Sorti en 2007 sur PC, Crysis premier du nom est surtout connu aujourd'hui parce qu'il était extrêmement gourmand en ressources matérielles. On trouve encore de nombreux memes à ce sujet un peu partout sur le net. Sans avoir été encensé, le jeu avait tout de même récolté de bonnes critiques sur son gameplay dynamique et ses graphismes. Son scénario nanardesque et ses personnages caricaturaux avaient été, eux, relégués au second plan.
Après avoir été porté sur consoles Xbox 360 et PS3 en 2011, voici que Crysis nous revient sur toutes les plateformes actuelles dans une version dite remasterisée. Nous avons pu tester la version PS4 ; retrouvez notre avis ci-après.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 18 septembre 2020
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch
- Développeur : Crytek
- Éditeur : Crytek
- Prix : 29,99€ sur le PS Store
- Testé sur : PS4 "classique"
Le scénario de Crysis pourrait figurer en bonne place des scénarii les plus succincts du monde vidéoludique. Vous incarnez Nomad, un soldat envoyé avec son escadre sur une île de laquelle est parti le SOS d'un archéologue. Ce dernier, le Dr Rosenthal, a déclaré avoir trouvé quelque chose qui pouvait changer le monde alors que l'île se faisait envahir et occuper par des forces armées de la Corée du Nord. Votre mission, si vous l'acceptez, consiste à libérer le Dr Rosenthal et son équipe tout en sécurisant sa trouvaille. Vous serez alors confronté à des créatures mi-aliens mi-robots en plus des soldats nord-coréens. Voilà. On pourrait y retrouver des liens avec Halo, voire avec Predator de John McTiernan (papa de Piège de Cristal entre autres) avec Arnold Schwarzenegger. Un cadre idyllique, des ennemis identifiés, des ennemis inconnus et surpuissants, tous les ingrédients pour une bonne mayonnaise Z sont rassemblés. C'est en effet ce à quoi on a droit. Et tous les poncifs du genre ne nous sont pas épargnés. En tête, les personnages dont les curseurs de la caricature ont été poussé à fond : voix "viriles", gros muscles, propos et gestuelle machistes (la synchronisation labiale est à la ramasse d'ailleurs), etc. Bref, on assiste à un vrai concours de la plus grosse b***.
Que l'on ait fait ou pas, comme votre serviteur, le jeu d'origine, on ne s'attarde de toute façon pas sur l'histoire puisque le jeu vous jette pour ainsi dire directement dans l'action. Et on constate immédiatement le premier problème de Crysis Remastered : ses graphismes franchement pas au niveau actuel. Honnêtement, on ne sait pas s'ils rivaliseraient avec ceux d'un GTA V sur PS3, pourtant sorti en 2013, rappelons le. Crytek a annoncé avoir concocté sa remasterisation grâce au CryEngine 5 ; on a peine à le croire tellement on voit des défauts partout. Ça scintille, ça pixelise, ça manque de détails... Pour distinguer les ennemis, heureusement que nous disposons de jumelles parce qu'à 200m, on ne les voit pas. Eux par contre, oui. Mais on y reviendra.
Deuxième écueil juste après les graphismes, la maniabilité du perso. Il doit peser lourd le Nanosuit ! Parce qu'au lieu de diriger un bonhomme, on a davantage l'impression de devoir gérer un 33 tonnes sans direction assistée. Le gameplay de Crysis n'a clairement pas été pensé pour une utilisation via une manette de jeu. Les déplacements sont laborieux et la visée, d'une frustrante lenteur. On en vient à vite oublier le corps à corps tellement les ennemis bondissent de droite à gauche tel des lapins cocaïnomanes pendant que l'on tente vainement de les toucher. Et on finit invariablement mort.
Pour finir au rayon de "ce qui ne va pas", nous avons constaté de fortes chutes de framerate, insupportables sur consoles, notamment lorsque l'action se débride à l'écran ou à chaque sauvegarde automatique.
Heureusement, Crysis Remastered n'est pas dénué de qualités. Mais force est de reconnaître que ces dernières sont celles qui faisaient la qualité du jeu de 2007 et que cette nouvelle version n'apporte rien de supplémentaire. Ainsi, une fois que l'on a fait abstraction du fait que l'on joue en fait au jeu d'origine, on s'amuse rapidement. Le monde est plutôt ouvert et permet de choisir comment on souhaite l'aborder, on s'infiltre ou on fonce dans le tas. Pour ce faire, on privilégiera davantage telle ou telle optimisation du Nanosuit. La tenue de Nomad intègre ainsi un HUB contenant les informations de santé, des armes et une carte de la zone. Elle possède surtout des fonctions permettant à notre soldat d'améliorer ses capacités. Elle peut par exemple le rendre invisible, le doter d'une armure et encore lui permettre de courir au triple de la vitesse de base. Ça surprend d'ailleurs la première fois tellement le gap est énorme entre la vitesse classique et la super-vitesse. Ces fonctions consomment de l'énergie et sont soumises à un système de recharge après utilisation : il va falloir attendre que la jauge se remplisse avant de pouvoir à nouveau en activer une.
Crysis permet aussi de customiser les armes de Nomad "à la volée". Sans pause, on peut ainsi les équiper d'un silencieux ou changer le mode coup-par-coup en mode rafale. Ce point ajoute une touche de réalisme et de dynamisme au gameplay. De plus, comme dans tout bon FPS, il est possible de ramasser et d'utiliser les armes des ennemis tués, de quoi essayer et choisir ses outils létaux favoris. Ces derniers ne seront pas de trop pour affronter les nombreux adversaires. Ceux-ci sont d'ailleurs doté d'une très bonne IA. Ils se dispersent, vous encerclent, se mettent à l'abri ou encore donnent l'alerte. Ce serait parfait s'ils ne semblaient pas dotés de supers-pouvoirs leur permettant de vous détecter même à très longue distance et vous dégommer sans jamais faillir. Sont forts les nord-coréens !
Même en difficulté Normale, le challenge peut être parfois élevé et les morts nombreuses. À ce sujet, Crysis Remastered propose 4 niveaux de difficulté, de quoi sélectionner la taille des auréoles de sueur qui se formeront sous vos aisselles durant les 8h environ que vous prendra l'aventure. Côté technique, le jeu possède divers paramètres réglables comme la présence ou non de sang à l'écran, l'activation du mode HDR, la langue et la sensibilité de la manette.
Malgré une durée de vie plutôt courte, Crysis Remastered se parcourt tambours battants, en ligne droite ou en vidant la carte selon ce que vous souhaitez, au rythme des éliminations. On avance sans réellement se poser de questions quant au pourquoi des choses, découvrant les nouveaux ennemis et les nouveaux décors. Au final, on se sera bien amusé, sans plus, en croyant avoir (re-)jouer au jeu de 2007.
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