Dans les années 90, les jeux vidéo prennent de plus en plus de place dans nos salons. Au cours de la décennie, Panasonic, un groupe japonais toujours en activité qui produit des appareils électroniques grand public mais aussi professionnels, décide de se lancer sur le marché de la console, dans le but de rivaliser avec les mastodontes du secteur tels que Sony et Nintendo. La firme avait même presque terminé son appareil, mais ce dernier n'a finalement jamais été commercialisé.
La M2, la console avortée de Panasonic
L'histoire commence avec David Lewis Needle et Robert J. Mical, deux ingénieurs qui ont notamment travaillé à la conception d'appareils tels que l'Amiga 1000 ou l'Atari Lynx avant d'inventer le multijoueur interactif 3DO, une console développée par la 3DO Company, une société américaine qui a fait faillite en 2003. Cette première console est un échec, et ils décident alors, en reprenant leur premier modèle, d'en créer une nouvelle, plus puissante, qui pourrait rivaliser avec les poids lourds du marché : le M2. Au début du projet, il devait s'agir d'un module complémentaire à la 3DO, mais le M2 est finalement devenu une console à part entière.
Comme pour le multijoueur interactif 3DO, Needle et Mical ont travaillé sur un ensemble de spécifications qui ont été cédées sous licence à toute entreprise souhaitant fabriquer l'appareil. Ainsi, Panasonic en acquiert les droits pour la modique somme de 100 millions de dollars, et se met en tête de créer sa propre console.
Selon Omid Kordestani, porte-parole de la 3DO, le M2 était capable de générer 1 million de polygones par seconde lorsque les fonctions graphiques étaient désactivées ; ce chiffre tombait à 700 000 polygones par seconde lorsque les fonctions graphiques étaient activées. La console se voulait aussi en avance sur les autres, et, dans le but de devancer la légendaire PlayStation 2, elle était équipée d'un lecteur DVD. Un média de l'époque, le magazine Next Generation, a même publié un avis sur la console avant même sa sortie, avis qui n'a jamais pu être vérifié par les joueurs puisque ces derniers n'ont jamais pu mettre la main dessus.
Des rumeurs, et une annulation
Même si à l'heure actuelle nous ne savons pas pourquoi Panasonic a réellement annulé sa console, le vent avait semble-t-il commencé à tourner dès 1996. En effet, elle n'était pas présente lors de l'E3 de cette année, le rendez-vous obligatoire de tous les concepteurs et créateurs de jeux vidéo. Histoire de jeter de l'huile sur le feu, un porte-parole de Panasonic a suggéré à l'époque que la technologie M2 pourrait être utilisée pour fabriquer d'autres appareils plutôt que des consoles de jeu. De plus, certaines rumeurs ternissaient déjà l'image du M2, puisqu'il se murmurait que la console n'était guère plus puissante que la Nintendo 64.
Il faudra attendre le milieu de l'année 1997 pour que Panasonic confirme que le projet avait bel et bien été annulé, et que la console ne sortirait jamais. Malgré une campagne marketing déjà lancée, il semblerait que les dirigeants aient considéré qu'ils n'arriveraient tout simplement pas à rivaliser face aux géants du secteur qu'étaient Nintendo et Sony. Néanmoins, tout n'était pas à jeter dans ce projet. La 3DO était chargée de développer un cahier des charges ; une technologie qui, bien que centrée sur les jeux vidéo, pouvait être intégrée dans d'autres types de machines, et c'est exactement ce que Panasonic a fait. Le système M2 a été implanté dans d'autres appareils comme des distributeurs automatiques de billets et des machines à café au Japon.