Avec le tout récent déploiement d'Assassin's Creed Shadows plusieurs vétérans de l'industrie vidéoludique se sont exprimés afin de faire connaître leurs craintes quant à l'avenir de celle-ci. Parmi eux c'est notamment l'un des développeurs de Bethesda Studios ayant oeuvre entre autres au développement de Fallout 76 qui s'est relativement agacé d'une tendance qu'il considère à demi-mots comme dangereuse pour l'avenir, y compris pour certains titres majeurs tel que The Elder Scrolls VI.
La tendance au harcèlement des studios de jeu vidéo : rien de neuf sous le soleil ?
Alors que le développement du très attendu The Elder Scrolls VI suit son cours et devrait continuer sur cette lancée pendant un petit bout de temps encore, son déploiement n'étant pas prévu avant 2026 au plus tôt, Bethesda Studios, le studio aux commandes de cet ambitieux projet, a déjà émis quelques craintes quant à la réception de ce jeu, mais pas que. Enfin presque... puisque c'est en réalité Nate Purkeypile, l'un des développeurs ayant œuvré à la création de Fallout 76 et présent dans l'industrie vidéoludique depuis une vingtaine d'années qui s'est exprimé sans trop de retenue.
C'est durant une conversation à la Game Developer Conference qui s'est tenue du 17 au 21 mars 2025 que ce développeur a évoqué la réception de Fallout 76 par le public (qui n'a pour rappel pas été des meilleures). Et si pour lui cet opus était "loin de mériter des tonnes d'applaudissements à sa sortie", il demeure que le harcèlement qu'ont subi certains salariés du studio dans la foulée de la part de certaines "pommes pourries" était tout à fait injustifié (comme tout harcèlement, quel qu'il soit).
Cette déclaration intervient dans un contexte très précis puisque récemment Ubisoft révélait notamment auprès de BFMTV avoir pris des mesures dans l'optique de protéger ses salariés en vue d'une vague de harcèlement post-déploiement de son dernier jeu en date, Assassin's Creed Shadows, paru le jeudi 20 mars 2025. Et quand bien même le jeu serait acclamé par une bonne partie de celles et ceux lui ayant laissé sa chance, les tensions seraient tellement énormes entre la communauté et le studio français que ce dernier aurait anticipé. Une terreur palpable semble ainsi régner ces derniers mois parmi les développeurs de jeux, et si cela donnera une impression de toute-puissance à certains internautes, cela en inquiète déjà beaucoup d'autres.
The Elder Scrolls 6, déjà condamné à la justice des réseaux sociaux ?
Cette tendance à la virulence extrême n'aura donc pas tardé à faire réagir et même inquiéter d'autres studios, comme Bethesda, qui s'interrogent sur le devenir de cette industrie à une ère où la violence semble être à son paroxysme quel que soit la qualité du jeu déployé, ses conditions de développement, et tout un tas d'autres facteurs qui, qu'on se le dise, ne justifieront de toute façon jamais que l'on s'en prenne directement à qui que ce soit de la sorte.
Et Nate Purkeypile ne cible pas seulement les excités du clavier de X ou de Reddit dans sa déclaration, puisqu'il précisait son propos en supposant que "même si The Elder Scrolls VI est génial on aura tout de même droit à ces vidéos YouTube qui durent plusieurs heures ainsi que des menaces de mort". Quoiqu'il arrive ce vétéran de Bethesda Studios estime qu'Internet se montrera une fois encore exécrable à l'égard du prochain "gros jeu" sur lequel ses collègues travaillent et qu'ils seront "traités comme s'ils maltraitaient des bébés phoques". Cela vaut d'ailleurs pour tous les jeux en réalité, mais plus les attentes sont grandes, plus la violence infligée a des risques d'atteindre des sommets.
Et on ne peut pas vraiment dire que Purkeypile ait vraiment tort en la matière. Parce que si l'on peut naturellement s'interroger sur les conditions de développement de certains jeux, mais aussi sur la piètre qualité proposée aux joueuses et joueurs dans certains cas, Mark Darrah, un ancien développeur de BioWare, rappelait peu après le déploiement de Dragon Age: The Veilguard le mois dernier que "même si vous dépensez de l'argent pour un jeu cela ne vous donne pas le droit de faire preuve de cruauté à l'égard d'étrangers" (ni même de gens que vous connaissez, précisons-le). On peut discuter, critiquer, boycott même dans les cas les plus extrêmes, mais jamais faire preuve de violence quelle qu'elle soit.
Les opinions deviendraient ainsi tellement tranchées et binaires année après année que peu importe le jeu déployé il serait de toute façon soumis à une forme de procès populaire d'une extrême violence dont les victimes directes seraient les développeurs qui ont travaillé dessus, quand bien même ils n'ont souvent pas vraiment de pouvoir sur les décisions prises dans le processus de développement des jeux. Et si cela peut sembler inquiétant, la tendance n'est malheureusement pas en faveur d'une accalmie prochaine.
Assassin's Creed Shadows est enfin disponible dans le monde entier ! Ubisoft semble avoir tout prévu pour la sortie de son nouveau AAA, même un plan anti-harcèlement pour protéger ses employés. On vous dit tout sur cette stratégie !
