L'histoire des droits de l'œuvre de Tolkien est longue et complexe, mais, pour faire simple il faut savoir qu'après plusieurs changements de "propriétaires", c'est New Line Cinema qui a acquis les droits de développement du Seigneur des anneaux et du Hobbit de Miramax, et qui a initié la production des films de Peter Jackson.
Curieusement, le mastodonte Disney n'a été que brièvement impliqué dans cet univers, que beaucoup convoitaient. La raison derrière cette situation est en vérité très simple.
Tolkien détestait Disney
En 1969, Tolkien cède pour la première fois les droits du Hobbit et du Seigneur des anneaux à United Artists, droit cédés par la suite à The Saul Zaentz Company (maintenant appelée Middle-earth Enterprises). Il faudra attendre 1977 et le film d'animation Le Hobbit pour connaître la toute première adaptation de son œuvre, adaptation diffusée à l'époque sur NBC. Le premier film, d'animation une fois de plus, mais destiné aux salles obscures cette fois-ci, arrive un an plus tard et s'attarde sur la première moitié du roman Le Seigneur des anneaux.
Au final, depuis la cession de ses droits, nous avons eu le droit à 10 films inspirés de l'univers de Tolkien (nous ne prenons pas en compte la série Les Anneaux de Pouvoir ou les futurs projets). Étrangement, Disney n'a jamais été impliqué, du moins, pas directement. La raison est simple, Tolkien n'aimait pas l'entreprise, ni son dirigeant de l'époque, le célèbre Walt Disney. Un désamour qu'il a notamment expliqué dans une lettre de 1964 qu'il a écrite à un fan.
L'aversion profonde de Tolkien envers Disney est née en 1937 avec la sortie du film d'animation Blanche-Neige et les sept nains. Dans des correspondances avec son ami et écrivain C.S. Lewis (Le Monde de Narnia), il exprime tout le dégoût qu'il a pour le film, et notamment la représentation des nains, aux antipodes de sa propre vision, et qu'il trouvait méprisante. Un avis grandement partagé par son ami.
Lewis ne s'est pas arrêté là et a ensuite qualifié le design de la méchante reine de peu original et a décrit les nains comme ayant des "visages bouffis, ivres et de comédie de bas étage".
Une collaboration impossible
Forcément, lorsqu'est venu le moment de céder les droits de son œuvre, Tolkien a immédiatement écarté Disney de la liste. Il s'est même directement adressé à l'entreprise dans une lettre : "Il serait peut-être judicieux de laisser les Américains faire ce qu'ils veulent, dans la mesure du possible... d'opposer leur veto à tout ce qui vient des studios Disney ou qui est influencé par eux (j'éprouve une aversion profonde pour tout leur travail)"
Les droits des œuvres de Tolkien, regroupés sous le nom Entreprises de la Terre du Milieu, appartiennent depuis 2022 à Embracer Group, un géant du jeu vidéo suédois qui détient aussi les droits d'exploitation en jeu vidéo des licences Tomb Raider, Deus Ex, ou encore Borderlands. Une entreprise controversée après avoir acheté de nombreux studios puis les avoir fermés.
La mauvaise nouvelle est tombée il y a quelques jours seulement : Fable est repoussé jusqu'en 2026 ! Cela a déçu beaucoup de fans, mais les joueurs PS5 auront peut-être droit à un léger lot de consolation.
