Pokéclicker est la tendance de ces dernières semaines. Bien que son gameplay soit plus que simple, c'est-à-dire cliquer afin d'attraper les Pokémon et de découvrir de nouvelles zones, il n'en reste pas moins addictif. Des milliers de joueurs dans le monde sont tombés sous le charme de cette création de fan, et y passent des heures de leur temps libre. Il est vrai que depuis Cookie Clicker en 2013, le genre des clicker game a le vent en poupe car il est rapide à lancer, et peut être joué n'importe où, n'importe quand.
Mais alors que les créateurs de Pokéclicker semblent avoir trouvé la formule gagnante, le jeu n'en reste pas moins une création de fan, et, de fait, n'appartient pas à la franchise Pokémon, ni à Nintendo. Mais alors…
Nintendo peut-il interdire Pokéclicker ?
Fans de Pokéclicker, retenez vos larmes car oui, Nintendo peut bel et bien faire disparaitre le jeu. D'un point de vue juridique, du moment que ses personnages et Pokémon sont exploités, il est tout à fait possible pour Nintendo de passer à l'action et d'interdire la création de fan. Toutefois, plusieurs obstacles pourraient se présenter à l'entreprise japonaise :
- Nintendo n'est pas la seule entreprise qui possède la licence Pokémon
En effet, les droits de Pokémon sont répartis entre trois entités : Nintendo, Game Freaks, à l'origine des jeux vidéo, et Creatures Inc. qui s'occupe du jeu de cartes ainsi que de la modélisation des Pokémon. À cause de cette division, Nintendo ne peut pas unilatéralement prendre de décisions en ce qui concerne la mythique licence.
- Pokéclicker est un free-to-play
Pokéclicker est un jeu gratuit, et ne possède absolument aucun achat en jeu. Il est donc possible pour les joueurs d'effectuer le jeu, de A à Z, sans payer un seul centime. À la seconde où les créateurs de Pokéclicker commenceront à faire des bénéfices, le jeu sera immédiatement interdit par Nintendo, et par ses "acolytes". Cela, les développeurs du jeu l'ont bien compris. Si ces derniers font des bénéfices grâce aux propriétés intellectuelles de Nintendo, ils seront immédiatement sanctionnés. Le jeu étant pour l'instant considéré comme une "création de fan", il ne représente aucune menace pour l'entreprise japonaise.
Nintendo n'en est pas à son coup d'essai
Par le passé, ces deux barrières n'ont pas empêché Nintendo de faire interdire des jeux Pokémon. Ce fut notamment le cas de "Pokemon First Person Shooter" qui, comme son nom l'indique, était un FPS dans lequel il fallait totalement annihiler des Pokémon à l'aide de diverses armes. Alors que le jeu était un free-to-play, il a été interdit par Nintendo, car il était beaucoup trop violent et était susceptible de dégrader l'image de marque.
Autre victime connue de la censure de Nintendo, Another Metroid 2 Remake. Publié sur Game Boy en 1992, le jeu original avait fasciné les joueurs du monde entier, dont certains qui, bien des années plus tard, en ont fait un remake. Mais alors que pour Pokemon First Person Shooter, l'interdiction était justifiée, elle ne semble pas l'être pour Another Metroid 2 Remake.
Reggie Fils-Aimé, alors président de Nintendo of America, s'était exprimé au sujet des interdictions de ces créations de fans :
Or, Another Metroid 2 Remake ne semblait pas "franchir les limites", en tout cas pas celles établies par Nintendo. Le jeu était un free-to-play, et à aucun moment les joueurs n'avaient à mettre la main au porte-monnaie. De plus, la création de fan était un projet fidèle à l'univers du jeu original, donc pas plus violent. Dans ce cas-là, l'interdiction a été justifiée par le simple fait que le jeu reprenait les propriétés intellectuelles de Nintendo.
Alors que la politique d'interdiction des créations de fans de Nintendo semble assez aléatoire donc, il est impossible de déterminer si Pokéclicker disparaitra prochainement… ou non. Il est également important de noter que Pokéclicker date de quelques années déjà, et que depuis quelques semaines, il gagne en popularité et explose ses compteurs ! Un succès soudain et surtout grandissant qui pourrait poser problème à Nintendo.
En attendant, nous pouvons croiser les doigts et continuer à profiter de cette véritable pépite qui rend hommage à la fabuleuse licence, mais jusqu'à quand ?