, notre zone d'évolution se limitant aux 6 points de gestion : le feu camp où se trouve Daryl pour lancer les missions histoire, le tableau de la communauté où l'on peut lire des lettres et récolter les récompenses des demandes auxquelles on a répondu, la table à dessin où l'on peut lancer les constructions et les uprgrader, la carte de charognard où nous attend Michonne pour les missions ad hoc, l'armurerie pour upgrader les armes et choisir les 4 avec lesquelles partir en mission (sauf pour l'histoire où elles sont imposées) et le van qui nous emmène en mission charognard après avoir choisi le personnage que l'on désir incarner pour cela. Ce choix n'a toutefois qu'une importance cosmétique pour ce qui du corps et de la voix. Alexandria n'est donc qu'un simple hub.
Les missions charognards consistent à piller une zone en un temps imparti au milieu des zombies avant que le van ne vienne nous récupérer en un point variable, ou à passer d'un point A à un point B en récoltant un maximum de ressources dans les bâtisses alentours, y compris les arrière-cours, les étages et les sous-sols, alors qu'une horde avance invariablement. Il faut donc sans cesse faire le choix entre essayer de récupérer le plus de choses ou avancer pour fuir la horde. Cette dernière n'est malheureusement représentée que par un nuage rouge et tous les environnements proposés se ressemblent plus ou moins. Le principe très stressant de ces expéditions est pourtant efficace avec des revenants qui apparaissent partout et sont sans cesse plus nombreux. Dommage, surtout qu'il faudra refaire la plupart d'entre elles pour récolter suffisamment de ressources et ramener assez de monde à Alexandria pour débloquer les missions suivantes.
Les combats, avec démembrements et décapitations ou autres explosions de têtes, sont par contre toujours efficaces, et même jubilatoires quand on est encerclé ou acculé par tout un groupe de marcheurs, on parvient malgré tout à s'en défaire en faisant gicler le sang dans tous les sens. Il est toutefois regrettable que les cadavres disparaissent rapidement, surtout lorsqu'ils le font avec les carreaux de l’arbalète que l'on ne peut alors plus récupérer. Cela n'est pas très pratique et nuit à l’immersion. Il n'aurait pas non plus été désagréable de se pavaner sur un tas de cadavres après un rude combat. Il manque aussi un indicateur de santé, la valeur de celle-ci ne s'affichant que lorsque l'on subit des dégâts ou que l'on se soigne. Au-delà de la récolte de ressources, il faut en effet aussi explorer le moindre recoin pour trouver de quoi se soigner et des munitions pour tenir sur la durée.
Reconstruire la ville et améliorer les bâtiments grâce au matériel de construction ramené des expéditions et aux travailleurs venus peupler les rangs de la communauté permet d'obtenir différents bonus pour les missions. Le hall de la ville offre plus de santé, l'entrepôt plus de nourriture ramenée, la clinique de meilleurs soins, la forge plus de munitions et le moulin plus de matériel de construction. Terminons en précisant que le chemin à suivre dans les missions est systématiquement balisé et que cela donne tout de même parfois un effet de couloir. Enfin, la durée de vie du titre, toutes missions confondues (et obligatoirement en partie répétées pour les missions charognards), dont 7 pour l'histoire, est correcte, d'autant plus que chaque mission peut être rejouée notamment en changeant à volonté le niveau de difficulté (novice, survivant ou vétéran) dont dépend directement l'importance des ressources récupérables.
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