Hearthstone avait pourtant toutes les cartes en main pour terminer 2022 sur une bonne note. La plus audacieuse mise à jour de contenu de toute son histoire, une nouvelle classe DK qui a enchanté la communauté et la mise en place d'événements thématiques pour régaler les duellistes de boosters gratuits... Malheureusement, à haut niveau, les meilleurs joueurs et joueuses se plaignent de l'une des pires méta jamais permises sur le TCG. Les habituels débats sur l'équilibrage du jeu de cartes s'enveniment et certains pros refusent carrément de retoucher le jeu avant le prochain patch.
Le fléau OTK
Ce n'est pas la première fois de l'année que la métagame est dominée par les archétypes OTK, qui tuent l'adversaire en un seul tour avec quelques ingrédients bien spécifiques. Auparavant, cet éventail de decks était très délicat à sortir à haut elo, et se circonscrivait souvent au "fun". Ce n'est plus du tout le cas désormais. Les OTK pullulent et ont tous les outils en main pour perdurer.
Le hic ? Une méta OTK se traduit toujours par des duellistes qui "jouent en solitaire". Chacun se concentre sur la réunion des pièces de sa combo, en ignorant l'adversaire et son board. Les interactions entre les deux decks sont alors beaucoup plus limitées et Hearthstone perd son caractère de "bataille stratégique".
Le sursaut de power creep qui fait déborder le vase ?
Les extensions parues en 2022 ont un point commun : elles regorgent de cartes puissantes. Et peut-être un peu trop puissantes, puisque la comparaison avec des cartes plus anciennes, sous tous les angles, en vient à piquer les yeux. Stats pures, effets, versatilité... Le Hearthstone de 2022 n'a rien à voir avec le Hearthstone de la dernière décennie.
Un phénomène "naturel" pour tous les jeux de cartes qui durent, diront certains. Mais il suffit de voir les difficultés du DK à sa sortie (pourtant gâté en cartes individuellement décentes), pour comprendre que les classes écopent depuis plusieurs mois de cartes totalement OP. Soit dit en passant, la méta OTK que les développeurs peinent à freiner n'est probablement pas sans lien avec la parution de cartes toujours plus fortes. A force d'empiler des cartes OP, on finit par pouvoir tuer son adversaire au tour 7 à tous les coups, alors pourquoi se casser la tête ?
2023 sera l'année de tous les challenges pour les développeurs de Hearthstone, car rétropédaler après un powercreep incontrôlé n'est jamais évident.